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Interview : Bilderbuch

Bilderbuch est un groupe autrichien avec quatre gars un peu barrés. Leur musique montre des influences de divers genres, y compris le rock progressif, l’art-punk, le rock indé et le hip-hop. Le groupe a été fondé à Kremsmünster en Haute-Autriche mais depuis 2008, les membres de la bande habitent tous à Vienne. Le 27 février 2015 ils ont sorti leur dernier album appelé « Schick Schock ». Adoubé par la critique, leur attitude sexy, désinvolte et un peu punk des fois, n’a d’égale que ce qui nous était parvenu par Falco avant eux. On valide donc sans sourciller. Leur milieu naturel c’est la scène, mais leurs clips méritent le détour eux aussi, comme vous le verrez un peu plus loin.

Depuis mars 2015, le groupe est en tournée à travers l’Autriche, l’Allemagne, la Suisse et il passera par le Luxembourg le vendredi 27 novembre 2015 dans la salle de l’Atelier. Mike Krammer, le guitariste, nous parle de Bilderbuch ici.

Bonjour Mike ! C’est souvent toi que je vois dans les interviews, tu es toujours la personne désignée pour répondre aux journalistes ?

Bonjour Nathalie ! Je pense que les choses se sont faites naturellement. Chacun à ses points forts et ses points faibles. C’est souvent moi, oui, qui fais les interviews parce que j’aime bien ça et que j’ai la confiance totale du groupe à ce niveau-là. Par contre ça ne change rien au fait que nous fonctionnons très bien en tant que groupe et que chacun apporte sa pierre à l’édifice. Nous écrivons ensemble et nous composons ensemble. Je trouve ça toujours très contradictoire qu’on demande à des musiciens de parler de leur musique. Je repense notamment à Kraftwerk qui a fait une seule interview à la télévision et qui disait : « Nous n’aimons pas trop parler, c’est pour cette raison que nous faisons de la musique ». Je suis assez du même avis.

Peux-tu me dire d’où vient cette dénomination de « Bilderbuch » ?

Au début, on s’appelait « Märchenbuch » (ndrl : « recueil de contes »), car on écrivait des textes au départ. On s’est contenté de faire ça pendant quelques années. Puis comme nous aimons l’esthétisme des couleurs et des images, on a ajouté de la musique pour pouvoir raconter des histoires. D’où le « Bilderbuch » ! (ndlr : livre d’images)

On remarque cet amour pour l’esthétisme dans vos clips, qui sont très graphiques finalement. D’où est-ce que cela vient ?

Le clip c’est un peu l’aboutissement de ta chanson. On met pas mal de temps à choisir ce qu’on veut faire dans le clip, pour qu’il représente au mieux ce que nous voulons faire passer. Pour « Maschin » par exemple, nous voulions une Lambo et pas de Porsche, ni de Ferrari, car ces deux dernières marques auraient apportés un bon nombre de préjugés auxquels nous ne voulions pas nous associer.

Mais vous aimez jouer avec des clichés aussi, non ?

Oui, on adore ça ! Nous jouons très sérieusement avec le ridicule et c’est ce qui fait que cela n’en devient pas ridicule justement. Beaucoup de gens prennent cela pour de l’arrogance alors que c’est juste de la confiance en soi. Nous utilisons consciemment les clichés pour provoquer les gens. Un bon nombre de personnes ne le comprennent pas et prennent tout au premier degré. C’est assez drôle d’ailleurs. Je pense qu’il faut un certain nombre de personnes qui n’aiment pas ce que tu fais pour que ceux qui aiment, l’aiment vraiment !

D’où vient cette confiance en vous ?

 Je pense qu’elle vient de l’expérience. Bilderbuch existe depuis un bon nombre d’années. On a trimé, on s’est battu et on n’est pas arrivé ici par hasard. Je pense qu’on peut être fier du chemin parcouru et c’est cette fierté qui transcende à travers notre musique et notre confiance en nous. On s’est d’ailleurs toujours comporté de façon un peu rebelle. C’est dans la nature-même de « Bilderbuch ». On est comme ça ! Quelque part on a toujours su qu’on y arriverait un jour mais on n’a jamais cessé de travailler, ça te forge un certain caractère !

Vos textes sont très intéressants, notamment au niveau rythmique. Vous y pensez lors de l’écriture ?

Oui, Maurice Ernst, le chanteur, est très fan de poèmes, de poésie et de littérature en règle générale. Il écoute beaucoup ce qu’il écrit avant même de le chanter. C’est toujours au bord du ridicule des fois. Souvent des bouts de phrases ne veulent rien dire et finalement quand on les met ensemble, ça dit quelque chose de très fort. Le but étant que l’émotion qu’il veut passer, transperce intelligemment à travers le texte.

Cela vous dérange qu’on vous compare à Falco ?

Non, pas du tout. Nous avons pris Falco et nous l’avons épicé avec nos ingrédients. Falco était une grande pop-star autrichienne, c’est normal qu’on nous compare à lui. Surtout parce que lui avait cette attitude désinvolte qui est un peu la nôtre aussi.

Enfin notre question rituelle: Beatles ou Rolling Stones et pourquoi?

Pour le côté expérimental, je devrais prendre les Beatles mais Bilderbuch se rapproche plus des Stones d’un point de vue attitude.

 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa pour Vacarm.net

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