Cap'tain Planet : Pouvez-vous nous décrire votre nouvel album ? Quelle vision avez-vous de vos nouvelles compositions ?
Brock Lindow : Tu sais je pense que toutes les personnes qui ont écouté l'album précédent penseront que c'est similaire. Nous avons essayé de construire quelque chose comme ça en rajoutant un côté un peu plus brute, plus heavy mais il y a aussi beaucoup plus de parties lyriques. Nous avons repris ce qui était bien sur « A Snow Capped Romance » et nous l'avons amélioré. Nous avons grandi en tant que musiciens heureusement, et quoiqu'il arrive nous faisons ressortir le meilleur côté rock'n'roll que nous avons en nous.
C : Quel type de réaction cherchez-vous à provoquer chez l'auditeur ?
Br: Une sensation d'énergie, je pense …
Steve Holt : ouais carrément …
Br : Nous essayons d'avoir des morceaux sincères qui touchent au fond du cœur mais aussi d'autres qui claquent sur scène. Il faut que les spectateurs prennent plaisir à voir notre concert, qu'ils soient touchés.
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C : Quelle est la réaction d'un fan qui vous fait le plus plaisir ?
S : C'est difficile à dire…
Br : Je pense que c'est en concert lorsqu'ils chantent nos chansons, qu'ils utilisent nos mots. C'est vraiment hallucinant à voir
C : Vous avez de nombreux fans, vous jouez de la bonne musique, vous avez signé chez Roadrunner … finalement, qu'est ce qui vous rend le plus fiers ?
S : Tout ! Tout cela est vraiment incroyable et je n'en reviens pas. Nous avons joué avec de nombreux groupes géniaux, parfois même des groupes que nous écoutions il y a quelques années. Tu sais quand on a fait notre premier album, on a vraiment eu beaucoup de chance de rencontrer des gens comme Roadrunner et des groupes qui nous ont soutenu. Ils nous ont même permis de sortir un troisième album. Je suis fier d'avoir pu tourner, enregistrer des albums, etc…
C : Restez-vous en contact avec des fans ?
Br : Oui, carrément … on reste en contact avec des gars sur internet. Je pense que c'est assez facile de nous parler, on est accessibles avec internet notamment. On a tous nos adresses mails sur le site. Tout le monde peut nous écrire. On est populaires mais on reste en contact. A la fin des concerts tu peux nous voir passer du temps avec les spectateurs. On va au bar, on leur paye un verre, … C'est dans la mentalité du groupe.
C : Quand vous composez, utilisez-vous vos ordinateurs personnels où attendez vous d'aller en studio ?
S : J'ai mon home studio. Je suis toujours dans mon studio pour travailler. Je suis constamment en train d'écrire de la musique. J'ai tout le matériel nécessaire pour ça …
Br : Les morceaux de l'album sont enregistrés d'abord par Steve. On aime travailler comme ça….
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Vivi : Préférez-vous être en studio ou en tournée ?
Br : Pour moi c'est clairement être en tournée. Je ne suis pas très fan des sessions d'enregistrement en studio. Ce n'est pas que je n'aime pas ça …. C'est juste que je trouve le live plus intéressant.
S : J'aime bien les deux. Je ne vais pas te mentir, j'aime bien le studio pour écrire de la musique…
V : Steve, tu joues de la guitare, Brock, pour toi c'est le chant mais jouez-vous d'un autre instrument ?
Br : Oh non c'est horrible, je ne fais pas ça. J'ai essayé les claviers, je joue de la batterie sur des rythmes binaires. Voilà tout ! (rires)
S : Pareil pour moi, je joue juste de la guitare …
C : Sur votre nouvel album, vous avez beaucoup d'invités. Quels sont les qualités de chacun et qui était le plus chiant ?
S & Br : Tom Gomes est un mauvais batteur ! (rires)
S : et c'était aussi le plus chiant !
Br : Tous les invités sur l'album sont de très bons amis. C'était vraiment cool de pouvoir être réunis en studio pour enregistrer. Howard est venu de temps en temps en studio, nous avons joué quelques fois avec Killswitch Engage. Jonah était vraiment celui que nous recherchions à avoir sur l'album. C'est l'un de nos chanteurs favoris, il jouait dans le groupe « Only Living Witness », un groupe que j'écoutais en boucle dans les années 90. Ca fait vraiment plaisir d'être bien entouré.
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C : Selon moi, en ce moment il y a deux styles vraiment prédominants dans le metal : l'émo et le métalcore. Quelle est votre vision du métal actuel ?
S : Ah … je ne sais pas si on peut vraiment décrire la scène metal comme ça. Il y a beaucoup de groupes toujours plus originaux. C'est super d'être nombreux désormais. Chacun cherche à être meilleur que l'autre.
B : Il y a pleins de styles différents. Il n'y a pas que l'emo et le metalcore qui cartonnent en ce moment. Il y a aussi des groupes de qualité qui font du métal « traditionnel ».
C : Que pensez-vous du public français ?
Br : Les filles sont chaudes ! (rires). Le public est vraiment cool mais aussi fou. Les français ont de bons goûts musicaux, ils sont éduqués pour ça. C'est la seconde fois qu'on vient ici. J'espère qu'on reviendra de nombreuses fois encore.
