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Entretien avec Sofy Major

Quelques jours après la sortie de leur nouvel album Idolize, et quelques heures seulement après leur concert à Rennes, nous avons réveillé Mathieu tôt dans la matinée pour partager un café avec lui, le temps de quelques questions :

Bonjour, pour commencer, la question bateau, est ce que tu peux te présenter, pour nos lecteur qui ne te connaitraient pas encore ?
Salut, moi c’est Mathieu, je joue dans Sofy Major, je joue de la basse et je chante. Depuis maintenant 6 ans, et ça se passe pas trop mal (rires).

Est-ce que tu peux nous parler un peu de votre dernier album Idolize ?
Alors, cet album a été enregistré en octobre dernier, ça faisait quelques temps qu’on bossait dessus. On avait sorti le précédent, Permission to Engage en 2010, ça faisait 2 ans et demi donc. Du coup, ça ne s’est pas passé comme prévu, une histoire assez atypique derrière ce disque, que ce soit pour nous comme dans la manière d’enregistrer. Idolize, c’est l’accomplissement de beaucoup de travail, de s’être pris un mur mais de l’avoir fait quand même. On l’a donc sorti tout récemment, à la maison.

Cette fameuse expérience, c’est l’ouragan Sandy c’est ça ?
Oui c’est exactement ça.
Qu’est-ce qui vous a donné la force de continuer ?
En fait, j’avais l’impression que soit ça passait, soit ça cassait. Je vois notre attitude, on est un groupe de live qui tourne beaucoup, et sur le coup de la fatigue, t’es accueilli dans des conditions pourries la plupart du temps, et enfermé dans le camion avec tes amis t’as des fois envie de péter les plombs. Et là il s’est passé ça, et il restait un mois et demi derrière pour tourner, enregistrer, c’était pas l’évidence même. On a pas lâché le morceau principalement car le producteur nous a dit « vous êtes venus pour faire ce disque, on va le faire ». Là on était consternés, comment ce mec allait réussir à trouver le temps de faire ce disque alors qu’il gérait les relations presse, l’assurance de son studio, etc. Et nous, au final, quand tu es entouré de gens que tu connais pas mais qui te soutiennent, qui te prête du matos, y compris des mecs de groupes dont tu es fan, là tu ne lâche pas le morceau. Et on s’est dit que c’était le communiqué de presse ultime aussi (rires).

Et donc pourquoi avoir choisi d’enregistrer aux États-unis ?
Parce qu’on avait déjà travaillé avec Andrew Schneider, sur deux disques. Il avait fait le mix mais là on voulait qu’il fasse aussi l’enregistrement. C’est-à-dire le tracking basique, où tu fais les prises 40 fois, mais aussi le travail de production, prendre la place du 4ème membre pour donner son avis. Ce mec qui a beaucoup d’expérience et d’idées nous en a filé quelques unes pour arriver au bout de ce disque. C’est la principale raison qui nous a poussé à aller là-bas, pour une question de qualité d’enregistrement. Il n’y a pas de délire « youhou c’est les États-unis », c’était pas vraiment ça. (rires)

Pourquoi faire le choix de sortir tous vos disques en vinyls ?
Tu sais, on évolue dans une niche où il y a un réseau très fermé de gens qui sont fans de l’objet. C’est comme moi qui suis amateur de BDs, avoir une belle bibliothèque avec des beaux objets c’est vraiment bien. Les gens me disent souvent « j’ai pas de platines, mais j’ai quand même le vinyl ». Ça n’empêche pas de télécharger, on file des cartes de téléchargement aussi. C’est pour avoir un bel objet, on trouve ça important d’avoir quelque chose de palpable sous les doigts. Et de travailler les artworks.

Justement, qu’est-ce que représente l’artwork de l’album ?
On travaille avec un graphiste et un illustrateur, Gerald et Nicolas, et on avait cette trame de visage sur Permission to Engage qu’on adorait. On voulait garder l’aspect visage, et Gerald a récupéré de vieilles photos dans son grenier, un portrait des années 30/40, et ils ont travaillé là dessus, avec des photos d’ouragans, Katrina je crois.

