Cobalt ne fait pas dans la dentelle, c’est le moins qu’on puisse dire. Originaire de Denver, au plus proche du trou du cul de l’Amérique, Cobalt est un groupe à contre courant, fustigeant avec son « black metal minimaliste ». Cobalt produit des compositions qui mettent les nerfs à vifs depuis 2002 et revient avec un sixième album, Gin, loin de tous les clichés qui entourent le black metal. Préparez-vous à un déluge de décibels malicieux !
En se rendant sur le site de Cobalt, on peut lire cette phrase : « Cobalt a débuté au début de l’année 2002. Nous continuons de faire de la musique pour notre propre paix et en nos propres termes. Nous ne sommes pas intéressés par l’élitisme de la scène. Nous avons choisi de laisser notre musique et servir l’interprétation individuelle de notre voix ». Rien à dire, le ton est donné. Le duo composé de Phil McSorley et Erik Wunder nous conte la fable des destins tragiques des deux écrivains Ernest Hemingway et Hunter S. Thompson. Au travers de ce concept album, Cobalt explore les thèmes de la mort, du ritualisme, de la perte et de la guerre, au cœur du quotidien du groupe. En effet, Phil McSorley et Erik Wunder sont séparés par une guerre, celle que mène les Etats-Unis en Irak. Phil McSorley est basé au plus proche des conflits tandis qu’Erik se situe dans l’une des réserves sur le sol américain. Les deux musiciens ont ainsi produit Gin, un album prenant de par son urgence et son énergie tourbillonnante, à plusieurs milliers de kilomètres l’un de l’autre.
Comme un bon shoot, Gin vous prend aux tripes sans que l’on s’y attende. Débutant par un titre éponyme avant de laisser place à la batterie puissante, quasi-pachydermique et maniaque de Phil McSorley, ce sixième opus est un véritable chef d’œuvre chaotique. Face au au son « léché » du black metal scandinave, Gin s’oppose à cette mouvance au profit de sonorités aigres et malsaines, plus thrash et punk. A l’image de « Arsonry », un titre d’une agressivité toute particulière, qui délivre une tension croissante au travers de guitares distordues. Cobalt taille dans la chair fraiche d’une manière foudroyante. Guitares ultrasaturées, chant venimeux et animal, Cobalt donne des bouffées de chaleur. Des compositions comme « Stomach », « Pregnant Insect » ou « Two-thumbed fist » nous plongent dans un univers effroyable et torturé, malheureusement bien réel. « The old man who lied his entire life », “A Clean, Well-Lighted Place” ou « Dry Body » sont des titres accrocheurs aux montées d’adrénalines fiévreuses, révélant toutes les capacités du binôme.
Extrême et froid comme une bombe, Gin est un album qui plaira aux plus énervés d’entre nous, sans réelle attache au black metal. Ce nouvel album du duo actuel nous inflige une véritable baffe sonore qui nous pousse à une réflexion sur le monde actuel. A écouter d’urgence.
.: Tracklist :.
1. Gin
2. Dry Body
3. Arsonry
4. Throat
5. Stomach
6. A Clean, Well Lighted Place
7. Pregnant Insect
8. Two Thumbed Fist
9. The Old Man Who Lied For His Entire Life
10. A Starved Horror