En ce lendemain de concert de Rammstein à Bercy, il était nécessaire d'aller se détendre les oreilles avec Guyom dans la petite MJC d'Orsay qui accueille ce soir Sidilarsen en compagnie de Mr Toc et Babylon Pression. Nous voici donc tranquillement assis dans un bureau de la MJC en compagnie de Sabash et Viber pour leur poser des questions sur le nouvel album à paraître le 21 mars prochain. {multithumb thumb_width=450 thumb_height=300}
Cap'tain Planet : Quoi de neuf depuis le précédent album pour sidilarsen ?
Viber : Pleins de choses !
Sabash : On a tourné !
V : On a fait plein de rencontres !
C : Vous avez enregistré votre nouvel album ?
S : Oui il est fini d'enregistrer. On a pas mal tourné depuis « Biotop » et on a composé aussi. On a enregistré en novembre 2004, mixé en décembre, masterisé fin décembre donc le produit est prêt comme il faut. Ceci nous a permis de démarcher, on avait déjà démarché avec une maquette qu'on avait enregistrée suite à la préproduction dans le studio Antistatic. Suite à l'envoi de cette maquette et surtout à l'arrivée du master on a pu signer un contrat avec Active entertainment et PIAS. On a donc décidé d'une date de sortie le 21 mars.
V : Le jour du printemps !
C : Maintenant que votre prochain album est prêt, que vous reste-il à faire jusqu'à sa sortie ?
S : Il nous reste à travailler le nouveau set ce qui n'est pas une mince affaire étant donné qu'on a des machines et un traitement un peu différent des morceaux, il faut qu'on travaille en résidence avant la tournée qui commencera en septembre. Il y a quelques dates qui nous permettent de le roder. En plus avec la sortie de l'album il va bien falloir qu'on joue nos nouveaux morceaux !
V : On en a l'envie !
S : C'est sûr, ce n'est pas l'envie qui manque. On teste encore l'équilibre des machines, c'est un travail qui demande du temps et qui doit être fait sur scène. Ce n'est pas la peine de le faire dans le studio de répétition parce que ça ne donnera pas le résultat escompté. On équilibre les anciens et les nouveaux morceaux. On cherche quelque chose de dynamique.
C : Pourquoi ce titre simple « Eau » ?
V : Je sais pas … c'est venu comme ça. On trouve cet album fluide, comme de l'eau de source. L'eau c'est la vie, c'est plein de choses, on trouvait que ça sonnait bien … En plus l'album sort au printemps …
C : C'est pour cet été, la mer, le soleil …
V : ouais c'est ça ! (rires)
S : L'eau est une substance qui nous a tout le temps plu au niveau de tout ce que ça représente.
V : L'homme est composé à 70% d'eau. C'est très important et comme cet album est très important, voilà ! (rires). Non et puis c'est tout court, c'est cash, ça nous a bien plu.
C : Quelle a été votre démarche artistique pour ce nouvel album ?
V : Aller plus loin dans notre fusion. C'est-à-dire intégrer de plus en plus d'éléments qui nous ont influencés depuis le début du groupe. On cherche à faire quelque chose de plus subtil, de plus approfondi. C'est aussi aller plus loin encore dans notre collaboration entre musiciens puisque certains ont leurs envies propres. On n'a pas tellement réfléchi, on cherche à faire de l'efficace.
S : Je ne pense pas que ça soit un album conceptuel comme on a voulu conceptuel « Biotop » mi-électronique mi-organique. Il y avait vraiment une dualité. Dans « Eau » on a voulu élargir le spectre musical de Sidilarsen à pleins d'influences qu'on ne montrait pas avant et qui étaient pourtant importantes pour nous : du dub, du ragga, du rock, etc… On s'est lâché, on ne s'est pas mis de barrières dans la composition.
V : La cohérence est présente dans la façon dont on a essayé d'interpréter nos idées plutôt que dans les idées en elle-même. Je pense que chaque morceau a une identité propre : on peut aimer certains morceaux et ne pas en aimer d'autres mais chacun à la patte Sidilarsen.
C : Vous n'avez pas cherché une ambiance générale pour tout l'album ?
V : Non mais après il s'en dégage une forcément. On n'a pas cherché ça.
C : Quelle a été votre recherche esthétique ?
V : Oui, c'est super important. On a changé, ça ne sera pas le tire bouchon sur la pochette…
S : Sinon il serait partout … Les meilleures choses ont une fin …
V : Si on le garde maintenant, on va le garder à vie !
