Le succès de The 69 Eyes et Deathstars a visiblement fait des émules. Mèches folles et tatouages en pagaille, looks travaillés et têtes de morts bien en avant, les suisses de Stoneman récidivent à peine plus d’un an après Sex.Drugs.Murder, premier opus passé totalement inaperçu dans nos contrées. Inscrit dans la même mouvance musicale que leurs cousins allemands de Jesus On Extasy, le quartet semble cultiver une passion dévorante pour les drogues, en témoigne le nom évocateur dont se voit affublé ce second opus.
Car à l’instar des formations précédemment citées, Stoneman applique à merveille les principes d’un rock teinté de glam goth particulièrement en vogue ces derniers mois, déviances musiclaes dignes d’un rétro-trip sous acides (« Drugs, drugs, drugs », nous scandent-ils sur « No Use For Life ») . Toute imagerie gothique fonctionne plutôt bien auprès d’une génération friande de ce genre de références, mais force est de constater que musicalement parlant le groupe s’attelle plutôt bien à la tâche, bien que très loin de livrer la copie du siècle. Celui-ci se contentera de coucher sur bandes une tambouille certes dénuée de toute once d’originalité, mais pas moins efficace et dopée par une production en béton armé. Douze morceaux axés grand public témoignant de structures ô combien basiques (du couplet – refrain – couplet en veux tu en voilà) sévèrement tartinés de claviers installant des ambiances synthétiques et froides, légèrement rehaussées de riffs de guitares volontairement lissés et relégués au second plan. Inutile de compter sur une quelconque technicité instrumentale, Stoneman préfère de loin le simple et l’entraînant à une démonstration de son savoir-faire (en témoigne le sautillant et fédérateur refrain de « Nightmare On Elm Street » à base de « hey hey hey hey aah hey »). Les quatre musiciens accouchent d’un glam goth rock indus new wave en tous points irrésistible et rapidement assimilable. Difficile en effet de ranger Stoneman dans une case bien définie, tant le groupe pioche de droite et de gauche pour habiller sa musique, alternant les rythmiques entre le sur-boosté aux encornures techno-trances (« Dead Or Alive », « How To Spell Heroin », entrée en matière hypnotique) et le mid-tempo pseudo dépressif moins accrocheur (« Alone In The Dark », conclusion mitigée).
How To Spell Heroin présente dans les constructions de ses douze compositions un aspect presque pop qui ne risque pas d’arracher le conduit auditif à mémé, mais témoigne par ailleurs de sonorités qui rappèlent au meilleur du cinéma horrifique fauché des années 80. Ce second jet pourrait en effet être apparenté à la bande originale d’une série ultra-Z aux effets grossiers et au scénario crétin à base d’adolescents dépiautés. Le genre de truc devant lequel on se colle en espérant qu’une seule chose : passer du bon temps. Un goût pour le genre que l’on retrouvera jusque dans le titre d’un morceau (« Nightmare On Elm Street », titre original des Griffes de la Nuit de l'ex-référence Wes Craven) ainsi que dans le timbre présenté par le frontman Mikki Chixx. Sombre et caverneux, le bonhomme ne se laisse pas aller à des dérives hurlées mais soigne en contrepartie des lignes de chant vampiriques et dépravées relativement proches du travail de Marilyn Manson. Une similitude qui ne gâche aucunement le plaisir, tant ses interventions s’accordent à merveille aux instrumentations noyées dans les synthés glacés (« Save Me The Last Waltz »).
Dommage que le groupe ne témoigne à quelques reprises d’influences trop marquées venant légèrement irriter les tympans (« Wer Ficken Will », que l’on jurerait échappé du répertoire de Rammstein), car How To Spell Heroin s’engouffre par ailleurs sans déplaisir. Une agréable perfusion auditive pour une soirée d’errances nocturnes. A l’occasion d’Halloween… Ou non.
.: Tracklist :.
01. How To Spell Heroin
02. Save Me The Last Waltz
03. Bizarre.Glam.GOD
04. Dope Army
05. Dead Or Alive
06. Nightmare On Elm Street
07. No Use For Life
08. Wer ficken will
09. Like A Believer
10. Preacher Holiday
11. Necromantic Dreams
12. Alone In The Dark