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Interview de Guillaume Bernard (Klone) : « Signer chez Kscope était la meilleure chose qu’il puisse arriver pour cet album »

Le nouvel album de Klone, Le Grand voyage, est prêt et sortira le 20 septembre prochain via Kscope. Un titre a déjà été mis en clip le mois dernier, il s’agit de la piste d’ouverture et s’appelle Yonder. Nous avons eu l’occasion d’écouter l’album et de discuter avec Guillaume Bernard, guitariste de Klone, sur sa vision de ce nouvel opus, quatre années après le succès indéniable de Here Comes the Sun.

Salut Guillaume ! Merci de nous accorder un peu de temps. Alors, il y a deux ans, tu nous annonçais que l’album serait beaucoup plus dark, saturé et plus heavy que Here Comes the Sun, mais finalement…

T’as vu ? J’ai dit des conneries au final ! Plus sérieusement, il n’y a en effet qu’un morceau comme ça sur l’album, c’est « The Great Oblivion ». Et encore, au début on ne voulait pas le mettre. D’autres choses ont été composées depuis la dernière fois où on a discuté ensemble.

Vont-elles servir un jour ?

Il y a des chances, oui ! On doit encore sortir un disque avec Pelagic Records et toutes ces matières plus saturées devraient y figurer, sauf si on compose d’autres trucs d’ici-là. C’est un son qui correspond quand même beaucoup plus à leur édito.

Il y a deux ans justement, vous aviez vu venir votre arrivée chez Kscope ?

Pas du tout ! En fait, Le Grand Voyage était prêt, je l’avais envoyé à Pelagic et on a commencé à sentir que ça ne leur convenait pas, en quelques sortes. Comme il n’était pas question qu’on jette l’album, on est allé voir ailleurs et c’est là que Kscope nous a ouvert les bras. On a donc négocié un départ à l’amiable avec Pelagic et nous devons sortir encore un disque avec eux.

On peut dire que vous avez trouvé LE label qui sied parfaitement avec votre évolution musicale !

Et comment ! On est tous ravis d’avoir signé avec eux. Musicalement, on n’aurait clairement pas trouvé mieux pour bosser cet album-là, avec un catalogue et un réseau très prog et du coup ça colle parfaitement. Ils ont une passion et un souci du détails qui nous parlent et en plus, on devient le seul groupe français de leur écurie. C’est pour ça que la sortie de l’album à été repoussée, il y avait plein de choses à voir entre Pelagic et Kscope pour que tout le monde soit gagnant. On en a aussi profité pour changer de tourneur pour une boite qui a un plus gros réseau à l’étranger. Le temps que tout ça se mette en place, il fallait prendre un peu de temps. Et puis il y avait cette date au Hellfest qu’il fallait préparer avec soins. On avait pris partie de sortir un clip juste avant d’ailleurs…

Il est sorti le jeudi-même…

Oui, à la base on devait le sortir une semaine avant, histoire de présenter ce nouveau titre qu’on allait déjà jouer en live. On a eu besoin de peaufiner certaines choses dessus, donc la sortie a été repoussée.

Du coup, votre sentiment sur votre passage au Hellfest ?

Super, mais vraiment super ! On est arrivés la veille, on a bien dormi et notre ingé-son, Chris, connait bien notre musique, notre façon de jouer, on a eu un son de très bonne qualité et il y avait vraiment du monde à être venu nous voir. On a pu discuter avec des gens du public qui nous ont couvert de compliments !

Comment tu vois Klone répartir ses tâches pour à l’avenir, continuer ce que Klone fait actuellement tout en devant sortir un album pour Pelagic ?

Déjà, on a le temps ! Pour Pelagic, la date limite est en 2023. Honnêtement, quand on composait Le Grand Voyage, on avait déjà de quoi faire deux disques. En gros, il y a déjà énormément de matière non exploitée qui sort de cette période. Les compos les plus récentes, donc les plus prog, sont celles qui sont le plus en phases avec ce qu’on imaginait du nouvel album et figurent sur le disque.

Tu as déjà des idées pour les albums à paraitre chez Pelagic et Kscope ?

