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[Motocultor 2022] Interview de 20 Seconds Falling Man

C’est durant le samedi du Motocultor Festival que nous avions pu rencontrer les nantais de 20 Seconds Falling Man, venus défendre leur post-hardcore sérieusement murissant en remplacement au pied-levé des cultissimes et très attendus Brutus. Une sacrée occasion pour les découvrir avec énormément d’enthousiasme et de bonne surprise sur scène, mais aussi de leur poser quelques questions sur leur parcours, leur récente et bien méritée montée en puissance et tout simplement d’en apprendre plus sur eux.

Motocultor 2022 J3 4 20 Seconds Falling Man (5)

Merci les gars de nous recevoir ! Avant tout, pouvez-vous vous présenter tous les deux ?

Maxime : Je suis le bassiste du groupe !

Arnaud : Et moi le chanteur !

20 Seconds Falling Man (20SFM) a remplacé au pied-levé le groupe Brutus, comment ça s’est passé pour vous ?

Arnaud : On est arrivés comme un cheveux sur la soupe (rires) ! Non en vrai c’était une opportunité incroyable. Il y a dans notre groupe des gros fans de Brutus. On est tous très tristes de pas les voir jouer, mais c’est un honneur de les remplacer. Tout s’est fait en l’espace d’à peine une dizaine de jours, c’était très rapide. Notre dernier concert date d’il y a deux mois au Hellfest et nous n’avions pas répété depuis.

Max : On a dû se sortir les doigts…

Arnaud : Et nous avions un bon quart d’heure de plus à jouer au Motocultor. Bref, il fallait qu’on propose un format plus long aussi.

Malgré cela, on a noté qu’une grosse partie du public était conquise et connaissait très bien vos morceaux !

Arnaud : Oui ! C’était la grosse surprise pour nous ! Remplacer un groupe tel que Brutus, il y avait forcément beaucoup de déçus. On avait beaucoup d’appréhension.

Max : On ne savait pas du tout à quoi s’attendre. Et puis finalement, la tente était remplie, le public réagissait vraiment et il y avait plein de têtes qu’on ne connaissait pas ! C’était impressionnant. On ne s’attendait pas à un tel accueil.

C’était mieux qu’au Hellfest en somme ?

Arnaud : C’est pas que c’était mieux, enfin… Au Hellfest, on jouait à 10h30 le matin, le dimanche du deuxième week-end… Il y avait donc des gens fatigués, c’est normal ! Les conditions étaient un peu plus difficiles.

Max : Là, c’était carrément plus cool niveau conditions, sauf qu’on avait cette pression de jouer à la place de Brutus. C’était dingue. On a pris notre pied !

Qu’est-ce que 20SFM prépare en ce moment ?

Arnaud : Quelques dates supplémentaires pour la rentrée ici et là, à l’heure où on te parle on n’annonce rien officiellement mais il y en aura. On est surtout sur de la production, on prépare des petites choses… Un nouvel album pour le printemps prochain. Entre temps, un titre unique sortira aussi cet automne. Ca nous occupe bien, c’est notre priorité. On travaille aussi sur une tournée pour l’été prochain pour aller défendre ce nouvel album.

Beaucoup de gens, comme moi, ont découvert 20SFM grâce à votre prestation live au Ferrailleur pendant le confinement…

Arnaud : C’est vrai que ça a été un succès ! Cette période a été compliquée pour tout le monde, nous y compris. La frustration de pas pouvoir jouer en live. Mais ce sont aussi deux années où on a pu se découvrir. On s’est vraiment dit qu’on ne pouvait vraiment pas arrêter la musique. Et on a changé notre façon de créer. On s’est tous équipés pour pouvoir bosser à la maison. On a commencé une phase de professionnalisation. Avant, on était un peu plus rock’n’roll : on allait en répet’ et on buvait des bières en jouant. C’était très cool, on passait de super moments. Là, on s’est demandé comment on pouvait avancer et le fait de ne plus pouvoir se voir nous a fait comprendre à quel point tout ça était important pour nous et qu’on avait tous l’envie d’aller plus haut. On a bossé comme des malades pendant deux ans : un album de sorti, un deuxième en préparation. On a gagné un tremplin au Trempo à Nantes et depuis, on se fait accompagner.

