Diabolique devait à la base être un album solo d’Emmanuelle Seigner, composé par les Français The Limiñanas et produit à Berlin par l’Américain Anton Newcombe. Mais un rêve est venu bouleverser ces plans. Il en est né un vrai groupe, baptisé L’Epée, une tournée, un album intense et quelques lettres d’amour émues au rock’n’roll, cette musique qui sauve des vies.
Tout commence dans la série Gossip Girl, où Emmanuelle Seigner remarque une chanson bouleversante. Elle est signée Limiñanas. Elle se penche alors sur les albums du groupe et en tombe amoureuse. L’actrice, riche de deux albums solos et d’une collaboration avec Ultra Orange, est alors en manque de musique. Un journaliste des Inrocks la met en contact avec les Limiñanas.
Surexcitée à l’idée de cette collaboration possible, l’actrice, en plein tournage d’une série à Lyon, profite de son seul samedi de libre pour sauter dans un avion à l’aube. Direction Cabestany, le village proche de Perpignan qui sert de base arrière aux Limiñanas. Très vite, le duo Marie et Lionel Limiñana entame la composition des maquettes pour ce qui doit alors être un nouvel album solo d’Emmanuelle Seigner. La parisienne revient finalement deux fois à Cabestany enregistrer des textes écrits par Bertrand Belin ou Lionel Limiñana lui-même. L’album semble alors prêt : ne lui manque plus, dans l’esprit du trio, que quelques retouches de production.
Ravi de sa récente collaboration avec Anton Newcombe sur l’album Shadow People, le groupe le contacte alors à Berlin, où il a installé son studio Cobra. Et rien ne se passe comme prévu. L’Américain, plus connu pour le rock psychédélique de son groupe The Brian Jonestown Massacre et le film Dig! qui lui est consacré, tombe amoureux des chansons que lui envoie Lionel.
Immédiatement, Emmanuelle, Marie et Lionel s’envolent pour Berlin le rencontrer : le temps qu’ils arrivent, il a déjà rajouté des guitares, du mellotron, des solos et sa sorcellerie aux titres. Puis chacun repart à son travail : tournées ou tournages. Jusqu’à ce qu’Emmanuelle Seigner ne reçoive une lettre de Newcombe : “J’ai fait un rêve, on faisait un groupe tous les quatre et on s’appelait L’Epée.” La française est enchantée : “J’aime le côté guerrier du nom. Je préfère cent fois que ça sorte sous un nom de groupe que sous le mien ! Ce n’est que logique après l’implication de chacun. L’esprit de groupe, de gang m’a toujours attirée, j’aime l’idée de partage.”
Pris au jeu, L’Epée commence alors à réfléchir en termes de vrai groupe, monte même une vaste tournée qui démarrera en novembre. “Tout s’est agencé de manière naturelle, dit Lionel. Emmanuelle voulait tout sauf un disque lisse : il est finalement rugueux, sombre. J’ai l’impression d’entendre un mélange entre Jesus & Mary Chain et ce qu’on adore en France dans les années 60, des trucs barrés comme Ronnie Bird.” Basées sur leurs conversations, les paroles ciselées par Lionel mettent en scène une version fantasmée d’Emmanuelle Seigner, en aventurière, en pétroleuse.
Autrefois, Anton Newcombe avait monté le mystérieux Committee For Keeping Music Evil. Un programme autant qu’un label. “Le Comité de sauvegarde de la musique diabolique”, pourrait-on traduire. C’est Anton Newcombe qui, tiré de son rêve, a décidé du titre de l’album de L’Epée : Diabolique. On ne pouvait rêver meilleur comité pour offrir toute sa sympathie au diable.
EN CONCERT LE 21 SEPTEMBRE AU FESTIVAL LÉVITATION – ANGERS
TOURNÉE EUROPÉENNE EN NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2019