Le prochain album sortira chez Kscope et j’ai beaucoup de matière déjà. De quoi même faire un disque entier. Je ne vais pas forcément me servir de tout, déjà il faut qu’on se concentre sur les prochaines tournées et puis avec le temps, on va forcément avoir de nouvelles idées ou des trucs qui vont changer ou se peaufiner. Il y a des choses qui ont été imaginées en même temps que Le Grand Voyage. Mais je ne dirais rien de plus cette fois, l’expérience fait qu’on sait très bien que plein de choses peuvent changer sur les couleurs et les tournures que peut prendre un album depuis sa composition jusqu’à son mixage.

Il y a beaucoup de changements dans le line-up ces derniers temps, entre les artistes studio, les artistes live… On ne voit que 3 membres sur les photos de promotion actuelles…

Oui c’est un peu compliqué en ce moment. D’un côté il y a un noyau dur qui se dégage depuis quelques années avec Aldrich, Yann et moi-même depuis 2012 environ, de l’autre côté c’est vrai qu’il y a pas mal de changement ou de roulements sur le reste. Question pratique, ça strictement rien n’a rien à voir avec les autres ! Mais entre ceux qui sont là qu’en studio pour composer et ceux qui ne sont là qu’en live, c’était compliqué de faire apparaître tout le monde sur les photos. Alors comme les têtes et les noms changeaient en fonction des dispos de chacun, des rôles, de la météo… On s’est dit qu’on ferait les photos à trois pour l’instant. Faut qu’on stabilise un line-up avant tout.

Est-ce que Le Grand Voyage est la suite de Here Comes the Sun ?

Oui et d’ailleurs beaucoup de gens qui l’ont écouté nous le disent. On continue à accentuer ces détails qui nous font prendre une autre direction déjà bien présente sur Here Comes the Sun. Sur la pochette de HCTS toujours, finalement on ne voyait pas le soleil. Sur celle de LGV, il y est, éclatant, au beau fixe, placé au milieu.

Tu prends le premier morceau, « Yonder », il est déjà très lié au précédent album puisqu’il reprend l’idée de base de « The Last Experience » qui figure sur la fin de HCTS, ainsi qu’un petit bout de riff de Immersion. Toujours entre et « The Last Experience » et « Yonder », le premier parle de la mort, le second parle de choses qui vont au-delà de la mort. Tout se lie, c’était voulu, même si je ne savais pas encore que « Yonder » apparaitrait en premier sur l’album quand il a été composé. Pour autant, ça reste un morceau à part et indépendant d’une certaine manière, comme tous les autres.

Est-ce que l’ordre des pistes de l’album ont un sens selon toi ? Cela avait été imaginé comme ça ?

Non pas vraiment. L’ordre des morceaux a été choisi après qu’ils aient tous été enregistrés. On avait besoin de voir à quoi ressemblerait nos morceaux avant de choisir l’ordre. Il y a tellement d’ajustements ou de rajouts de sons (du saxophone par exemple) qui se sont lors de l’enregistrement et du mixage qui font qu’une musique peu avoir un ton qui change, un grain ou une couleur différente, voire éloignés du projet de base.

Le but de l’ordre des chansons, c’est surtout la fluidité. Les tempos étant majoritairement très lents, si l’ordre est mal choisi on peut vite sombre dans la monotonie, ça peut plomber une écoute. Il fallait donc trouver un moyen que tout soit écoutable tout en amenant l’auditeur dans de nouveaux territoires. Au fur et à mesure de l’album, il y a différentes phases. La pochette est très parlante. Il y a un soleil éclatant certes, que « Yonder » reprend bien, mais beaucoup de contrastes, des tourbillons, de la noirceur (« The Great Oblivion »), de la mélancolie (« Silver Gate »). Un grand voyage peut être tourmenté. Il y a un côté un peu plus épique et encore plus impressionniste sur cet album-là que sur les autres.

la pochette de l’album Le Grand Voyage

Pourquoi avoir choisi « Yonder » comme premier titre et comme premier clip ? Son lien avec l’album précédent n’était pas un danger pour l’auditeur, dans le sens où la ressemblance, même partielle, peut être antonyme de nouveauté ?

