Claudio Capéo (en photo en tête d’article) un artiste au timbre de voix à part. Il sera en concert le 10 novembre 2016 à 20h30 au W de WOUSTVILLER (Première partie : Thomas KIEFFER Trio).
Si son nom vous est inconnu, ce jeune artiste de 31 ans a déjà apprivoisé les plus grandes scènes de France aux côtés de Tryo, Yannick Noah, boulevards des airs ou des Frero delavega dont il a assuré les premières parties avec succès. Claudio est un véritable showman, il surprend par sa puissance vocale et sa gouaille qui rappelle celle des chanteurs de rue ou de bals.
Car cet accordéoniste chevronné a déjà une longue route derrière lui. De la rue à la scène, il affine son style et se fait repérer pour participer à The Voice 5. Claudio Capéo séduit les juges par son interprétation de Chez Laurette de Michel Delpech et accède aux battles aux côtés de Florent Pagny. Une expérience qui lui permet de rencontrer son parolier et son label Jo&Co.
S’il reconnaît que son accordéon est une arme de séduction massive, il ne se ferme pas à des sonorités plus modernes qui donnent à ces morceaux cette accessibilité. Celui qui souhaite redonner ses lettres de noblesses à la chanson réaliste, se place au carrefour de Zaz et de Brassens. Avec des textes engagés et des mélodies entraînantes, il teinte sa musique de ce qui la fait populaire : la vie des gens.
Ce que l’on peut d’ailleurs retrouver dans son premier morceau « un homme debout », un titre qui force à regarder la vie d’en bas, à voir ces hommes de la rue devenus invisible au fil du temps. Une prise de risque thématique, adoucie par une mélodie entraînante et entêtante qui nous reste en tête dès la première écoute.
Claudio Capéo nous touche par son interprétation et sa bienveillance communicative que l’on retrouvera dans l’ensemble de son 1er album qui sera disponible le 15 juillet 2016.
Thomas Kieffer Trio
Le garçon à l’allure discrète n’en est pas à une rupture près. Et cette année ne fera que le confirmer. Il se produira en trio avec la violoncelliste Elise Humbert et Nicolas Uhlen à la batterie et au sampler dans un registre nettement plus intimiste. Une formation réduite s’étonneront peut-être ses aficionados habitués qu’ils sont à voir l’homme partager la scène avec une formation nettement plus étoffée. Mais l’épure sied parfaitement à cet artiste. Elle accentue la profondeur de ses harmonies, en redessine même les contours. Et la beauté qui naît de ce long échange est de celle qui noue la gorge. Une performance quand on sait combien les trois musiciens disent puiser leur inspiration à des sources si éloignées l’une de l’autre.
Lors de la sortie en avril 2016 de son deuxième album, Thomas Kieffer témoignait déjà d’un goût prononcé pour le chemin de traverse musical. Un nouvel opus à déguster sans modération à l’avant ou l’arrière d’une grosse cylindrée qui arpenterait la mythique route 66 un jour d’été que les cieux soient calmes ou se mettent soudain à s’emporter. Les morceaux qui composent « We’ll touch the line » sont à l’image du paysage traversé d’Est en Ouest : vastes et opulents, parfois plus arides aussi à mesure que défilent les kilomètres, à plein régime ou en rythme de croisière. L’inventivité alliée à un certain goût de la rupture : voilà peut-être ce qui définit avant tout ce songwriter décidément singulier dans l’univers musical alsacien.
Si Thomas Kieffer a incontestablement le talent du mélodiste il sait aussi s’affranchir de toute classification stérile. Il emprunte au blues quelques déchirures musicales pour mieux les assaisonner à sa façon. Il verse dans la balade pour mieux brouiller les cartes musicales et varier le tempo. Une belle mécanique bien huilée n’est pas qu’une question de dosage. Elle exige savoir-faire et raffinement : deux qualités dont, n’en doutez pas, le natif de Thomas Kieffer est très richement pourvu.
