Me voici dans les locaux du label at(h)ome pour la sortie de l'album "Scars are Reminders" avec l'ensemble du groupe. Pas facile d'enchainer avec précision les questions dans cette franche rigolade. Voici une interview qui tombe à l'eau quand on veut faire le malin ! {multithumb thumb_width=210 thumb_height=300}
Cap'tain Planet : Comment s'est passée la rencontre avec le label athome ?
Ed : Dans un bar à Paris, on est arrivés pour discuter, on a commandé nos bières et au moment où on se met à présenter le projet il y a une fille qui commence à chanter avec sa guitare. Du coup, on entendait rien ! En plus il n'y avait que nous dans le bar donc on était gênés, on ne pouvait pas partir car elle allait le prendre mal. On lui a expliqué qu'on devait discuter et on est partis !
C : Ca ne vous a pas ennuyé de signer sur un label qui produit Aqme ?
Ed : Non … (rires). Même si musicalement ce n'est pas notre tasse de thé, c'est des personnes qu'on apprécie en live.
C : UMFM est-il un groupe passé à maturité depuis le split avec les BH ?
Ed : On a des poils qui commencent à pousser sous les bras ! (rires)
C : Comment s'est déroulée l'élaboration de ce split album ?
Jim : Bien.
Ed : On a d'abord travaillé chacun de notre côté. On se réservait chacun un morceau que l'autre avait composé mais sans l'avoir entendu. En fait, en arrivant au studio chaque groupe a donné un morceau à l'autre mais sans les chants. Il fallait donc qu'on compose les parties vocales d'un morceau de Burning Heads. C'était un mode de composition assez cool car on ne savait pas ce que ça allait donner.
C : Quelles difficultés avez-vous rencontré ?
Ed : euh … aucune !
Trint : justement … la difficulté de travailler ! On déconnait tout le temps, on faisait la fête le soir … c'était cool.
Ed : Les choses sont venues assez spontanément. On a eu peut-être un peu de chance … Je crois que les Burning Heads n'ont pas eu de soucis eux non plus. Le syndrôme de la page blanche aurait été mal venu !
Trint : (mimant quelqu'un qui pense) « je pense que ça serait bien de faire un instrumental … » (rires). D'ailleurs je les soupçonne de nous avoir refourgué un morceau sur lequel ils n'avaient pas trouvé de paroles !
C : Que tirez-vous de cette expérience avec les BH ?
Ed : Le studio c'est une expérience vraiment personnelle. C'est des moments parfois tendus. Aller en studio avec un autre groupe c'est d'autant plus difficile que tu livres une parcelle de toi. Tu n'as pas de pudeur quand tu joues, c'est comme te foutre à poil devant quelqu'un. Tu te dis « j'espère que je vais assurer ».
Jim : Je pense que les Burning Heads étaient nettement plus détendus que nous en règle générale. Du coup nous aussi on était relax …
Ed : Faut dire qu'ils fument tellement de joints qu'au bout d'un moment tout le monde rigole ! (rires)
C : Pourquoi le titre « Scars are reminders » ?
Ed : C'est le titre d'un morceau qui ressort un peu par rapport aux autres. C'est Jim qui l'a écrit et qui le chante. C'est un morceau avec des textes forts. Le titre nous évoque pas mal de choses par rapport à nos expériences passées, qu'elles soient personnelles ou avec le groupe. Pour nous ça veut dire « on essaye de se souvenir de ce qu'il s'est passé dans nos vies pour ne pas reproduire les mêmes erreurs ».
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C : Si vous deviez donner un autre titre ce serait lequel ?
Ed : Au début on voulait l'appeler « All or nothing » qui est le premier titre de l'album. C'est aussi un symbole fort mais on a opté pour « Scars are reminders ».
C : Le titre de votre album signifie « Les cicatrices sont des pense-bête ». D'entre vous, qui a le moins de mémoire ?
Ed : Moi !
Jim : ou alors moi, j'ai vraiment pas de cerveau !
Ed : J'ai une mémoire sélective, je me rappelle de certains trucs qui datent d'une dizaine d'années mais pas de ce que j'ai mangé à midi.
Jim : Il va savoir te dire qui a enregistré tel album en telle année …
Ed : En général j'ai une bonne mémoire pour la musique. Arrêtez moi si je me trompe mais en répétition je vais faire partie de ceux qui se rappellent très bien des arrangements qu'on a fait la veille. Par contre si on me donne un impératif j'oublie tout …
Trint : … comme ta déclaration d'impôts ! (rires).
Jim : Je ne connais aucune date d'anniversaire de ma famille ! J'ai même oublié celle de ma copine une fois … On m'a même appelé le jour de mon anniversaire alors que je l'avais oublié ! (rires)
C : Ces cicatrices sont-elles dues au fait que vous soyez trois frères dans le même groupe ?
Ed : C'est pas toujours facile. Ca a des avantages et des inconvénients.