Max : Et on sent déjà un retour très positif de tout ce que ça a changé en nous. Moi j’ai intégré le groupe en pleine période de COVID. Bizarrement, cette pandémie a été positive pour le groupe. On se voit plus, on se voit mieux et maintenant qu’on a tous du matos pour bosser à la maison, on est mieux préparés quand on se voit.

Arnaud : On a réalisé qu’avant, on se mettait des barrières nous-mêmes. On fait une musique qui privilégie le spontané, le ressenti et trop travailler en amont nous faisait nous dire que ce n’était pas compatible avec notre façon de travailler. Sauf qu’on a compris que c’était complètement faux. Certes, tout est plus réfléchi, mais ça n’enlève en rien l’intensité de notre musique et ça nous a rassuré et de fait, on continue dans ce sens-là.

Max : Le confinement nous a permis aussi de nous repenser en tant que musiciens. Personnellement, je viens de quitter mon taff, je vais grâce à Trempo, me former sur du travail artistique et devenir intermittent à termes, comme c’est déjà le cas pour d’autres membres du groupe.

Arnaud : On a pu se réorganiser pour pouvoir pousser 20SFM. On a des âges et des expériences différents, il fallait qu’on trouve un moyen de collectivement pouvoir donner plus de temps à notre projet.

Votre deuxième album sera-t-il différent du premier ?

Max : Oui, finalement ! On aura une thématique qui va un peu changer… On ne peut pas trop en dire. Il y aura une cohérence comme sur le premier album. Ce sera un diptyque, un double-album.

Arnaud : De l’eau a coulé sous les ponts. On prend le temps de la réflexion sur l’identité artistique et sonore du groupe, grâce à Trempo. On a pu faire une résidence, de la pré-prod, on a eu de l’aide d’une metteuse en scène… C’était une super expérience.

Max : On a eu un énorme soutien pour la pré-prod. On a pu choisir un producteur, Cyrille Gachet qui s’occupe notamment de Year Of No Light et Fange. Il nous a permis de prendre du recul et d’avoir quelques pistes de développement et de personnification qu’on travaille avec notre ingé-son. On vient tous d’univers très différents, on a quelques influences communes quand même, mais bon… Entre le mathcore, le hardcore, le black metal, la noise… Donc il faut trouver quelque chose qui soit 20SFM et qui rassemble.

Arnaud : Moi le groupe qui m’a poussé à m’investir dans 20SFM, c’est Impure Wilhelmina. C’est vraiment un groupe qui m’a énormément inspiré. On a eu la chance de partager la scène plusieurs fois avec eux.

Ce bon en avant en termes de professionnalisation touche aussi à votre manière de communiquer ?

Max : Oui c’est vrai. Maintenant, on gère tout nous-même. C’est d’ailleurs moi qui suis en charge de la communication sur les réseaux sociaux. Avant, on faisait tout sur le moment, maintenant c’est aussi plus et mieux préparés.

Toutes ces transformations que le groupe a traversé pendant ces deux années sans presque aucun concert vous ont apporté quoi à la reprise ?

Arnaud : Beaucoup plus de confiance, malgré les mauvaises habitudes qu’on a tous pu prendre. Partir en tournée était parfois difficile et puis il y avait encore quelques soucis de remplissage des salles. Les gens, comme nous aussi quelque part, ont un peu perdu l’habitude d’assister à des concerts. Donc l’appréhension était particulière dans les deux sens. La timidité même dans le booking en amont des concerts nous déstabilisait un peu. C’est mieux depuis le printemps.

Max : Mais il y a beaucoup d’espoir quand même. Les gros festivals sont toujours là. Par contre, pour les petits festivals et les petites salles, l’engouement n’est pas revenu à la normale et il y a des fractures. Le modèle des préventes a été difficile pour les « petits » organisateurs qui n’ont pas spécialement de trésorerie.

© Vacarm.net
Propos recueillis par J-M
Photos : Matt

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