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Les Breastfeeders, le soleil se meurt à l’Ouest

Si la réplique « Mieux vaut parler à Dieu qu’à ses saints » est passée dans le langage courant, il semble que les Breastfeeders ne savent plus à quel sein se vouer pour se faire connaitre dans notre contrée hexagonale, alternant sans vulgarité aucune du Saint Ciboire au Saint’Tetons. Nourris au rock’n’roll, de la substance des mamelons poilus des sixties, ces québécois tètent plus que de raison la callipyge électrique depuis 1999, se forgeant ainsi un groupe d’escogriffes addicts, dans un bar montréalais à proximité de leurs locaux de répétition. Il ne faudra qu’un Déjeuner sur l’Herbe pour hisser les visages de Suzie, Luc, Sunny, Joe, Pat et du matador Maldoror à côté du drapeau fleurdelisé, lors de remises de prix en série, des Francos à la SOCAN.

 


Les Breastfeeders: 400 Milles par Bonsound

Et si, « tout va pour le mieux dans le pire des mondes », les extatiques Matins de Grands Soirs viennent couronner l’ivresse d’une poésie placée entre l’amour de la minijupe et des lunettes noires, construisant l’image d’un groupe doux à la vie dure – peinant à trouver sa place au sein d’une scène rock alternative, en France. Bien connus du Plateau Montréal, les voici dans l’ombre des « Cowboys », de Karkwa ou d’Arcade Fire, malgré leurs multiples passages enflammés à Paris et en régions depuis 2006. Mais, la tendance pourrait bien changer, avec l’arrivée d’un troisième album au premier trimestre 2012, Dans la gueule des jours, annonçant une course de 400 milles jusque nu dans nos bras. Si les Breastfeeders mêlent la verve du rock garage à l’énergie yéyé, ce sont des allumés rétro, loin de la mélancolie des écorchés vifs du rock oubliant trop souvent le roll. En témoigne, « Le monde tourne autour de toi », titre d’ouverture d’un opus qui sonne comme l’œuvre d’un groupe enfin mâture pour nos scènes parisiennes paralysées et tétaniques. Guitares qui n’ont qu’une idée en tête, nous faire vibrer.


Les Breastfeeders: Mes lunettes noires par Bonsound

Textes qui n’ont qu’un souhait, nous faire déhancher les neurones. Voici que les Breastfeeders ont le panache, la flamme et l’étincelle qui allument les cœurs dansants avec « 400 milles » et « Mes lunettes noires », deux titres virils et masculins qui jouent de la drague et de l’impuissance de l’homme face à la femme. D’autant plus que les Breasts’ sont dominés par la sensualité de la chère Suzie interprétant « Betty Lou », « Manteau de froid » ou « Je retiens la nuit », telle une poupée baroque aux yeux écarquillés et à la voix cristalline. Dans la gueule des jours est un album simple et efficace, qui ne s’égare jamais dans des digressions fumeuses d’artistes en mal-être, et qui transpire les longues heures de travail d’un groupe qui n’a fait aucune concession artistique. Un message connote l’exutoire d’une paix retrouvée avec une conscience gardée intacte, « J’ai déjà dansé sur ma tombe, je n’y retournerai plus ». La gloire sans rock’n’roll, n’est que vanité ; voici la moralité de cet album. Jouons-nous de la mort, jouons de la guitare ; tapons dans nos mains, de toutes façons ce soir « le Soleil se meurt à l’ouest ». Les Breatfeeders sont un groupe vrai qui n’a pas peur de trancher avec la réalité de groupes complexés par leur incapacité à pondre une mélodie qui « sonne » ! Une perle qui nous réjoui d’avance.

 

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