Trint : L'avantage c'est que tu peux te mettre sur la gueule avec ton frangin mais quoi que tu fasses ça restera toujours ton frangin ! Avant que tu te décides à ne plus jamais revoir ton frère, c'est qu'il s'est passé quelque chose de super grave alors qu'un gars avec qui tu t'entends bien, c'est juste un pote.
Daff : Et puis le fait de faire partie du même groupe ça nous oblige à nous voir de temps en temps … (rires).
Ed : Ca fait des années qu'on peut plus se blairer !
C : Quelle est la chanson la plus pourrie de votre prochain album ?
Ed : Ce n'est pas forc&eac
ute;ment une méchante question …
Jim : Elle est tellement pourrie qu'on ne l'a pas mise dessus !
Ed : C'est répondre à côté …
Jim : Non, réfléchis …
Ed : Ah ouais ! La chanson la plus pourrie, on l'a enlevée ! On avait écrit un morceau sur les dauphins morts … C'était un peu « Sauvez la Terre , soyez pas méchants ». On l'a giclée !
Jim : Je ne voulais pas du tout parler de cette chanson ! (rires). Il n'était pas pourri ce morceau ! Chacun a son morceau qu'il aime le moins… Le morceau que je préfère le moins jouer c'est celui qui passe le moins bien sur scène, c'est-à-dire « Living in the past ».
Ed : Pour moi c'est « I Stand Alone ».
Trint : “Teeth”
Daff : “Teeth”
C : Avez-vous honte de vos premières compos ?
Ed : Non, on n'a pas honte. Certaines nous font rire et on ne les joue plus car on les trouve débiles mais on n'a pas honte.
Daff : Va au fond de ta pensée, tu penses à quoi ? (rires)
C : Vous pensez vous représenter en 2007 ?
Ed : Non, on a été dégoûté de la politique depuis qu'on s'est présentés pour la dernière fois. C'est coups bas et compagnie … y a plus d'intégrité dans le milieu.
Jim : C'est plus ce que c'était … C'est plus comme à l'époque. Maintenant on aimerait soutenir des candidats qui se présentent pas.
Ed : Didier Wampas président !
C : Pourquoi avoir gardé les cheveux verts ? Est-ce une manière de se mettre en marge de la société et de crédibiliser votre attitude punk ?
Trint : On a fait cette teinture pour faire chier le monde lors du mariage d'un oncle. Ca n'a pas franchement marché, personne n'en avait rien à foutre ! On a changé de couleurs plusieurs fois : bleu, violet puis vert ! Un gamin a fait « Ah maman, t'as vu les martiens » et on est partis dans le trip.
C : Vous allez encore changer de pseudo pour ce nouvel album ?
Ed : Non. On a rien trouvé de mieux que ceux qu'on a actuellement.
Jim : On en avait mais c'était trop con. Il y en aura d'autres car il y a encore pleins de choses à explorer.
Ed : On a été consacré sur d'autres choses que ça … On était pas inspirés.
C : C'est pas une chose étrange que tous les groupes payent un mec qu'ils ne connaissent pas pour produire leur album ?
Trint : Bah nous on connaît Ryan. C'était un ami donc on lui a demandé de produire l'album.
Jim : En ce moment, Sleepers enregistre avec Fred Norguet. C'est certainement pour les mêmes raisons que nous. Ils lui font confiance.
Trint : Je pense que les groupes qui changent constamment de producteurs n'ont pas trouvé celui qui leur convenait.
Ed : Ou alors ils aiment changer à chaque album.
Trint : On choisit aussi un producteur en fonction de ce qu'il a fait. Je ne pense pas que les gens prennent un nom au hasard dans l'annuaire …
Jim : L'important c'est aussi que le gars fasse du bon boulot. Pas forcément qu'il soit un ami …
C : Ca vous a fait quoi de revoir Ryan Greene ?
Trint : Il nous a attendu à l'aéroport. On est allé direct dans un bar puis on est sorti faire la fête pour prendre le décalage horaire par les cornes.
Ed : L'avantage avec Ryan c'est qu'on est devenus très proches. L'enregistrement se faisait chez lui et donc le soir on était ensemble. On allait boire un verre ou on allait voir un concert tous ensemble. C'était l'enregistrement et les vacances en même temps !
C : Il a pris des cheveux blancs ?
Daff : Il est roux
Ed : Je crois que les roux perdent leurs cheveux plus tard que les autres non ?
Jim : C'est possible … faut bien qu'ils en tirent un quelconque avantage … (rires).
C : Quelle question auriez-vous aimé que je ne pose pas ?
Ed : Est-ce que tu veux sortir avec moi ? (rires)
Jim : Quand tu parlais des frangins, t'aurais pu demander « Jim, est-ce que c'est pas trop dur d'être seul, noir, gay et d'obédience juive ? » (rires)
Daff : Non la dernière question est une qui me fait plaisir car j'ai envie que tu te casses ! (rires).
C : Merci ça me touche !
Un grand merci à UMFM, Sid mais aussi à Vincent du label At(h)ome !