Les années 90 ont vu passer un nombre faramineux d’albums cultes ainsi que la naissance, la mort, ou encore la résurrection de nombreuses modes musicales. L’éponyme de Metallica (ou Black Album si vous préférez), le Nevermind de Nirvana, le retour en force du punk rock ou encore l’avènement de la fusion notamment avec l’arrivée de Rage Against The Machine et la montée en puissance des Red Hot Chili Peppers, ces dix années remplies d’évènements ont également assisté à la naissance du tant décrié neo-metal avec Deftones et… Korn bien évidemment.
Violents, dérangeants, spontanés, les premiers albums respectifs de ces deux formations restent encore aujourd’hui inégalés. Ce qui ressortira le plus de l’éponyme de Korn sera cette homogénéité sur l’intégralité du disque, cette fureur et cette tension qui ne démordront pas, des premiers vrombissements émanant de la basse de Fieldy sur « Blind » aux derniers gémissements de Jonathan Davis sur « Daddy ».
Les ingrédients de ce succès sont à la fois simples et particuliers à l’époque. La section rythmique oscille entre le groove du hip-hop et la lourdeur du metal et est de plus assez atypique : Fieldy joue constamment en slap et David possède une frappe très mélodique qui change des batteurs classiques du genre. Les guitares restent assez basiques, avec un son dissonant où la lourdeur et la puissance dominent. Cette lourdeur provient notamment de certains choix qui renversent les habitudes du metal : pas de solo, un accordage extrêmement bas et l’omniprésence de riffs qui tournent en boucle. Tout le contraire d’un « Master of Puppets » par exemple. Pour finir, la voix déchirée de Jonathan Davis alterne chant, phrasé rap et hurlements, vociférant des textes sombres, glauques et violents. Celui-ci apporta également quelques touches d’originalité avec l’emploi de borborygmes, ces mots déclamés faisant penser au scat sur « Ball Tongue » et « Fake », ou encore de la cornemuse sur « Shoot and Ladders ».
Il est difficile d’extraire des morceaux cultes, aucun ne prend vraiment le pas sur les autres, tous sont d’une qualité écrasante. « Blind » restera tout de même le titre le plus connu du groupe, même si chaque piste de cet album aurait pu être utilisé comme single. Le regret que l’on puisse avoir aujourd’hui, c’est de ne pas avoir vu le groupe en live à cette époque, certains morceaux pourtant énormes, tels que « Lies » ou « Helmet in the Bush », ayant été très rapidement occultés dans les set-lists du groupe.
Un album culte, qui n’a pas pris une ride et a amené beaucoup de personnes à s’intéresser au metal de manière plus large dans le monde entier. Si vous ne deviez posséder qu’un album de Korn, c’est définitivement celui-ci.
.: Tracklist :.
01. Blind
02. Ball Tongue
03. Need To
04. Clown
05. Divine
06. Faget
07. Shoots and Ladders
08. Predictable
09. Fake
10. Lies
11. Helmet in the Bush
12. Daddy