S : Oui, nous avons de bons souvenirs de nos dates en France …
C : Connaissez-vous des groupes français ?
S&Br : Non pas vraiment …
C : J'ai un cadeau pour vous alors ! Le cd d'une jeune formation néo-métal vraiment efficace sur scène. Je pense que vous allez apprécier … (Je donne le cd de Kandjar).
S&Br : Ah ouais super … merci beaucoup. On va écouter ça avec attention …
C : Quels sont vos objectifs pour les prochains mois ?
Br : La tournée essentiellement …
S : Nous retournons pour jouer aux Etats-Unis en tête d'affiche pendant 10 jours puis on revient en Europe pour jouer cet été en Allemagne, au Hellfest en France. Je pense qu'en septembre on fera à nouveau une tournée en tant que tête d'affiche. On viendra à Paris à ce moment là.
Br : Il n'y a que des concerts en prévision … L'album sort bientôt, c'est le calme pour le moment mais on va donner le meilleur de nous durant les prochains mois !
C : Et vous avez déjà des idées pour le prochain album ? (rires)
S : Aucunes ! (rires)
Br : Hey ! pas si vite … le nouvel album n'est même pas sorti ! (rires)
C : Et un DVD ?
S : Oui, on pense toujours à un DVD. On a tout sur cassette vidéo … des concerts, des moments de tous les jours, etc… On a des scènes vraiment précieuses qui datent des débuts. Des scènes backstage. On veut faire quelque chose de très personnel. Ca se fera, on y pense sérieusement. Le seul problème c'est qu'il nous manque le temps. C'est juste une question de timing.
Br : C'est sûr on le fera …
C : Pouvez-vous aussi m'en dire plus à propos de la compilation Headbangers Ball 2 ?
S : Il y a en effet un de nos titres sur cette compilation. Il s'intitule « I'll Go Until My Heart Stops ». C'est devenu un gros truc cette compil'. On a grandi avec et ça va nous pousser sur le devant de la scène. C'est la deuxième fois qu'on participe. C'est vraiment monstrueux … C'est une très bonne chose car tellement de groupes sont dans l'ombre des big band comme Korn, Disturbed, etc… C'est une bonne chose d'avoir son morceau sur cette compilation qui présente la scène un peu underground.
C : Vous avez aussi participé à la compilation Roadrunner United. Quelles opportunités représentent ces compilations ?
Br : Je pense que ça permet surtout de toucher plus de gens et de promouvoir aussi notre nouvel album. C'est un bon moyen de se faire connaître auprès d'un public plus large.
C : Et à propos d'internet ? Quelles sont les opportunités là aussi ?
Br : Il y a du bon et du mauvais … C'est évidemment bon pour les groupes. On a énormément de fans, on peut rester en contact. Les jeunes peuvent nous envoyer des mails, ça nous rapproche. Regarde par exemple, tu me files le cd de Kandjar. On en a jamais entendu parler mais où que tu sois, peu importe qui tu es, tu peux taper « Kandjar, groupe français » sur internet et les kids ont accès à ta musique. L'internet est une bonne chose pour diffuser sa musique à l'échelle mondiale. Cependant le téléchargement pose problème au niveau juridique …. C'est à la fois bon et mauvais …
C : Le gouvernement français a propose le téléchargement libre contre une redevance. Vous en pensez quoi ?
S : Tu peux toujours essayer d'interdire le téléchargement, ça ne marchera jamais. Il y a tellement de moyens d'avoir accès à des FTP underground, cachés en quelques clics … C'est tout simplement impossible, au pire tu iras au coin de ta rue pour trouver un gars qui te montreras comment télécharger illégalement en tapant sur son clavier … (rires)
Br : Je crois que le gouvernement américain cherche aussi à traquer les gens qui téléchargent. C'est trop difficile de gérer autant d'internautes. Il y a beaucoup trop de gens …
C : Pensez-vous que trop de musiciens écrivent pour de l'argent ?
S : Si tu veux vivre de ta musique, c'est comme tout travail, c'est du buisness. Je pense pas que les groupes écrivent juste pour de l'argent. Je ne peux pas y croire. Peut-être que certains sont calculateurs … Quand tu fais un métier, c'est parce que tu l'aimes généralement. Quand tu es musicien, tu aimes écrire, composer et jouer. Tu ne penses pas tout le temps à l'argent !
Br : Les gens sont jaloux de ceux qui ont du succès. On peut prendre par exemple POD, nombreux sont ceux qui aiment les compositions mais qui les dénigrent parce qu'ils sont jaloux … J'en ai rien à foutre de ce qu'on pourrait penser de nous sur ce sujet. (rires).
C : Quelle est la question la plus stupide qu'un journaliste vous ait posé aujourd'hui ?
Br&S : C'est pas évident à dire … y en a pas eu de si stupide que ça … Ah si, je crois que c'est le gars qui nous a demandé si notre chanson en acoustique sur l'album était faite pour passer à la radio ! Il était complètement à côté de la plaque …
C : Bon bah moi j'en ai une stupide ! (rires)
Br&S : (rires)
C : Préféreriez-vous que les jeunes filles du premier rang pleurent où s'évanouissent en vous voyant ?
S&Br : Je crois que l'évanouissement est plutôt effrayant. Il faut mieux qu'elles pleurent ! En tous cas si elles font ça, on se barre en courant !!! (rires)