C : C'est triste, parfois la bouteille se vide …
V : (rires) faut pas non plus s'enfermer derrière des barrières. Si jamais quand on aura la quarantaine et qu'on aura envie de faire du jazz expérimental, ça n'ira peut-être plus. Sinon on a fait un joli digipack.
C : C'est une méduse ?
V : voilà … C'est un peu plus féminin comme couleur. On va arrêter avec les têtes de morts, le métal, etc…
S : C'est un contre-pied aux têtes de morts (rires).
C : Peux-tu me parler de l'enregistrement ?
V : On a enregistré au Chalet près de Bordeaux avec Fred Norguet. C'est un studio qu'il connaissait bien. On avait entendu des albums enregistrés là-bas qui nous ont plu. On a eu plus de matériel que pour « Biotop » puisqu'on l'avait enregistré à Blois au « Pôle Nord ». Il y avait une bonne ambiance, en plein dans la nature, on avait envie de se poser à l'extérieur pour bien s'immerger dans la conception de l'album. Fred a énormément participé à cet album. Ca s'est fait à la fois dans la vibration de sortir un nouvel album mais aussi sereinement.
S : Fred Norguet est vraiment quelqu'un de très talentueux et on a vécu un truc avec lui qui allait encore plus loin que pour « Biotop ». A l'époque on faisait connaissance avec lui mais on a gardé de très bons contacts avec lui, on l'avait tenu au courant de toutes les évolutions, on lui avait envoyé des maquettes de nouveaux morceaux et il y a eu tout un travail qui s'est fait pendant les deux ans entre « Biotop » et « Eau ».
Du coup quand on est arrivé au moment d'enregistrer on s'est retrouvé face au 6 e membre du groupe, ce n'était pas un inconnu qu'on ne revoit plus après l'enregistrement. Fred est soucieux de notre évolution et c'est quelqu'un avec qui il y a vraiment une fibre humaine et des rapports humains très importants. C'est son essence, c'est ce qui fait avancer le boulot. Il faut que ça lui plaise et il travaille avec des groupes avec qui il partage des points communs.
V : Il nous encourage à nous lâcher, à nous sentir en confiance. Il nous a guidé sur certains plans et nous a encouragé à faire des choses qu'on n'aurait pas osées. Ca fait un album qui sonne nouveau Sidi, qui n'est pas une copie de « Biotop » mais qui garde notre identité. C'est un album plus ouvert.
Guyom : Il vous a aidé à chercher un nouveau son, à vous développer ?
V : Ouais, bien sûr. Par rapport aux morceaux, il s'était fait se petite idée grâce à la préprod qu'on lui avait envoyé. Il a privilégié certains morceaux et ce que ça nécessitait comme arrangements. Ce n'est pas un boulot qu'on peut faire seul.
S : C'est quelqu'un qui a la faculté de pouvoir prendre du recul face à une production. Il peut assimiler des morceaux assez vite et les comprendre dans leur globalité. Lui, a cette oreille de producteur que nous n'avons pas. Il a aussi cette oreille de réalisateur studio. On ne peut pas voir le son de la même façon lorsque l'on fait un disque que lorsque l'on fait un concert. C'est pas du tout pareil. Il a la qualité aussi de respecter le son du groupe et de travailler au plus proche de ce son là tout en faisant des bons morceaux. Il est capable de garder une chaleur et une cohérence dans le jeu. Il crée un équilibre dans le disque.
V : Il y a une part de lui dans l'album. Il s'est vraiment impliqué, c'est rare et c'est ce qu'il nous fallait car on travaille beaucoup à l'affectif.
S : On ne l'a jamais entendu dire « Bon ça ira ». Il est perfectionniste sans trop l'être. Ce n'est pas un ayatollah qui te dit quand il y a un petit pain qu'il faut refaire tout le morceau. Il garde un aspect naturel à l'album. Il nous expliquait d'ailleurs qu'il y a des pains qui sont bons à garder car ils donnent de la vie à l'album. Après certains ne peuvent pas passer, surtout quand ce sont des pains rythmiques car ils font dégroover. Etant donné qu'après avoir acheté l'album tu vas écouter 150 fois la même chanson, tu risques d'entendre 150 fois le même pain grave … c'est pas possible.
