Une fille au cœur à la dérive qui prend son envol en quête d’une métamorphose, transformer son mal en miel dans La Reine des Abeilles, deuxième album…
C’est l’histoire d’une fille qui monte sa love machine et part en voyage intergalactique qui l’amène jusqu’à l’Atlantide A la Recherche de l’Amour Perdu… Troisième opus qui clôture la série de 3 albums construits comme des contes reliés les uns aux autres dans la quête initiatique d’une jeune fille en mal d’aimer…
Point récurrent dans tous tes albums : le thème de l’absence et de l’appréhension, sous toutes les coutures imaginables. Exorcises-tu des démons enfouis en toi en faisant vivre cette fillette perdue et solitaire dans tes disques ? Cette petite fille se complait-elle dans sa mélancolie ?
Me complaire dans la mélancolie, non, mais y puiser mon inspiration, oui.
A la Recherche de l’Amour Perdu mixtionne un peu tous les styles musicaux te caractérisant, autant la pop électro que le rock, voire même la folk. Comme d’habitude, ta maman co-signe avec toi la majorité des morceaux ; comment procédez-vous ? Donnes-tu des idées pour les textes ou travaillez-vous directement ensemble ?
De quoi es-tu partie pour l’écriture du disque, beaucoup plus onirique et conceptuel que les deux autres ? Les chansons semblent accaparer un certain univers visuel et cinématographique…
Toutes mes chansons sont comme des mini films, il y a toujours une histoire, une atmosphère entre le réel et l’imaginaire, et une héroïne… moi.
Je garde aussi un beau souvenir de nos sessions au studio Gang avec Jack Lahana, Rob des Phoenix et maman-Lilas. On a travaillé en ateliers, expérimenté un tas d’instruments que nous faisait découvrir Rob, un mélange de synthétiques et acoustiques : le trident, le triton, et le MS20, mélangés à un vrai piano, wurli, rhodes, guitares (jouées par Bogue & moi aussi), tablas… Et d’autres instruments moins communs, le marimba, le kalimba, le petit componium…
Quant au Live, à la Cigale, un concert très ambitieux, minutieusement préparé et construit avec Fred Helbert à la direction musicale, des sons électro, rock, metal, des samples inspirés d’ambiances chinoises, indiennes, de vieux films en NB… des moments chorégraphiés, des figures de kung-fu, un grand show de lumières, de décors et costumes (imaginés par Lilas Klif et réalisés par Leka). Et même un sculpteur de Marseille, Denis Nayrac, m’a conçu ma Love Machine dont je montais les pièces une à une tout le long du concert. J’ai fait une mise en scène à la fois filmique et théâtrale. « Une comédie musicale à la Tim Burton, à moi toute seule ! » certains m’ont dit…
Envisages-tu de proposer ce dernier concert à La Cigale (décembre 2007) en dvd ?
Tes concerts sont joués avec une énergie très rock, flirtant avec de multiples sonorités assez brutes. Comptes-tu décliner ce son sur un prochain album ? Tu avais déjà proposé un EP de remixes en téléchargement légal, incluant une version d’ "Apocalips" très indus, proche de Nine Inch Nails…
Tu as d’ailleurs composé ce titre (ainsi que "1H13") avec le groupe Pressure Zone. Comment les as-tu découverts et comment s’est passée cette collaboration ?
A l’instar de "Love Machine" et du duo "Et Si Nous Deux", "Army of Love" sortira-t-il en single, avec les remixes qui vont avec ?
A l’occasion d’une émission télévisée, tu as totalement revisité "Boys Don’t Cry" des Cure, mixtionnant la structure de ce titre à ta touche musicale, tout en y incorporant quelques accords de "Papa M’aime Pas". Comment t’est venue l’idée de cette reprise déguisée, et que t’évoque ce groupe culte de la culture dark ?
Dans mon troisième album, j’ai créé le personnage de Metal Boy, cruel, insensible, il ne pleure pas, because Boys Don’t Cry… L’idée et l’envie d’une réadaptation marSienne de la chanson des Cure est venue. On a écrit avec Lilas des paroles en français.
Quand le TNT show me propose de faire une reprise, j’en demande à Fred Helbert une réadaptation sonore en urgence. Elle devient plus dark, plus lente… un tout petit temps imparti, une mini formation imposée, 2 musiciens, je ferme les yeux pour oublier l’original et j’interprète ma version.
Pour moi, les Cure, c’est une cure sensuellement euphorisante. Je suis plus attachée à leurs musiques sombres et planantes, que j’aime écouter la nuit.
Tes fans auront-ils la chance de retrouver ce très beau titre sur un support physique ou en téléchargement légal prochainement ?
En dehors de The Cure, quels artistes t’accompagnent sur ta chaîne stéréo ?
Par rapport à ton univers assez atypique, tes collaborations musicales sont assez surprenantes puisque se faisant principalement avec des chanteurs de variétés. N’as-tu pas peur que cette contradiction effraie ton public, voire le grand public habitué à coller des étiquettes ?
Quand un artiste vient à moi et me propose une collaboration, c’est d’abord une rencontre « humaine », j’ai envie de voir ce que nous avons et pouvons faire ensemble. Ils ont aimé et voulu la MarS touch, j’ai eu un coup de cœur du moment… Le public « habitué » ne peut pas être effrayé, il aime ou il n’aime pas. La MarS attaque partout où elle veut et surtout là où on ne l’attend pas, que ce soit chez les Homéricains, ou dans un Rubik’s cube. Ha ha !
Côté actualité, tu habiteras le rôle d’Aloysia Weber dans l’opéra rock Mozart dont les premières représentations auront lieu à la rentrée prochaine. Pas trop stressée d’un tel challenge ? Que peux-tu déjà nous dévoiler sur ta prestation, autant sur scène que sur cd ?
Hasard ou destin, j’en ai entendu les premières maquettes avant même d’en connaître le projet. Bien après, j’ai accepté avec excitation et angoisse de jouer le jeu des auditions (premières auditions devant un jury musical de ma vie) pour le rôle étonnant d’Aloysia, une cantatrice ! Aloysia était la muse de Mozart, son premier amour… éternel dit-on… Cruelle en apparence, sous son masque de fer se cache une âme blessée. C’est ce que je chante dans "Bim Bam Boum". Une femme tout en ambiguïté, forte et fragile, sombre et lumineuse à la fois dans un spectacle à si grande échelle, mis en scène par Olivier Dahan. Un gros challenge, oui ! Jouer tous les soirs au Palais des Sports, sur cette immense scène, au milieu d’une troupe de chanteurs, d’acteurs, danseurs, musiciens, en costumes d’époque, dans des décors gigantesques…. un rêve aussi…
Tu poursuivras également ta carrière d’actrice prochainement en jouant dans le film From Paris with Love de Pierre Morel et produit par Luc Besson, prévu sur nos écrans en fin d’année. Comment s’est passé le tournage ? Le cinéma compte-t-il toujours autant pour toi depuis tes débuts dans la chanson ?
Jamais la passion du cinéma ne m’a quittée !!! Et j’ai appris à aimer chanter en créant mes albums. Mozart L’opéra Rock me permet de vivre et de servir mes deux passions sans en sacrifier aucune !
J’ai des idées en gestation, le temps de les mûrir… d’être prête… à retrouver l’amour perdu… la quête initiatique ne finit jamais…