Spineshank est un des rares groupes ayant réussi à se faire connaître avant même la sortie d'un premier album. Finalement celui-ci déboulera en septembre 1998 sous le nom de Strictly Diesel, et prouvera aux mauvaises langues que nos quatre garçons ne sont pas qu'une bande de poseurs jouant sur leurs relations (précisons que le groupe avait été découvert par Dino Cazares). Le meilleur restait cependant à venir…
En deux ans, Spineshank a fait du chemin, et l'expérience acquise dans le milieu se fait clairement ressentir sur ce The Height Of Callousness. Ce second opus s'avère nettement plus maîtrisé et surtout moins répétitif que le précédent, sans pour en autant en trahir l'esprit. Le mélange si particulier proposé jusqu'ici est toujours de vigueur, et même si certains éléments permettront sans conteste de coller sur le font des californiens une étiquette néo-metal, on retrouvera au milieu de tout ça une bonne dose d'indus, ainsi qu'un zeste d'électro intéressant. Le groupe n'opère donc pas de changement radical, mais évolue, affine son talent et fait passer sa musique au niveau supérieur.
L'électronique, qui semblait auparavant superflu, prend ici une nouvelle dimension sur des titres comme « Cyanide 2600 », « Malnutrition » ou encore « (Can't Be) Fixed ». Au service des guitares, ces samples et autres influences technoïdes futuristes permettent au combo de s'extirper de la masse en proposant un ensemble novateur, même si cet alliage avait été quelques peu expérimenté deux ans plus tôt par Fear Factory sur son Digimortal. Détail surprenante, malgré le fait que ces 11 compos soient construites autour d'une structure des plus conventionnelles (couplet-refrain-couplet), Spineshank ne donne aucunement l'impression de se répéter. Les trois musiciens ne s'égarent pas dans la démonstration technique, mais cela ne les empêche pas pour autant d'accoucher d'un ensemble d'une redoutable cohésion et d'une efficacité sans faille.
Les progrès sont également perceptibles dans la voix de Johnny Santos, qui doté d'un sens de la mélodie imparable, alterne hurlements rauques et chant clair avec une relative facilité. Les refrains sont tous plus réussis et entêtants les uns que les autres, tout particulièrement ceux de « Play God » et ses rythmiques techno ainsi que de « Transparent » qui clôture à l'aide de backing vocals hargneux cet album.
The Height Of Callousness confirme donc définitivement le talent ainsi que le potentiel énorme de la formation, dommage que Spineshank n'ait pas été atteint par le succès de certains…
.: Tracklist :.
01. Asthmatic
02. The Height Of Callousness
03. Synthetic
04. New Disease
05. (Can't Be) Fixed
06. Cyanide 2600
07. Play God
08. Malnutrition
09. Seamless
10. Negative Space
11. Transparent