Cap'tain Planet : Un nouvel album annonce une nouvelle tournée, comment s'annonce celle-ci ? {multithumb thumb_width=450 thumb_height=300}
Pierre : Elle s'annonce bonne et on l'espère longue ! On adore la scène donc on attendait avec impatience la reprise des concerts.
C : Appréhendez-vous le retour sur scène ?
P : Disons que nous avons fait quelques dates avant la sortie de l'album pour pouvoir roder le nouveau set et pour qu'Olivier notre nouveau bassiste puisse goûter à la scène avant le début de la tournée… Donc nous n'avons pas d'appréhensions face aux dates qui arrivent !
C : Comment va être modifiée la set list ?
P : La set list est assez simple : 50% de « Strange Days » et 50% de « Access to the 2 nd Floor ». On a gardé les morceaux les plus efficaces sur scène, mais je pense que la set list va être un peu allongée d'ici la rentrée de septembre avec de nouveaux morceaux et quelques titres supplémentaires de « Strange Days ».
C : Pourquoi avoir opté pour une esthétique plus sombre ?
P : Ca colle parfaitement à l'état d'esprit du groupe à l'époque de l'enregistrement… On avait plus de label ni de distributeur, on était assez pessimiste sur plein de choses… Mais les choses vont beaucoup mieux désormais ! Cet album est assez sombre dans l'ensemble et donc la pochette en noir et blanc ultra sobre paraissait idéale.
C : Ce côté sombre reflète-il vraiment la musique de Sexypop ?
P : Oui dans un sens, mais pas complètement ! Nous sommes plutôt de bons vivants, on ne pleure pas sur notre sort tous les jours, au contraire ! Mais musicalement on ne peut pas dire que ça soit ultra joyeux non plus… C'est un peu un mélange des deux, une musique triste mais qui reste pêchue et rock !
C : Y a-t-il eu une démarche artistique particulière pour cet album ?
P : On ne voulait pas se limiter dans nos morceaux. On a donc choisi de travailler avec David Weber pour qu'il apporte son oreille extérieure et il nous a permis d'appuyer nos choix et nos directions. Il a mis en avant nos qualités sans rien dénaturer, bien au contraire.
C : Est-ce que le changement de bassiste est intervenu dans votre façon de composer ce nouvel album ?
P : Absolument pas car Olivier est arrivé en décembre dernier dans le groupe, alors que l'album a été enregistré au mois d'août dernier, avec Francky.
C : Comment s'est déroulé chronologiquement la production de cet album ?
P : Nous avons commencé par contacter David en lui envoyant une démo des nouveaux morceaux en début d'année 2004. C'était une démo que nous avions enregistré avec Matthieu Ballet (Thomas Fersen, Miossec..) grâce au FAIR. David a été plutôt emballé par les morceaux et nous avons calé les dates de studio pour l'été 2004. Il est ensuite venu 4 jours à Angers dans notre local de répèt pour faire une pré production qui s'est avérée ultra positive et qui a donné sa couleur au disque. Nous sommes ensuite partis pour Genève au début du mois d'août.
C : David Weber a su garder votre côté imparfait de la scène avec un son non aseptisé, peut-on s'imaginer Sexypop perdre un jour ce côté humain avec un son surproduit ?
P : Ce n'est pas à l'ordre du jour… (rires) On a voulu que David garde le côté énergique et brut de nos prestations live pour ce disque et on en est très content… Ca donne de la pêche au disque. Maintenant peut être qu'un jour on restera 6 mois en studio avec Bob Rock et qu'on se laissera berner par les couches de guitares à l'infini et les sons ultra cleans !! (rires) Non honnêtement je pense qu'on gardera ce côté « ambiance » sur nos disques… L'avenir nous le dira !
C : Je trouve la musique de Sexypop très ambiancée, tantôt calme et parfois pleine de fureur, pouvez-vous m'éclairer là-dessus et décrire à votre manière ces ambiances ?
P : euuuuuhhh… Ca doit venir de ce qu'on écoute… J'ai toujours aimé les contrastes en matière de musique.. Nirvana le faisait vraiment bien ! On a décidé de pousser ces contrastes sur ce disque ce qui donne des morceaux comme « so down » d'un côté et « could i change » de l'autre.
