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#Rap | Découverte : Lowdy Williams avec le clip « So Confused »

Lowdy Williams, ce n’est pas un rappeur US. Non, c’est un gars bien de chez nous, qu’on a rencontré à Rennes. LW vient de sortir un clip, « So Confused », en prévision d’un EP à sortir… dès que possible. L’artiste y incarne un personnage répondant au doux blaze de DMNSHTBTCH (entendre « Damn Shit Bitch »), un gars pas très stable mais sympathique au demeurant et qui partage quelques souvenirs et expériences avec son hôte. Armé d’un solide second degré, Il utilise la musique pour se vider un peu la tête et raconter tout ce qui s’y passe.

Rendez-vous le 25 octobre 2019 aux Petits Papiers à Rennes pour découvrir l’EP !

Quitte à OSER parler d’un gars qui n’utilise pas de guitares sombres et pachydermiques dans sa musique comme on les aime tant sur Vacarm, on va vous en montrer un peu plus sur lui avec cette petite interview :

Salut William ! Bon on va commencer cash, comment t’en es arrivé à vouloir faire un clip ?

Pour te faire un petit récap, je fais du rap de mon côté depuis que je suis au lycée. Un jour, j’ai eu la chance d’avoir pu aller vivre un peu aux États-Unis et quand j’en suis revenu, j’ai continuer à faire un peu de musique. Mais j’étais jamais réellement satisfait de ce que je faisais, donc je n’ai jamais rien sorti. Mais à mon retour en France, j’avais des choses à raconter sur ma vie passée aux States. Ça me démangeait. J’ai commencé à écrire des trucs, des samples, que j’ai fait écouté à droite et à gauche… Ça plaisait aux gens, alors j’ai franchi la porte d’un studio. J’étais quand même pas satisfait, mais je le sors quand même. Quelques mois après, je me remets à la musique mais je me mets en quête de faire tout moi-même : écriture, mixage, mastering… Tout ça en finissant mes études. Bref, tout ça pour dire qu’une fois mon diplôme en poche, j’ai essayé de trouver du boulot… J’avais un plan à Boston, mais ça ne s’est jamais concrétisé. En attendant, mon morceau « So Confused » était sorti. J’avais même déjà écrit un scénario pour le clip. Un pote l’a fait écouté à d’autres potes à lui en soirée, où se trouvait un gars qui s’appelle Sacha, qui est réalisateur et qui m’a contacté pour discuter de la réalisation du clip. On s’est rendu compte que le scénario était ambitieux, que ça allait coûter pas mal de thunes. On a lancé une campagne Ulule pour avoir des ronds et ça a marché, on a récolté au moins la moitié du budget. On avait une quinzaine de personnes dans l’équipe technique, tous bénévoles… Autrement, on en aurait eu pour plus de 30 000 euros d’après nos estimations…

Où en es-tu dans ta phase d’écriture ?

Alors au début je pensais sortir un EP de trois ou quatre morceaux. J’avais pas mal de thèmes qui revenaient dans beaucoup de mes paroles… Puis les mois passant à bosser dessus, finalement, je me retrouve avec 9 titres…

On peut dire que c’est un album non ?

Ouais ! Finalement on en est pas loin (rires) ! Pour la partie compo, je prends des prod de beatmaker que j’achète, parce que je pense pas avoir le talent pour avoir des belles prod. Par contre écriture, enregistrement, mixage et mastering je le fais maintenant moi-même. Merci YouTube pour tout ça d’ailleurs ! Et puis à force de t’enregistrer, tu commences à capter pas mal de choses. Par exemple, bosser avec un ingé-son ça peut être très compliqué quand t’arrives pas à bien transmettre tes idées, ton sens artistique… à le formuler assez correctement pour qu’il soit bien compris quoi. Entre le côté artistique et le langage technique que je maîtrise pas, il tu te retrouves avec des décalages parfois et ça te coûte du temps et de l’argent. L’avantage de bosser « seul », c’est qu’au moins je peux régler les trucs moi-même.

De quoi tu vas parler dans ton EP ? Tu disais qu’il y avait pas mal de thèmes qui revenaient dans tes paroles, tu peux détailler ?

En fait, je me suis remis à écrire quand j’étais aux États-Unis. Parce que l’expérience de vie là-bas m’a beaucoup marqué. En plus, là-bas, j’avais ce qu’on peut qualifier de belle vie, clairement. C’était un peu un rêve de gosse en plus, de me retrouver là-bas, c’était un accomplissement. Je suis un passionné de basket, de musique afro-américaine… Le retour était compliqué parce que je m’étais fait de très bons amis là-bas, j’avais une copine, une vie complète quoi C’était dur de savoir que j’allais probablement pas revoir ces gens-là. Du coup, cliché de rappeur, j’ai eu envie d’extérioriser un peu tout ça. Et c’est à partir de ce moment-là que j’ai décidé d’écrire en anglais ! Pour moi, ça n’aurait pas eu de sens de parler de ces expériences-là en français. Je me trouvais suffisamment à l’aise pour le faire.

Tu prends le morceau « So Confused », ça parle justement de cette quête pluri-identitaire que je ressentais. Aux États-Unis, je ne me sentais pas le même gars qu’en France. Et je ne m’étais pas rendu compte que c’était un thème qui me travaillait autant avant que je regarde le résultat de l’enregistrement des quatre premiers morceaux de l’EP. Bref, là-bas, je devais gérer plusieurs facettes de moi-même : le gamin qui arrive aux States, le professionnel que j’essayais de devenir, le rappeur… J’ai passé 2 ans en France à bosser dans une grosse boite internationale d’agroalimentaire et tu peux clairement pas dire aux gens « Sinon, moi dans la vie je fais du rap ». Pareil aux États-Unis, tu peux pas avoir le même comportement, le même code langagier avec tout le monde… Tu te plies à des règles, les tiennes, ou celles des autres, ton environnement. Même à titre personnel, tout le monde a des groupes d’amis différents et il faut être honnête, on est pas le même, on n’a pas le même comportement avec tel ou tel groupe d’amis. « So Confused » parle justement de toutes ces contradictions et des situations incohérentes qu’on peut vivre d’un environnement à l’autre.

Tu penses réécrire en français un jour ?

Je me pose la question de plus en plus justement. Rapper en anglais, ça avait du sens pour « So Confused », puisque le thème est en rapport avec ce que j’ai dit tout à l’heure sur mon expérience aux États-Unis. Maintenant, je commence à me dire que je suis « à nouveau français », je vis en France, je parle tous les jours en français. Ma musique reflète aussi mon environnement après tout, alors rapper en français serait plus naturel. Mais pour l’instant, j’ai plus de facilités à le faire en anglais. La langue est plus mélodieuse, plus coulante je trouve. Mais clairement c’est une question qui me travaille. On verra bien !

Ça va devenir possible de te découvrir en live ?

Oui, j’y travaille ! D’ailleurs, fais la release party de mon EP le 25 Octobre aux Petits Papiers à Rennes. Mais je suis encore sur la conception du live. Les morceaux sont faits, c’est cool, mais j’aimerais bien qu’ils soient joués en groupe, faire ça avec des zikos. J’en ai rencontrés sur le tournage du clip ! Donc on va essayer de faire un truc ensemble pour les adapter. En parallèle, j’essaye aussi de faire un peu de promo, passer dans des webradios… J’ai pas envie que l’EP reste chez moi en quelques sortes. Je me concentre pas mal sur les médias locaux vers Rennes, j’ai quelques pistes sur Nantes ou Paris aussi. Après on verra ce que ça donne !

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