Muse passionne, Muse énerve, mais Muse ne laisse personne indifférent. En trois albums, le trio anglais mené de mains de maîtres par le charismatique Matthew Bellamy, n'a cessé de repousser les limites en jouant avec un état d'esprit porté vers l'évolution musicale. La métamorphose engagée avec les œuvres du passé se poursuit avec la sortie attendue de Black Holes and Revelations, quatrième albums de Muse, le groupe de rock le plus progressif de sa génération.
Black Holes and Revelations n'a rien d'un disque évident, il pourrait choquer les adeptes des excellents Origin Of Symmetry et Showbiz, ou ravir à merveille ceux qui suivent la carrière du groupe depuis plus de huit ans. En clair, on aime ou l'on n'aime pas la volonté du songwriter Bellamy de vouloir inventer album après album de nouveaux codes, de nouvelles normes, de nouveaux sons. Cet opus nous met face à onze titres éclectiques où se mélangent des influences d'horizons divers. Le premier single extrait du nouvel opus est « Supermassive Black Hole ». Ce titre se démarque de ce que l'on connaît de Muse en optant pour une section rythmique plutôt funk électro-électrique, une basse vrombissante, Bellamy arbore une voix de falsetto rappelant un certain Prince à ses heures de gloires. « Supermassive » est la première surprise mais on peut regretter que ce morceau n'ait été composé que pour faire un impact médiatique, il est vraiment taillé pour les ondes radio.
Origin Of Symmetry a eu « New Born », Absolution « Stockholm Syndrome », Black Holes and Revelations a « Assassin ». Le titre débute avec une intro de guitare presque stridente pour lâcher Dominic éclater ses fûts, Matthew suit, cramponné au manche de sa gratte pour sortir des sons frôlant le heavy. Matthew Bellamy est chanteur, guitariste, pianiste, tout comme Jeff Buckley, l'une de ses références musicales. La comparaison a souvent été établie dans le passé, mais c'est sans compter sur « Hoodoo » qui rend le lien entre les deux artistes évident. On ne peut que constater une certaine similitude entre les deux voix aux envolées passionnées et pleines d'émotions. Le timbre de Bellamy est touché par la Grâce sur ce « Hoodoo » aux accords eux aussi inspirés du défunt Buckley … Magnifique ! Pur hasard ou hommage ?
LE chef d'œuvre ultime est gardé pour le grand final. L'apogée créatrice de Muse se révèle avec « Knights of Cydonia ». C'est une sorte de bande originale d'un western du XXI ème siècle, mélangeant chœurs, chevaux galopants, trompettes… La batterie de Dom est mise à rude épreuve, Matt se lâche complètement sur des riffs de clôtures saturés. Morceau à ne pas manquer !
A leurs débuts en 1998, personne n'aurait imaginé l'ascension fulgurante dans la scène rock de trois jeunes british, Matthew Bellamy, Dominic Howard et Chris Wolstenholme. En peu de temps et seulement en quatre albums, Muse est devenu une valeur sûre du paysage rock actuel. Même avec Black Holes and Revelations, leur dernier opus, cette affirmation… n'est pas une révélation !
.:Tracklist:.
01. Take a Bow
02. Starlight
03. Supermassive Black Hole
04. Map of the Problematique
05. Soldier’s Poem
06. Invicible
07. Assassin
08. Exo-Politics
09. City of Delusion
10. Hoodoo
11. Knights of Cydonia