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Deftones – Koi No Yokan

Quand on connaît Chino et ses aspirations romantiques continues tout au long de sa carrière de songwriter pour Deftones et Team Sleep, on ne s’étonnera pas une seconde que les Californiens aient donné pour titre à ce septième album un proverbe chinois évoquant la promesse de l’amour… Au delà de ces promesses, on s’oriente donc à nouveau vers le contraste maintenant bien connu mais toujours aussi réussi chez les Deftones: l’opposition entre les guitares abrasives de Stephen Carpenter et les envolées mélodiques de Chino, qui vont s’égrener dans un ensemble à la fois émotionellement aérien mais rythmiquement terre à terre. Alors que nous étions ravis du retour de Deftones avec Diamond Eyes, même si celui-ci s’est fait sans Chi Cheng, toujours convalescent, ce Koi No Yokan confirme que le quintet californien est détenteur d’un style de Rock Métal abouti qui lui est bien propre.A ranger entre White Pony (2000) et Saturday Night Wrist (2006), dans la continuité musicale et qualitative de Diamond Eyes (2010), ce Koi No Yokan est diablement séduisant pour bien des raisons. D’abord parce que même si la bande à Chino ne révolutionne rien à chaque sortie d’album, elle nous fournit presque toujours des supports émotionnels et musicaux dignes de ce nom, que l’on peut mettre dans le haut du pavé du Rock US. Parce que Stephen Carpenter est l’un des plus grand pourvoyeur de riffs tueurs que cette terre ait connu et qu’il récidive presque à chaque fois (ici avec les sublimes rythmiques de «Swerve City», «Leathers» ou «Graphic Nature», entre autres). Et surtout parce que Chino Moreno est un formidable chanteur studio, que l’on pourra toujours vilipender pour ses prestations live plus que moyennes dans la justesse et non l’intensité, mais qui à chaque album de Deftones nous fournit des mélodies et diatribes vocales uniques en son genre… qui d’autre que lui pourrait chanter ce «Tempest», par exemple? Son empreinte vocale est exceptionnelle d’intensité et d’originalité dans sa façon de la mettre en avant, son écriture presque pop illumine les compositions plutôt sombres du groupe et les pousse à leur firmament.

Dans les albums de ce que l’on va gentiment appeler la période «creuse» de Deftones, il y avait toujours un ou deux titres à sauver du naufrage, car le talent existait toujours. Depuis Diamond Eyes, on réapprend à écouter leurs albums du début à la fin et y prendre un plaisir constant, surpris de temps à autres par une mélodie géniale («Gauze»), un break qui tue («Graphic Nature») ou des riffs percutants, encore et toujours. Alors que Korn n’a jamais réussi à se renouveler et se perd dans des essais Dubstep à la limite de l’affligeant, Deftones accomplit le tour de force de conserver le génie de ses années dorées (époque Around The Fur et White Pony) tout en étant résolument moderne sans verser dans l’aberration commerciale à la Second Law de Muse. Peut-être que dans dix ans, Deftones fera toujours le même genre d’albums et que l’on en sera écœuré, mais pour l’instant leurs offrandes nous montrent que ce groupe est bien vivant et qu’il vieillit plutôt bien en gardant les éléments séduisants du début.

Alors il est clair que Chino fait vibrer notre fibre nostalgique avec ce «Rosemary», qui nous fait replonger la tête la première dans le changement de siècle qui avait vu éclore le White Pony, qui divise encore aujourd’hui les fans de Neo-Metal et les autres. Deftones fait peut-être toujours presque la même musique qu’il y a une petite quinzaine d’années, mais aujourd’hui personne ne se risquerait à appeler cela Neo-Metal et donc à jeter le discrédit qui était habituellement associé à ce style… Comme quoi la vérité d’une époque n’est plus celle d’une autre, et c’est tant mieux. Chino peut maintenant librement délivrer son chant à la limite du rappé et ses cris aigus sans qu’il soit étiqueté «bouse Neo-Métal», alors que l’excellent «Goons Squad» présent sur ce Koi No Yokan est extrêmement proche des Deftones des débuts. Peu importe, ils sont bien les seuls rescapés de cette époque et prouvent une fois de plus que vague Néo-Métal ou non, ce groupe aura marqué son époque et le Rock de manière plus large. Et on ne va pas s’en plaindre.

.: Tracklist :.
1. Swerve City
2. Romantic Dreams
3. Leathers
4. Poltergeist
5. Entombed
6. Graphic Nature
7. Tempest
8. Gauze
9. Rosemary
10. Goon Squad
11. What Happened To You ?

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1 commentaire

Vacarm.net | Deftones, un clip pour « Swerve city » 9 mai 2013 at 9 h 46 min

[…] en ligne un clip pour l’excellent morceau « Swerve City », introduisant Koi No Yokan. Le clip n’est malheureusement pas très […]

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