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Live report: Satyricon et Interview: Chthonic

C’est à l’occasion du fabuleux, du monstrueux, du céleste, que dis-je, de l’exaltant concert de Satyricon le 16 novembre dernier, que j’ai pu faire la découverte de Chthonic, ce groupe taïwanais qui ouvrait la première partie. NON, je te vois mauvaise langue, et je nie en bloc toute possibilité d’un possible point de vue trop subjectif quant à mon intérêt pour ce groupe. Doris Yeh, la bassiste, c’est pas le plus important, que celui qui ose défier mon sermon me jette la première pierre, et aïe. On commence d’abord par Satyricon…

Nul besoin ou presque de présenter le groupe légendaire de la scène black metal qu’incarne Satyricon. Cela fait maintenant 22 ans que le groupe siège comme des rois sur le trône du genre avec des albums quasiment tous cultes où The Age Of Nero réside peut-être comme étant le meilleur jamais produit. Puis arrive Satyricon, album éponyme sorti en septembre dernier, qui n’a pas, semble-t-il, conquis les fans et les néophytes autant que les précédents. Détails de leur passage à l’Echonova le 16 novembre dernier, dans le pays de Vannes.

Je n’ai pas pu assister au début du concert, du fait de mon interview avec le groupe Chthonic qui assurait plutôt bien la première partie (musicalement j’entends, je ne parle pas que de la bassiste…). Mais j’arrive à voir sur l’écran géant dans le hall du complexe les premières chansons. Le groupe attaque avec la première chanson de leur dernier album : Voice Of Shadows. De toute manière le groupe a été accueilli comme des rockstars et l’ambiance est là, la différence flagrante entre la version album et live, arrive à saisir le public. Finalement du dernier album ne seront jouées que 4 chansons, la première citée précédemment, mais également Our World, it Rumbles Tonight, Walker Upon The Wind, The Infinity of Time and Space et Ageless Northern Spirit. Pour une tournée promo, sur les 1h40 de concert nécessaires à la quinzaine de chansons, c’est en dessous quantitativement parlant de ce à quoi l’on pouvait s’attendre.

Difficile d’expliquer le choix de la setlist, est-ce que le groupe a su écouter les critiques et aurait bâti la setlist en fonction des réactions face au dernier album ? Ou a-t-il eu envie de jouer ce qui leur faisait plaisir ? En tout cas, moi je ne connaissais rien de leur musique. Et j’ai pris une grosse claquasse dans ma tronche. Des riffs à la fois puissants et fin, qui m’ont naïvement fait penser à quelques moments à Opeth. Des passages black’n’roll aux effets boeufs très bien branlés, appuyés par des blasts puissants et de la double satanique de Frost (aka le mec qui sait pas sourire), et sa batterie titanesque.

Présence scénique incroyable et riffs monstrueux, ça ne fait pas tout ! C’est la troisième fois que je me déplace à l’Echonova et à chaque fois je m’en prend plein la gueule au niveau du son et des lumières. C’est tout le temps propre et hyper bien dosé, c’est fort mais ça abime pas les oreilles, c’est un vrai plaisir. Après, je crois être tombé sur des groupes assez branchés production, entre Satyricon, Gojira et Cult of Luna…

 

Pour Chthonic, n’ayant pas travaillé mon anglais sérieusement depuis belle-lurette, je n’ose pas vous sortir littéralement mes questions mais plutôt une traduction finale de l’ensemble de nos échanges… c’est parti !

[…] Pour nous, chaque album a son identité, et surtout son histoire. L’utilisation des costumes sur scène et dans nos clips, ça permet de rajouter des éléments de compréhension visuels au déroulement de l’histoire racontée dans un album. On fait partie de groupes qui aiment renforcer leur identité par le visuel. Notre dernier album, Bú-Tik, traite de la violence de demain, du moins ce que nous imaginons des tournures de la violence de demain. Ce n’est que notre vision. Pour celui-ci nous nous déguisons comme des combattants de manière assez futuriste évidemment, un peu comme des cyber-combattants, et sur scène, on ressemble à des cyberpunk. Bú-Tik ne fait pas l’apologie de la violence, mais comme nombre de groupe de metal, nous ne sommes pas dans le déni de la réalité, la violence existe et existera toujours. Bú-Tik énonce une manière bonne, ou juste, de comprendre et utiliser la violence. Nous, nous l’utilisons dans la musique, bien que la notion de violence ne soit pas identique d’une personne à l’autre. Nos costumes permettent d’incarner la musique que nous jouons. Ici, tu as peut-être remarqué que les costumes traversaient un peu les époques, notre claviériste ressemble clairement à un cyborg alors que notre chanteur utilise cet instrument traditionnel sur scène, l’Erhu. L’album fait des allers retours dans le passé et le présent. Il y a un personnage principal dans l’histoire que cet album raconte, qui revient à la fin de l’album, Jin Huang (orthographe à vérifier), un observateur des époques, damné par son statut en quelque sorte. Les paroles de cette dernière chanson sont la clé pour comprendre le lien entre chaque autre chanson de l’album. C’était très intéressant pour moi et pour le groupe de développer ce personnage.

Pour les tournées, nous avons évidemment un problème de savoir comment imaginer nos costumes tout en jouant des chansons de différents albums… La solution nous a paru naturelle : nous jouons en majeure partie les chansons du dernier album. Là on a fait que deux « anciennes » chansons. Ça permet de garder pour nous une cohérence entre la musique et nos costumes certes, mais au-delà de l’aspect pratique, ça colle parfaitement avec notre approche de la musique en générale. A Taïwan, le metal n’est pas « vieux » comme le monde comme aux Etats-Unis ou en Europe, c’est « récent », apparu dans les années 90 seulement, à l’époque j’avais découvert Pantera que j’écoute toujours énormément, et d’autres… Là où je voulais en venir, c’est que la musique de manière générale qui nous est proposée c’est souvent la musique « actuelle ». Par exemple en ce moment c’est le deathcore et des groupes comme Periphery qui cartonnent ! Il y a un rapport entre la mode et la culture. Bref, sans vraiment nous en rendre compte on a imaginé nos setlists en fonction de notre dernier album en date en fait…

En tant que premier groupe de metal à Taïwan, nous nous sommes longtemps battus pour faire valoir le sens de notre musique. Maintenant nous n’avons plus du tout de problème de reconnaissance en Asie (orientale), là-bas il nous arrive de jouer en tête d’affiche devant 10 000 personnes ! Mais la culture est extrêmement territoriale là-bas, ce n’est pas parce que nous avons fait un gros concert un jour que le lendemain ce sera pareil. A chaque nouveau pays voire même nouvelle ville, il fallait tout recommencer pour se faire valoir. Je me rappelle de nos passages aux Etats-Unis, c’était exactement comme le concert de tout à l’heure, au début du concert les gens découvrent et nous observent, et plus on joue, plus le public s’ambiance, et ça marche bien ! Parallèlement, les groupes étrangers viennent de plus en plus jouer dans nos contrées. J’ai récemment vu Amorphis, As I Lay Dying (ndlr : je crois qu’il a également parlé de Korpliklaani, « I can’t remember the name but the lyrics deal with Vodka and Beer… »). Les nouveaux kids aiment et ont besoin de toujours plus de nouvelles choses. Le metal devient de plus en gros apprécié. fin

 

 

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