Je me souviens, l’année passée, d’une rencontre dans un local du 17e arrondissement. Le couple rock’n’roll Luc et Suzie, accompagné de Joe, Sunny et Johnny venait d’arriver directement de Montréal, encore cernés par le décalage horaire. Ils venaient défendre sur scène leur album Les Matins De Grands Soirs pour la première fois en Europe. Une vague de décibels allait déferler sur la France durant plusieurs semaines. Nord, Sud, Est, Ouest, personne n’allait être épargné. Le groupe allait faire quelques excursions à l’étranger avec succès (en Allemagne et en Suisse notamment). Durant la tournée, les articles élogieux tombaient comme des feuilles mortes. « Il aura suffit du formidable Funny Funiculaire pour déclencher l’ouragan » (Rolling Stones), « Méchamment excitants » (Rocksound), « Impeccable » (Punk Rawk), « … ce disque se laisse écouter du début à la fin et on en redemande. » (Longueur d’ondes) et je ne vous parle même pas des quelques passages en télévision… {multithumb thumb_width=450 thumb_height=400}
On comprend vite pourquoi Les Breastfeeders séduisent tour à tour les médias et le public français. Une énergie, une fraîcheur et surtout une simplicité exacerbée face à leur auditoire font du sextuor montréalais l’une des meilleures découvertes rock’n’roll d’Outre-Atlantique en 2007. Les français s’étaient épris pour l’accent québécois avec la pop sucrée de Malajube quelques mois plus tôt. Les Breastfeeders font office d’électrochoc avec un rock’n’roll brut de décoffrage qui bat la mesure à grands coups de médiators. Le choc est rude mais le plaisir qui s’en dégage est d’autant plus intense. Des titres hargneux tels que « Viens avec moi », « Tout va pour le mieux dans le pire des mondes » sont des hits potentiels qui subjuguent rapidement la foule par l’énergie qui s’en dégage et les soli de maître Sunny Duval. « Funny Funiculaire » ou « Pas sans saveur », grâce au chant suave de Suzie nous transportent dans des contrées douces-amères, entre psychédélisme et pop légère.
{youtube}sbhyMU65NKw{/youtube}
Depuis cette première tournée européenne, l’eau a coulé sous les ponts. Le groupe s’en est retourné au Québec, a empoché quelques prix, a entretenu sa flamme rock’n’roll et s’est définitivement imposé comme l’une des meilleures formations représentant nos cousins d’Outre-Atlantique. Aujourd’hui, Les Breastfeeders se lancent à nouveau dans une tournée européenne. Les petits clubs de Paris à Dijon en passant par Montpellier ou Clermont-Ferrand vont avoir du mal à se défaire d’une odeur de sueur. Le groupe s’offre même le plaisir de voyager en Suisse et en Espagne. De Madrid à Barcelone en passant par La Roca Del Vallès, Les Breastfeeders vont montrer que l’accent québécois peut être tout aussi sensuel que celui de Frida.
{youtube}XlMD4pE3d_A{/youtube}
Montréal, la tension est palpable. Le groupe a commencé à travailler de manière acharnée pour produire des prestations bien rôdées. Les enjeux sont importants : rester visible en Europe, défendre un album pas forcément grand public, partager leur vision du rock ou simplement survivre dans la jungle qu’est l’industrie du disque en 2008. Que dire de plus ? Découvrez-les, sur disque, sur Internet ou, de la meilleure des manières, directement sur scène ! Les Breastfeeders est un groupe touchant de sincérité.