Parti d'une référence à Twin Peaks, le projet Who killed Amanda Palmer est apparu en public depuis plusieurs années maintenant sous la forme d'un Myspace du même nom. Amanda Palmer est avant tout connue en tant que chanteuse et pianiste des Dresden Dolls, fameux duo excerçant dans du punk cabaret. Après trois albums et des tournées internationnales, Brian et Amanda décident de développer chacun de leur côté de nouveau projet. Amanda se lance alors dans une carrière solo avec un album intitulé Who Killed Amanda Palmer où la chanteuse peut se libérer des contraintes de styles qu'imposaient les Dresden Dolls. Tout du moins, elle va essayer.
En rien la carrière solo de la poupée bostonienne annonce la mort des Dresden Dolls. Ce projet est le fruit d'une dizaine d'années de compositions. Commencés dans une chambre, les titres prennent forme rapidement et en une semaine l'album est enregistré. Le projet devient officiel et un premier morceau fait son apparition sur le Myspace, « Ampersand ». Au fil des rencontres, Amanda croise Ben Folds, artiste australien emblématique du piano-rock. Ce dernier se propose de l'aider dans l'aboutissement de ses travaux en assurant la production et une part des arrangements. Les voilà rendus à Nashville dans le studio de Sir Folds. Evidemment, il ne vaut mieux pas s'attendre à une reconversion totale de l'artiste. La voix et le piano sont toujours semblables, de plus une batterie est présente sur une bonne partie des compositions. Certes moins saisissante que celle de son complice Brian Viglione, mais de ce fait nous ne sommes pas trop loin de la comparaison avec les Dolls. Les titres sont néanmoins plus variés, passant du single dynamique comme « Astronaut » à des compositions plus intimistes, « Black Says », « Strenght Through Music », « Another Year ».
Certains titres sortent tout de même un peu des comparaisons avec les Dolls pour leurs arrangements. A défaut de pouvoir changer sa voix, l'apparition de nouveaux instruments permet le détachement avec ce qu'on connait du duo bostonien. On note la présence de cordes, violons/violoncelles, un peu tout au long de l'album. Des trompettes sur « Leeds United », une guitare pour « Guitar Hero » et des choeurs sur « Have To Drive » et « The Point Of It All ». L'autre richesse de cet album vient des nombreux artistes qui ont répondus présents. On retrouve Annie Clark de St Vincent sur « What's The Use Of Wondrin », East Bay Ray des Dead Kennedys, la violoncelliste Zoe Keating (déjà entendue sur Haiku de Dionysos par exemple) ou encore le producteur Paul Buckmaster ( David Bowie, Elton John, Rolling Stones) pour divers arrangements.
Who Killed Amanda Palmer n'apporte aucune réelle surprise dans ses choix musicaux. Sorte de placebo des Dresden Dolls, certaines compositions auraient même pu avoir une place sur No, Virginia, dernier opus en date des Dresden Dolls. Who Killed Amanda Palmer est donc un bon dérivé du duo bostonien avec l'excuse de ne plus en porter la signature pour pouvoir s'offrir quelques originalités dans les arrangements. Un album à recommander au public indie-rock et bien évidemment, aux fans des Dresden Dolls.
.: Tracklist :.
01. Astronaut (A Short History Of Nearly Nothing)
02. Runs In The Family
03. Ampersand
04. Leeds United
05. Blake Says
06. Strength Through Music
07. Guitar Hero
08. Have To Drive
09. What's The Use Of Wond'rin'
10. Oasis
11. The Point Of It All
12. Another Year