C: Dans un sens ça doit être plus difficile pour vous qui utilisez des machines et qui avez une musique « synthétique » ou « aseptisée » …
V : Ca prend plus de temps, les arrangements sont peut-être plus compliqués car ils doivent être fusionnés. On s'y fait, maintenant on a vraiment l'habitude de travailler avec ça et ça laisse quand même beaucoup de spontanéité. C'est ce qui fait aussi que le morceau va être efficace ou non. Ce n'est pas un travail de recherche atroce et contraignant, ça vient tout seul comme un riff de guitare.
G : Vous avez peut-être gardé ces pains pour garder ce côté humain à votre musique ?
V : Je pense qu'on l'a de toutes façons mais au-delà de garder des pains, on voulait que ça ne sonne pas trop froid. On cherche la spontanéité et le fait que ça ne soit pas exécuté parfaitement comme une machine. Cependant, parfois ce sont même les machines qui ne sont pas taillées au corps d' « Eau ». C'est fait exprès aussi, c'est un ensemble de choses qui fait que ça vie. L'électro c'est vraiment partout et il y a pleins de façons différentes de l'utiliser.
C : Et malgré ces machines, vous est-il possible de laisser place à l'improvisation sur scène ?
V : Comme on nous a toujours dit, pas trop …mais c'est possible sur des fins de morceaux où il n'y a plus de machines. A certains passages on ne joue pas les morceaux pareils. On va les vivre plus agressifs ou plus souples. Mais même si nous n'avions pas de machines, nous n'improviserions pas non plus ! (rires). C'est pas vraiment un problème, c'est une force …
S : C'est un choix. C'est un parti pris à la base.
V : Et on le revendique. Les tempos sont les mêmes mais ça permet d'avoir un impact constant.
S : Il y a des groupes de free jazz qui ne pensent qu'à improviser. Nous dès le début on a décidé d'être efficaces.
G : Ca donne comme Dagoba un peu, on écoute l'album sur scène …
S : Ouais, parce que c'est calibré. Il y a pleins de groupes comme ça, comme Rammstein où c'est vraiment un choix.
V : En même temps il y a le chant, la gestuelle, le mouvement des personnes sur scène et le côté émotionnel qui n'est pas zappé sur scène.
S : Il y a pleins de petits trucs qui font que le morceau est plus live. C'est pas pareil. La façon de jouer le morceau est différente.
V : C'est juste une question de tempo.
C : Quels seront les sujets abordés sur « Eau » ?
V : Il faut les découvrir. Il y a peut-être des chansons plus revendicatives. Ca parle toujours de l'homme, de nous. Ca se renouvelle mais en même temps ça tourne un peu autour des mêmes thèmes que sur « Biotop » avec en moins le concept machine qui survolait « Biotop ». Les morceaux ont des personnalités propres.
S : N'écrivant pas de texte, j'ai peut-être pris plus de recul. Les thèmes abordés seront peut-être moins universels et sont plus en rapport avec les chanteurs. Ils ont abordés des thèmes qui sont plus chers à eux-mêmes. Ca parle d'eux mais chacun peut y voir ce qu'il veut : il y a toujours un second degré dans les textes.
V : Ce sont des textes à tiroirs, il y a des double sens. Justement ça laisse une liberté à l'auditeur et c'est plus profond que « Biotop ». C'est mieux en fait ! (rires).
C : Le chant était plus utilisé comme un instrument sur le premier album que pour faire passer un réel message, est ce que cela a changé sur « Eau » ?
V : On chante mieux déjà et on se répond plus. Le groupe possède deux chanteurs désormais.
S : Je pense qu'avant on s'était surtout axés sur la musique plus que sur le chant. On avait un peu délaissé le chant car on avait eu très peu de temps en studio pour l'enregistrer. En deux ans, les chanteurs ont pu beaucoup plus se concentrer sur leur chant qui est plus travaillé et qui possède des mélodies plus abouties. Les premières critiques qu'on a eu de l'album parlent du fait que nous avons travaillé énormément sur le chant. Je pense qu'il faut être fier de ça, c'est quelque chose d'important. On ne veut pas que le chant soit noyé par les guitares.
V : Sur cet album on n'a pas cherché à avoir le plus gros son possible. On a cherché à avoir des compos efficaces et qui sonnent dans le tout avec plus de recul que par le passé. Ca a permis aussi aux membres du groupe de s'épanouir dans les morceaux, ce qui donne des petites nouveautés, c'est plus fouillé.