Alors, il y a deux titres qui s’appellent « UMPKK », ça m’intrigue, d’où ça vient ?
Il n’y a aucune signification. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’on a voulu jouer au jeu du nom le plus idiot avec nos amis d’Unsane, qui en terme de noms de morceaux sont pas mal aussi, on essaie de se tirer la bourre dessus. Aucune cohérence dans les titres de morceaux au final, c’est de la private joke. On fait aussi beaucoup de pré-prod, et on donne souvent des noms stupides à nos morceaux.

C’est quoi ce sample bizarre sur « Seb » ?
Du coup on était aux USA pendant les élections, et il y avait une nana qui se présentait aux élections et qui était persuadée que son cerveau était controlé par une race alien, et que seule elle pouvait donner la bonne parole alien. Elle parle sans comprendre ce qu’elle dit.

Votre musique a beaucoup changé depuis le début du groupe. Si on écoute « Mange tes morts », ça n’a rien à voir.
Ça tient principalement au changement de line-up. Avant on était très punks, mais plus tu te mets dans une ambiance de travail, plus tu tiens à ce que les morceaux soient solides quand ils sortent. Mais c’est essentiellement le line-up qui a changé, je pense. Aussi une envie de faire des choses qui ont toujours la même trame mais qui sont quand même différentes. Au final, toutes les scènes sont très proches au final tu sais, c’est toujours les même friches. On est passé de 5 à 3, et au final ça nous permet de garder une base solide et simple, très straight in your face qu’on avait envie d’approfondir. Puis il y a le chant. J’avais envie de vraiment chanter, j’ai appris et c’était un putain de défis parce que je savais pas chanter. Et j’y ai vraiment pris goût ! On commence de plus en plus à faire du couplet-refrain, mais ça c’est aussi parce qu’on vieilli je pense (rires).

Pourquoi ce choix d’avoir ton propre label ?
Au final en Europe il n’y a pas de gros label rock, métal ou noise. Pas de label majeur, donc c’est une opportunité que j’ai saisi, et j’avais envie de sortir Pigs, le groupe d’Andrew Schneider, et je leur ai proposé. Et j’ai cru que les mecs m’en tiendrait pas rigueur mais au final j’étais emmerdé parce qu’ils s’en sont souvenu (rires). J’ai dit ok, sans écouter les masters, et au final c’était audacieux mais je me suis retrouvé avec un disque énorme entre les mains. Ça partait de ça, vraiment.

Si tu devais citer un groupe qui t’a influencé ?
C’est dur, pour moi, je dirais Melvins, ou Fugazi.

Votre nom, ça vient d’où ?
Il y a eu beaucoup de changement, et je suis pas du line-up d’origine. Enfin il faut savoir qu’à Clermont Ferrand il ne se passait rien pendant un moment, dans les années 2000, et Sofy Major était le seul groupe de Hardcore de là bas. Un mec organisait des concerts de Hardcore dans des hangars, et moi je me suis dit « j’aimerais faire un groupe comme ça ». Impossible de trouver qui que ce soit, et j’ai rejoint ce groupe là. Et le fondateur du groupe s’est barré, avec le nom. Il y a des rumeurs qui disent que c’était le nom d’une péripatéticienne qu’allait voir le fondateur du groupe régulièrement. Mais on a pas envie de le dire ça (rires).

Quels sont vos projets pour la suite ?
Repartir en tournée. Faire la première partie de Pigs en Europe. C’est un réel plaisir de tourner avec ces gars. Et on va surement repartir aux USA pour soutenir la sortie de l’album là bas.
Qu’est-ce que vous écoutez dans le van là ?
Tu vas te moquer mais… Nostalgie. Et RMC un peu (rires).

Un dernier mot ?
Merci à toi, et à tous les lecteurs de Vacarm.

 

Merci à Mathieu pour son temps.
Propos recueillis par Colin FAY pour Vacarm.net

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1 commentaire

Vacarm.net | Sofy Major - Idolize 25 juillet 2013 at 18 h 21 min

[…] le nom vous dit quelque chose, c’est tout à fait normal, nous avons interviewé les gaillards tout récemment, et, un peu plus lointain, pour nos lecteurs fidèles, nous avions […]

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