C : On vous compare souvent à Dead Pop Club et Second Rate à cause de l'emoglam connection, quel regard portez-vous sur cela ?
P : Ces groupes nous ont permis de nous rendre compte qu'on pouvait arriver à faire les choses bien en se bougeant un peu. Ce sont de bons amis et nous avons pas mal d'influences communes donc notre musique s'en ressent certainement sur certains morceaux. Ca ne nous gêne pas ce genre de comparaisons, même si je pense que nous avons clairement notre identité, ne serait ce que par le fait que nous sommes un trio…
C : Selon vous, quelle est la finalité de l'écoute de « Strange Days » pour l'auditeur ?
P : Chacun fait ce qu'il veut et entend ce qu'il veut avec notre disque… (rires)
C : Le label at(h)ome et le tourneur Ter à Terre vous ont ouvert leurs portes, comment cela s'est-il effectué ?
P : Comme souvent je pense… Ce sont des gens avec qui nous étions en contact avant l'enregistrement de l'album, et une fois de retour de Genève avec les mixes, nous leur avons envoyé le disque, et ça a débouché sur une collaboration. Nous sommes très contents de travailler avec ces deux structures, nous avons la même vision des choses pour le groupe, et c'est très important.
C : Allez-vous tenter de vous exporter aux pays frontaliers avec ce nouvel album ?
P : Oui effectivement… L'album est déjà disponible en Suisse et au Bénélux, et nous espérons pouvoir sortir le disque ailleurs en Europe et pourquoi pas encore plus loin. Cela prendra du temps, mais nous aimerions beaucoup. C'est l'un des objectifs du groupe…
C : Vous n'êtes pas intermittents du spectacle. Cela ne vous pose-t-il pas de problèmes ?
P : Oui et non… D'un côté ça peut être arrangeant car nous n'avons pas de pression pour faire le nombre d'heures nécessaires pour avoir le statut, mais d'un autre côté, cela nous empêche d'être à 100 % de notre temps pour le groupe. Pour le moment nous arrivons à jongler entre le boulot en intérim et le chômage mais ça reste difficile. C'est un autre objectif pour le groupe que d'être intermittent, mais seul l'avenir nous le dira…
C : Comment décrivez-vous Angers pour la musique ?
P : Rock… Enfin, beaucoup moins aujourd'hui qu'il y a 10 ans, mais la culture musicale là bas est très ancrée dans le rock… Il y a toujours eu énormément de groupes à Angers et aujourd'hui encore on compte pas mal de formations (la ruda salska, zenzile, lo'jo, daria, zetlaskars, la phaze, bell oeil.. etc). Ca permet de progresser assez vite car les groupes se donnent pas mal de coups de mains et de conseils…
C : Comment voyez-vous l'évolution de votre la scène angevine dans le futur ?
P : Lapin compris la question…
C : Votre label, At(h)ome, se trouvant en région parisienne, cela ne pose-t-il pas problème ?
P : Pas du tout car avec Internet et le téléphone on reste en contact tout le temps, en plus notre manager habite à Paris et c'est lui qui reste le plus souvent en contact avec eux !
C : Cela annonce-t-il un déplacement de Sexypop d'Angers vers Paris ?
P : Houla non ! Pourquoi se déplacer à Paris ? Pour payer des loyers et des locaux de répétitions une fortune ? Non merci, mais je ne pense pas que le groupe se déplacera un jour vers la capitale… On est trop bien à Angers.
C : Y aurait-il une question que vous auriez aimé que je vous pose ?
P : Quel disque tourne sur ta platine en ce moment ? Réponse : Favez. On a joué avec eux à Paris récemment et ce sont vraiment des mecs très cool et ils sont excellents sur scène…
C : Sexypop ça rime avec quoi ?
P : Ca rime avec KILL THE POPE… Bon ça rime pas trop… désolé. Sinon t'es plutôt foot ou rugby ?
C : Préfèrerais-tu que les jeunes filles du premier rang pleurent ou s'évanouissent en vous voyant ?
P : les deux en même temps, tout en criant nos prénoms et en tapant sur tout ce qui bouge, en cassant la salle de concert, histoire de voir ce que ça fait d'être dans la peau d'un Beatles !!! (rires)
Et merci pour l'interview Cap'tain Planet !!
C : … Et merci à toi pour les réponses et le remerciement !