Je ne pense pas. On a eu des très bons retours de ce morceau-là et du clip. En fait, depuis les précédents albums, on a toujours mis en clip le premier morceau de l’album d’où il est tiré. C’est un morceau très représentatif de l’album, très progressif et qui dure quand même 8 minutes. En fait, ce n’est pas le morceau le plus catchy de l’album, ce n’était pas le morceau qu’on nous conseillait de mettre en avant d’ailleurs. C’était donc même un peu osé quelque part, que cela tombe sur lui. Mais on n’a peur de rien ! Et puis si on sentait que le morceau était fragile ou ne nous satisfaisait pas, on ne l’aurait simplement pas mis dans l’album. Le premier morceau est toujours très important. On ne s’est pas posé trop de questions, on a juste suivi notre règle. En plus, c’était un morceau très sympa à mettre en images. C’est la première fois qu’on a eu l’opportunité de faire un vrai clip.

L’album sort le 20 septembre prochain, tout est prêt ?

Il reste encore quelques détails sur la partie promotion à régler, mais en tout cas jusqu’à la fin de l’année on fait des dates en France. D’ici-là, on joue aussi dans quelques festivals, notamment à l’Euroblast en Allemagne, Into the Grave en Hollande avec Opeth en août. L’année prochaine, on inclut également quelques dates en France, mais on va aussi s’envoler pour l’Australie, on a des discussions en cours pour le Japon, la Chine, les États-Unis et d’autres pays d’Europe. En gros, on se concentre sur des dates à l’étranger pour 2020.

C’est Kscope qui vous permet d’aller plus loin dans vos tournées ?

Oui et non ! C’est aussi notre nouveau tourneur qui a sa part de mérite là-dedans. C’est clair que d’avoir signé chez Kscope ça donne aussi une aura plus conséquente et donc d’approcher de nouveaux partenaires, notamment pour le booking. On a un tourneur anglais qui gère pas mal en Europe, il y aussi un gars en Holland qui bosse aussi pour Pain of Salvation, Riverside, des grosses pointures du prog actuel quoi et qui est à fond avec nous. On adorerait tourner avec Leprous aussi. Tout ça sont des choses en discussion, on attend que certaines se confirment.

Et quelque chose d’assez nouveau aussi, il y a des groupes qui parfois nous contactent directement pour nous proposer de faire du tour support. Des gros groupes qui viennent de chez Nuclear Blast entre autres, ce genre de choses. Il nous reste plus qu’à nous organiser et voir ce qu’il est possible de faire entre nous. Ce qu’il faut qu’on retienne, c’est qu’on va beaucoup plus tourner, surtout à l’étranger et ça, c’est vraiment, mais vraiment cool !

Quel serait le groupe qui serait musicalement le plus proche de vous, le plus cohérent, avec qui vous voudriez tourner ?

Un seul ? J’en ai plusieurs à dire là… On aimerait bien tourner avec Anathema, Opeth… Et le top du top, ce serait franchement Steven Wilson. Et puis Devin Townsend aussi quoi ! On a déjà pu jouer avec lui sur Here Comes the Sun, dont quelques unes en Allemagne et entre lui et nous, ça c’était super bien passé. En plus de ça, l’applaudimètre nous a bien fait comprendre que notre musique était très bien passée avec le public ! Même au merch, on a fait vraiment pas mal de ventes !

Et si vous deviez faire un featuring sur un morceau, ce serait avec ces mêmes artistes ?

Complètement, ça a failli se faire avec Devin Townsend d’ailleurs, mais le timing était pas bon car il était lui-même en plein enregistrement et en mixage de son album à ce moment-là. Et ce gars-là, il compose tout le temps, mais vraiment tout le temps. Pour vraiment réussir à trouver un créneau, faut être sur place je pense… Pareil pour Mikael Åkerfeldt de Opeth, il y avait deux morceaux sur lequel je le voyais bien chanter et pareil, pas de créneau possible. J’ai pas pensé à te le dire pour l’autre question, mais faire un truc avec A Perfect Circle ou même Tool, ce serait aussi vraiment énorme !

Un mot de fin ?

Merci, merci à toi, à tous les gens qui nous suivent et qui nous encouragent. On a hâte de jouer nos nouveaux titres en live. Et pour les curieux, jetez une oreille sur mes autres projets, plus pop comme Polar Moon et Cloud Cuckoo Land. Il y a de quoi faire ! (rires)

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