C : Vous avez intégré aussi des tonalités ragga au niveau du chant, est ce une envie de s'éloigner de l'étiquette Mass Hysteria, Rammstein et Nine Inch Nails qui vous colle à la peau ?
V : Un petit peu, on a toujours eu ce côté-là d'écouter du ragga. C'était peut-être des influences qui ne s'entendaient pas assez au niveau des compos. On a eu l'envie de pousser ça un peu plus. C'est plus chaleureux.
S : En France les gens ont toujours eu l'envie de coller des étiquettes. Dès que l'on reçoit un disque on se pose la question « A quoi ça pourrait me faire penser ? ».
V : Ca fait partie de nos influences. On pourrait très bien sortir des morceaux qui n'ont rien à voir, ça ferait partie de l'identité Sidi, sans pour autant aller taper dans tous les styles. C'est à la fois conscient et inconscient.
C : Est-ce que l'écoute d'un album de sidilarsen est une invitation au voyage spirituel, à la réflexion introspective ?
V : Oui, il y a de ça, c'est aussi une invitation à faire la fête sans se prendre la tête. Je pense qu'il y a deux niveaux. Je ressens cette invitation au voyage …
G : Pour moi Sidilarsen c'est un groupe qui fait monter dans la transe au fil du concert, on bouge au bout d'un moment sans forcément s'en apercevoir …
V : Il y a ce côté transe dans Sidilarsen mais il y a aussi des morceaux courts. Sur le set actuel on mêle les morceaux de « Biotop » et ceux d' « Eau ».
C : Pourquoi un morceau en compagnie de Fabulous Trobadors qui est à l'opposé de Sidilarsen ?
S : Justement c'est le total inverse tout en étant le total complément. Fabulous Troubadors c'est d'abord des amis très engagés dans la vie de leur quartier à Toulouse et qui portent des vraies valeurs. Quand on parle de valeurs en général on parle de valeurs républicaines, mais là ce sont des valeurs humaines.
On a senti qu'il y avait quelque chose à faire avec eux : si on est toulousains c'est pas pour rien, si on se connaissait et qu'on s'appréciait c'est pas pour rien non plus. On voulait que les deux mondes se rencontrent. Ils ont été très séduits par le projet et sont venus jouer avec nous. C'est-à-dire que ce n'est pas nous qui avons construit le morceau et qu'ensuite eux sont venus poser un chant, ils ont participé entièrement à la réalisation du morceau. Ils ont donné des paroles et un flow de voix à eux. Ca pourrait très bien être un morceau qui pourrait se trouver sur un album de Fabulous Troubadors.
V : On voulait vraiment faire un morceau ensemble avec les quatre chants. En plus ils chantent en occitan donc ça assoit notre identité toulousaine et eux ça els fait chanter sur des ambiances différentes avec la saturation et la fusion. Ca donne une couleur à l'album et ça fait sortir des sentiers battus. De plus on n'est pas de la même génération et ça fait plaisir de travailler avec eux pour faire de la musique pour tout le monde. Il y a le côté froid des machines chez nous qui donne de la distance avec le public et là avec leur chant on se rapproche d'un côté plus humain de la musique. On est Toulousains et ça va faire du bien de mettre de l'occitan dans les oreilles de certains.
S : Je voudrais rappeler que Fabulous Troubadors est l'un des premiers groupes de hip hop français car ils en jouaient déjà dans les années 80.Ca a de la bouteille. Ils faisaient du rap avant le rap.
C : Comment décrivez-vous Toulouse pour la musique ?
S : Toulouse est une ville très festive pour la musique. Le métal et le rock a du mal à se développer. On a créé un collectif (Antistatic). On a fait émerger la scène métal-rock qui avait du mal à se structurer. Il y a plein de groupes qui ont fleuris et la scène émerge petit à petit. Ca se bouge.
V : J'ai entendu un gars me dire il n'y a pas longtemps que Toulouse était devenue une ville rock … J'étais vraiment content. Il y a cinq ans ça n'était vraiment pas comme ça et il y a encore du boulot actuellement.
S : Pour prendre un exemple, Aqme est venu jouer dans le cadre de la Furia Antistatic cette année et ça a moyennement marché. Ils ont fait 450 personnes. Ils nous disaient que ça marchait moyennement dans le sud ouest car ils n'ont pas fait plus de 500 personnes à Bordeaux, à Toulouse, etc…
G : Peut-être que le Sud préfère les groupes du Sud ?
