Hello Vianney, peux-tu te présenter en quelques lignes ? Ton âge, ton parcours…
Salut ! Je m’appelle donc Vianney, j’ai 27 ans et j’ai une licence de sociologie. Pour l’instant je suis au chômage, ce qui – entre nous – tombe bien, je peux profiter pleinement du festival. Par rapport au bénévolat, c’est ma deuxième année et je n’ai jamais fait le Hellfest en tant que festivalier, toujours en tant que bénévole.
Pourquoi es-tu bénévole au Hellfest ?
Je ne vais pas me cacher, si j’ai décidé de faire du bénévolat c’est parce que les places sont chères et qu’il faut être au taquet pour les avoir. Être bénévole m’enlève ces contraintes en plus d’avoir pas mal d’avantages : ne pas faire la queue, avoir des tickets resto et de la bière moins chère au catering bénévole !
Certes j’ai des heures à faire durant le fest mais je ne vois pas ça comme une contrainte. L’ambiance est vraiment cool et ça permet de voir les rouages de la machine : comment tout se fait, s’organise, de voir les festivaliers de « l’autre côté ». C’est vraiment intéressant.
Quel est le rôle du désoiffeur et quelles sont tes conditions de travail ?
De vendre du rêve ! Pardon, de la bière. Le site est divisé en plusieurs zones et je suis affecté à l’une de ces zones. On me donne un sac de 18 kilos rempli de bière et il ne me reste plus qu’à parcourir la zone à la recherche de festivaliers déshydratés en quête de bière.
Personnellement, j’ai « bossé » le jeudi pour le Knotfest, le vendredi et dimanche. Les équipes de désoiffeurs font des sessions de 2h30 avant d’être relayés.
Le sac est lourd mais il ne reste jamais très longtemps rempli. C’est plus pratique pour les festivaliers que d’aller jusqu’au bar et faire la queue. Il n’y a que le jeudi midi où j’ai vraiment morflé. J’étais en plein soleil et tous les festivaliers se dirigeaient vers le camping pour s’installer, difficile de vendre de la bière dans ces conditions. À part ça, rien à redire. Le fait d’être sur le site du festival nous permet quand même de suivre certains concerts de loin tout en profitant de l’ambiance générale.
Tu écoutes du metal personnellement ?
Bien sûr ! Surtout du Death/Black : Benighted, Deafheaven, Behemoth, etc. J’écoute aussi pas mal de Doom/Stoner comme Kyuss, Reverrend Bizarre, Down, Cathedral et j’en passe. Cette année, je suis vraiment chaud pour Archspire, Emperor, Cult of Luna, Envy, Tool et bien sûr Gojira !
J’ai grandi dans une petite ville à 400 km de Clisson. Des concerts, il n’y en avait jamais, alors du metal, ce n’était même pas la peine. Même d’un point de vue disquaires, il n’y avait que le Leclerc du coin donc ce n’était pas là que je pouvais trouver mon bonheur. Alors quand j’ai vu l’émergence du Hellfest, c’était comme un doux rêve de pouvoir y participer un jour. Être bénévole c’est ce qui m’a permis d’y accéder !
Comment ça se passe avec les festivaliers ?
Nickel ! Il y a rien à redire. Les festivaliers sont là pour faire la fête et s’amuser donc il n’y a pas de prise de tête. Certains me voient même comme leur sauveur : c’est vrai que se ramener avec un sac à dos rempli de bière, ça en impose ! La plupart des personnes prennent le temps de discuter et posent pas mal de questions sur le bénévolat et le fait d’être désoiffeur. Ça arrive même qu’ils me donnent un peu de bière pour que je puisse trinquer avec eux !
Une anecdote à raconter qui s’est produite pendant que tu étais bénévole ?
Là comme ça, je ne vois pas. J’ai fait beaucoup de photos avec des festivaliers. J’ai été aussi impressionné par pas mal de personnes qui viennent de loin pour profiter du festival. J’ai croisé un estonien, un portugais et aussi un groupe de boliviens.
Il y a bien l’année dernière, où je faisais le nettoyage du camping le lundi. Avec mon groupe, on avait vu une tonnelle encore debout avec une glacière au centre. Quand on s’est approché, il y avait un mot pour remercier les bénévoles avec quelques bières dans la glacière. On a pu boire une petite bière à l’ombre. C’était vraiment cool de leur part !