Dernière ligne droite au Motocultor avec un programme des plus intense. Il faut dire que le festival sait nous caresser dans le sens du poil avec une Bruce Dickinscène spéciale stoner aujourd’hui ! Mais tout d’abord place au rock-metal-prog de Molybaron qui a la lourde tâche de réveiller les festivaliers après 3 jours de headbangage intensif.
Heureusement les franco-irlandais sont en forme et leur leader Gary Kelly nous harangue de quelques « come on !!! » pour motiver la fosse (avec succès).
Auraient-ils vêtu leurs k-way pour se protéger du crachin Breton ? Que nenni ! Druids of the Gué Charette est simplement en pleine représentation pour propager la parole druidique. Un occult-rock bien old school qui ne nous fera pas regretter de s’être levé tôt pour en profiter.
Après un long hiatus, My Own Private Alaska est bel et bien de retour et même si leur nouvel opus se fait encore attendre le groupe Toulousain n’a rien perdu de sa troublante sincérité. Toujours aussi écorché vif, MOPA a su toucher son public qui n’en est pas ressorti indemne, avec notamment son long morceau final Just Like You And I se terminant avec Matthieu Miegeville traversant la fosse pendant de longues minutes.
Et le prix du groupe ayant soulevé le plus de poussière est indubitablement décerné à Bloodywood ! Le combo indien (ça vous l’aurait aisement deviné) à mi-chemin entre un Linkin Park première période et un Slayer pour le côté agressif était très attendu à Saint-Nolff. La fosse débordait de part et d’autre de la tente de la Massey Ferguscène et la poussière fut telle qu’à la fin du set les festivaliers (bien courageux) ont immédiatement voulut prendre la poudre d’escampette tant l’atmosphère était devenue irrespirable. La réaction du public fut tellement rapide qu’un membre du staff est intervenu en urgence sur scène pour rappeler le public (qui n’en demandait pas tant) pour le rappel !
La journée continue avec Hangman’s Chair, ténors du metal à la croisée du sludge et du stoner. Bien qu’exposé en pleine lumière du jour, le quatuor originaire de l’Essonne parvient sans aucune difficulté à transmettre l’intelligence, la lourdeur et la mélancolie de ses compositions si plébiscitées, à forte raison, par la presse dans notre contrées comme à l’international.
On va devoir effacer l’immense déception de ne pas voir Lorna Shore qui a dû annuler sa participation au dernier moment, au profit d’un show tout de même bien assumé de ten56 qui malgré les festivités de la veille ont donné tout ce qui leur restait et ont assuré un très bon show.
On se rend à nouveau sur la Bruce Dickinscène pour se taper un bon shoot de fuzz avec les rois incontestés du genre : Tuckfighters ! Malgré leur courte prestation d’à peine une heure, les suédois ont clairement endiablé un public bien averti au vu des nombreuses casquettes à l’effigie du groupe dont les couleurs sont reconnaissables à des kilomètres à la ronde. Petite déception personnelle cependant… On entendait pendant les balances les riffs et mélodies de Calm Before the Storm, mais le groupe ne l’a pas joué sur scène. Dommage ! Dix minutes de plus et c’était peut-être bon…
On se rend à l’autre bout du festival, sur la Suppositor Stage pour se prendre une branlée devant Cattle Decapitation. Malheureusement, elles auront vraiment été peu nombreuses durant ce fest, mais cela a été une déception. Une qualité de son vraiment pas à la hauteur qui ne rendait pas hommage à la délicate épaisseur du deathgrind vegan des américains, proposant ainsi un Bring Back The Plague poussif à la carté bien loin de la version studio qui rend fou tous les auditeurs (même si le son et l’ambiance étaient extraordinaire devant la scène dixit le photographe devenu sourd après 4 jours de metal) …
Autre formation très attendu : Electric Callboy. Malgré son changement de nom (le groupe n’assumant plus le nom Eskimo qui se trouve être un terme péjoratif couramment utilisé en Alaska pour désigner les Inuits et les Yupiks), les Allemands n’en finissent plus de faire sold-out et le public fut complétement déchainé devant ce spectacle de metal-parodico-fitness-bourrinage !
Et le clou du spectacle pour tous les stoner-heads présents ce soir fut évidemment la présence de Orange Goblin. Véritable référence de la scène stoner, les vétérans ne font pas dans la dentelle et cela depuis un quart de siècle. Nul doute qu’il s’agit d’un groupe dont on ne peut douter qu’ils jouent live. Point de sample, ici c’est du rock’n’roll point barre. Le chanteur Ben Ward ne manquera pas de demander aux festivaliers de rendre hommage au dieu Lemmy Kilmister, influence évidente de ce dernier.
On terminera cette incroyable édition par le concert de Igorrr (tristesse absolue la chanteuse Aphrodite Patoulidou n’est pas présente et sera samplée tout du long. Beurk !) et les grandioses Behemoth (cette fois venu avec leur complète artillerie) pour un show digne de la tête d’affiche qu’ils sont.
Merci au Motocultor festival pour ces 4 jours vraiment magiques. Nous n’étions pas au Disneyland du metal et pourtant l’équipe de Vacarm ainsi que tous les festivaliers ont pris un pied d’enfer. Rendez-vous en 2023 pour la 14ème édition qui se tiendra sur un nouveau site mais ça c’est une autre histoire.
Textes : Jean-Marie et Matt
Photos : Matt (Instagram : heavy.matt_pics / Facebook : heavy.matt.all)
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