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The Wiggar Overdose – Bwesh

New York sous Bois. La nuit tombe. Dans la ville la plus bling bling depuis 1664, un mec en collants et slip rouge entre dans un Quick. Il me prend la caisse de CD que je suis venu lui apporter, relève ses Ray Ban importées de Thailande, me regarde droit dans les yeux et me lance : « On va révolutionner la zik ». Pas de bol, à 30 ans passés, la calvitie naissante ne fait pas mouiller les minettes. Son tshirt moulant est siglé d’une tête de mouton et d’un étrange mot : « Bwesh ». Le superhéros s’en va en supermarchant, l’ombre de la ruelle s’empare de lui. Avant que sa silhouette ne s’évanouisse complètement, je lui demande son nom, au loin. « The Wiggar ! The Wiggar Overdose ».


En ligne, je stalke. J’ai beau être nouveau dans la ville, ses tentacules et ses vices m’ont déjà rattrapé. J’apprends que Bwesh est le titre d’un maxi d’une formation locale, The Wiggar Overdose. Leur objectif ? Comme tous les soirs minus, conquérir le monde, devenir des stars en branlant des manches et surtout, défoncer un max de lolcats avec des moutons sous exta. Leur idée révolutionnaire ? Reprendre les codes musicaux du siècle passé, pour créer une musique folklorique mélangeant rock et hip hop. Deux styles devenus désuets depuis que Pharrell Williams fut élu président. Quand tout le monde est « Happy », ces mecs sont en colère. Mais, c’est une sensation assez étrange qui s’empare de moi, comme un chatouillis pas désagréable dans le bas du dos, à l’écoute de cet album. Je m’étonne que ces blancs se réapproprient les codes d’une culture urbaine qu’ils ne maitrisent pas. Rebelles ghettoïsés des favelas chics du XVIe, les thunes payent la réputation en toc en allant enregistrer avec Francis Caste au studio Sainte-Marthe. Et pourtant, quand j’entends « Diggin’it Down » j’ai envie de sauter partout. Les paroles sont vulgaires en osant la rime entre « démoule » et « déboule », mais on s’en fout. Ça me rappelle le mariage de l’oncle Serge, quand mes grands-parents se sont mis à exécuter la danse des canards après avoir bu dans mon verre blindé de MDMA… Ces mecs enfoncent des portes déjà ouvertes au siècle dernier, mais peu importe. L’essentiel, c’est de se libérer de sa condition d’homme post-moderne, The Wiggar Overdose nous propose une dose de divertissement comme exutoire et c’est assez rare pour être mentionné : pas de message, pas de leçon de morale. Ils nous donnent simplement l’envie de bouger et de sourire, Christophe Maé et les free hugs en moins… « We ain’t straight edge posers » devient leur manifesto, éloge à l’idéologie je-m’en-foutiste et au porno gratuit. Et, c’est un doigt (mais pas deux) à destination des adeptes de la fermeture d’esprit et aux stéréotypes des scènes metal et hip hop. The Wiggar Overdose tape dans le gras avec « Comme un steack de barbaque » (oui, « steak » s’écrit désormais « steack »), et coule à flow avec « Mic Check Two One ».

J’en arrive à cette conclusion, The Wiggar Overdose est un groupe 0% bio, qui joue des riffs créatinés aussi bien qu’un rap de dyslexique. Ça se la joue, c’est complètement fake mais ça nous fait bien marrer !

Une bonne dose de second degré est à prendre avant de lire cette chronique et d’écouter Bwesh, on vous aura prévenu.

.: Tracklist :.
1. Sabretooth
2. Diggin’it down
3. Mic check two one
4. Comme un steack de barbaque
5. The Wiggar Overdose (We ain’t straight edge posers).

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