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#Chronique – Korn, The Serenity Of Suffering

Dans la continuité du précédent album, The Paradigm Shift sorti en 2013 qui était en soi plein de bonne volonté et manquait parfois de gueule pour se faire une place bien plus qu’honorable dans la discographie du groupe, KoRn continue son pèlerinage vers un retour aux sources avec The Serenity Of Suffering.

Alors que le chant de Jonathan Davis avait au fil des années gagné en musicalité à mesure que le groupe se disloquait depuis See You On The Other Side (2005), la créativité commençait à s’essouffler en marge de la perte de vitesse du courant neo-alternatif que KoRn incarnait assez implacablement. L’album sans nom comportait d’excellentes idées, et le MTV Unplugged – en faisant abstraction de l’horrible reprise de « Creep » – méritait une attention toute particulière. Mais le départ de Brian « Head » Welch a sans doute été le point fort de la descente du groupe, jusqu’à passer inaperçu pour une partie des fans.

Bref, KoRn s’est fait rejoindre par un batteur de folie depuis, Ray Luzier, et Head est revenu. Si ce dernier n’a clairement pas eu le temps de s’exprimer sur The Paradigm Shift (sorti en 2012 presque dans la foulée de son retour, créant ainsi une sorte de second See You On The Other Side embryonnaire), ces trois années passées à tourner et à composer auront été la meilleure chose pour la santé du groupe. Après un Remember Who You Are qui ne savait pas comment intégrer le jeu explosif de Ray et un The Path Of Totality qui ne savait pas… comment le faire intégrer aux fans, puis Paradigm Shift qui ne savait pas poser ses couilles correctement (oui, je suis dur…), KoRn revient pour du vrai et en partie sur ses origines.

La pochette déjà fait clairement référence à trois albums ultra-cultes du groupe : Issues est représenté par la poupée et l’enfant doit pouvoir évoquer Follow The Leader ou encore Untouchables (qui s’y rapproche plus musicalement) sans trop avoir à argumenter, et enfin l’ambiance lugubre et les animaux morbides rappelleront See You On The Other Side. Bon. C’est peut-être un peu osé…

Détour plastique effectué, passons au son. KoRn propose ici un son massif, saturé mais propre, extrêmement bien produit et en totale cohérence avec la direction du groupe : largement capable de proposer aux fans quelques riffs nostalgiques bien défoulants sans que KoRn efface vraiment sa volonté d’évoluer et d’expérimenter. Les parties électronisantes qui ont effrayé plus d’un quidam sont toujours présentes mais plus fines et moins autonomes que sur les précédents essais. Les structures restent plutôt connues mais Jonathan pousse ses vocalises beaucoup plus loin que par le passé, mêlant toujours chant clair faussement pop et growls surprenants quand il s’agit de poser une ambiance sincèrement noire (Everything Falls Appart).

Saluons également le travail de Ray Luzier qui s’est débarrassé de sa phase de séduction d’un public plus adulte et nous pond constamment un jeu bien groovy qui frappe fort (A Different World, When You’re Not There…), juste et bien. Sans oublier de varier dans ses propositions, Monsieur Luzier a parfaitement trouvé son équilibre au sein d’une formation mythique qui retrouve son âme.

L’album en soit satisfera absolument tout le monde, aussi bien les fans de la première heure qui s’en trouvent bien servis et les metalheads qui n’avaient pas forcément grandi au côté du neo metal, avec un son mûr et une plastique plus en rondeur que ses prédécesseurs de la dernière décennie. Même si la prise de risque est peu présente et que l’expérimentation s’est peut-être un peu bridée, laissant place à un soupçon de linéarité, l’album se distingue bien. S’il n’y a bien qu’un seul reproche global à formuler sur cet album, c’est peut-être justement ce côté passe-partout. Et je tiens ici à nuancer ces propos, on peut comprendre que cela puisse être vécu comme ça, mais il s’agit ici pour moi plus d’une force qu’autre chose, d’une réussite même. KoRn a su trouver un équilibre presque parfait dans son line-up après quelques années d’expérimentations à la recherche d’un cap à maintenir après les difficultés du groupe – et plus largement du courant neo – à se réinventer et à dépasser le stade d’ancien courant à la mode pour kids. The Serenity Of Suffering incarne littéralement un vrai nouveau fresh start pour le groupe qui n’a plus qu’à se pousser dans ses retranchements pour, peut-être, nous livrer à l’avenir un album capable de concurrence le fameux Issues ? Parce que c’est ça qu’on attend vraiment, la relève.

Bref, un album clairement notable dans la discographie du groupe, tant par son efficacité, pour ce qu’il représente du groupe et pour l’espoir qu’il porte. Voilà qui est dit.

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Tracklist :

01. Insane
02. Rotting In Vain
03. Black Is The Soul
04. The Hating
05. A Different World (feat. Corey Taylor)
06. Take Me
07. Everything Falls Appart
08. Die Yet Another Night
09. When You’re Not There
10. Next In Line
11. Please Come For Me

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