S : C'est possible … On a peut-être quelque chose aussi car d'après ce que nous ont dit certaines personnes du public on a dans notre fusion-métal quelque chose de festif. Peut-être que c'est pour ça que ça plait aux gens du Sud.
G : Il y a peut-être aussi un problème de public car par exemple le public parisien est considéré comme fermé aux groupes de province…
S : Peut-être … En tous à Paris il ne faut pas se tromper de soirée car si ça ne te plait par tu n'as plus qu'à rentrer chez toi alors qu'à Toulouse tu traverses la rue et tu en as une autre !
C : Comment voyez-vous l'avenir de votre musique et de l'electro-rock au niveau national et international ?
S : On verra bien. Nous on se voit sur scène, quand on verra « Eau » dans les bacs, on sera très content de l'y voir. J'espère qu'il fera plaisir à beaucoup de gens. Après on veut tourner. On sera tout le temps présent là où on nous le demande. Je pense qu'il faut développer notre musique à l'étranger … il faut s'enlever les rêves de la tête on ne peut pas devenir une rock star ou millionnaire grâce à se musique en restant en France.
Pour vivre correctement sans se tuer à tourner, il faut aller ailleurs qu'en France car on en a vite faite le tour et on use le public parce qu'on passe tous les 3-4 mois aux mêmes endroits. Il y a une carte à jouer sur la Suisse, la Belgique, l'Allemagne, l'Espagne, … les pays de l'Est même si ça fait plus loin. Je pense qu'il faut déjà développer Sidilarsen sur les pays frontaliers. Ca nous permettrait de nous ouvrir … Le nouvel album a les capacités de faire ça. Il y a des ouvertures aussi car par exemple, Black Bomb A fonctionne très bien en Allemagne même si c'est dans un style plus incisif. Ils ont trouvé un tourneur et un distributeur là-bas et ça marche pour eux.
V : On peut chanter en français et aller tourner à l'étranger. On n'est pas obligé de chanter en anglais.
S : Rammstein a prouvé que l'on pouvait conquérir l'Amérique et le monde entier en chantant en allemand. On nous aurait dit ça il y a dix ans on aurait cru voir Hitler revenir au pouvoir ! Il y avait des clichés et des a priori énormes face à la langue allemande et ils ont su casser ça.
C : Où en est Antistatic ? En rejoignant Sriracha, vous ne vous éloignez pas d'Antistatic ?
S : Non pas du tout, on habite toujours Antistatic. Il ne faut pas se tromper de rôle, Antistatic c'est un collectif d'artistes, c'est nous, c'est une association qui comprend Sidilarsen, Delicatessen, Leiden, Psykup et Mary Slut. C'est un local de répétition pour tous ces groupes, on a aménagé un petit studio pour enregistrer des préprod. C'est ce qui nous fait vivre tous les jours lorsqu'on n'est pas sur la route. Ca nous permet de répéter.
Antistatic était notre tourneur à l'époque où nous n'avions pas les moyens de payer un tourneur à part entière mais Antistatic n'avait pas les moyens de faire tourner un groupe et de le développer comme l'a fait Sriracha. Tous les groupes Antistatic ont pour but de rentrer dans une structure de tournage professionnelle et de distribution qui leur permette d'être connus au niveau national. Antistatic est un relais entre l'amateurisme d'un groupe et sa professionnalisation. C'est se redonner des tuyaux entre amis et se faciliter la tâche. On est 5 groupes et ça fait 5 fois moins de choses à faire.
C'est difficile pour nous d'être toulousains car on est loin de Paris et que tout ce passe à Paris. Les maisons de disque, les rédactions de journaux, les labels, etc… sont à Paris. On ne peut pas avoir un rédactionnel dans Rock Sound tous les mois car on ne peut pas aller casser les couilles aux journalistes tous les mois. On n'en a pas les moyens et on ne pourrait pas payer les factures de téléphone à la fin !
C : Préféreriez vous que les jeunes filles du premier rang pleurent ou s'évanouissent en vous voyant ?
S : Tu préférerais avoir un magnétophone en mousse ou un site internet qui ne marche jamais à vie !?!
V : Qu'elles se jettent nues sur nous … Faut pas qu'elles pleurent, nous ce qu'on veut c'est un appel à la joie !
Merci à Sidilarsen (particulièrement à Sabash et Viber), à Nathalie et Fabristi de Sriracha et à la MJC d'Orsay pour leur accueil, leur disponibilité et toute leur gentillesse !