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Chronique : Cane Hill – Too Far Gone

Si les tendances sont éphémères, elles reviennent souvent de façon cyclique. Étonnamment, le néo-metal bénéficie actuellement d’une certaine forme de hype. Cane Hill, quartet formé en Louisiane privilégiant le rock gentiment velu aux sonorités sudistes, en est l’un des plus récents représentants. Les influences affichées sont multiples et hétéroclites : Slipknot et Korn – of course –, Pantera ou encore et dans une moindre mesure le hip-hop ainsi quel’électro. A la clé, un néo pur-jus accessible mais jamais trop putassier. Too Far Gone, second disque publié dans la foulée de leur « album révélation » Smile, enfonce le clou bien profond.

La frontière entre néo et metalcore est devenue particulièrement poreuse avec les années. Cane Hill joue pour sa part sur les deux tableaux. Le son du groupe rappelle inévitablement la fin des nineties, mais témoigne par ailleurs d’un côté bourrin qui l’éloigne des prétendants mainstream à la couronne du rock qui tape. Inutile de chercher dans la musique de Cane Hill un copycat de Linkin Park, le quatuor laisse les envolées pop éthérées sur le banc de touche. En dix titres, Too Far Gone déroule plus volontiers son gros lot de mélodies heavy à souhait, de solis qui défouraillent et de décharges saturées bien brutes. Et c’est tout. Cane Hill ne fait pas non plus dans la prise de tête outre-mesure : le groupe balance la sauce avec un savoir-faire certain pour les morceaux costauds mais sans jamais lorgner vers les ramifications / déstructurations et autres schémas anticonformistes à la Tool. Le gang de la Nouvelle Orléans mise sur des éléments basiques : basse groovy à souhait, accordage ultra-lourds, riffs efficaces, subtiles touches électroniques. A l’instar d’un Spineshank de la grande époque, les compos font mouche direct. Le chant particulièrement habile du frontman Elijah Witt y contribue massivement.

A l’aise sur les rythmiques relevées comme sur des interludes moins chargées, Witt navigue constamment entre beuglements furax et chant clair bien foutu. On sent clairement derrière le gros travail fourni en matière de versatilité vocale l’inspiration d’un Corey Taylor période post-Iowa – difficile de faire plus Slipknot que ce « Scumbag Fix » –. Cane Hill peine de ce fait parfois à trouver sa marque, coincé sous le poids de ses influences prestigieuses. A défaut de témoigner d’une originalité débordante, l’écriture reste de qualité et le frontman aligne un bel enchaînement de refrains entêtants, à commencer par celui du redoutable single «  Lord of Flies ». Bien que le groupe ne souhaite visiblement pas se laisser piéger dans les enchaînements de mélodies faciles, c’est paradoxalement sur les tempos moins énervés que son leader donne le meilleur de lui-même – « Singin in the Swamp » et « Why » comptent parmi les titres les plus intéressants de la galette » –. A creuser pour la suite.

Too Far Gone est un album de metal classique mais bien construit. On n’en attendait pas forcément plus de Cane Hill, qui fait son boulot avec le sérieux qui caractérisait ses premiers pas discographiques et livre dix compos solides parfaitement à même de retourner les fosses. Efficace.

Album Too Far Gone disponible à compter du 19 janvier via Rise Records.
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