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Twin Atlantic : « On n’est pas patriotes façon Braveheart »

Les petits Écossais de Twin Atlantic sont les nouveaux rois du rock alternatif : on les a rencontrés au Download Festival France. Sam McTrusty, le chanteur et Ross McNae, le bassiste nous parlent de leur nouvel album GLA produit par Jacknife Lee (U2, The Hives, Snow Patrol), des éléphants en studio et de leur rapport à leur mère patrie qu’est l’Ecosse.

Votre précédent album Great Divide parlait d’une jeunesse qui a perdu ses repères ; vous semblez prendre une autre direction avec GLA. Qu’est-ce qui a changé ?
Sam :
On a écrit Great Divide il y a 4 ans… Et de mon côté je vois les choses changer, effectivement : on vient d’Ecosse, et il y a eu ce référendum pour savoir si les Écossais souhaitent rester au sein du Royaume-Uni ou non. Je ne suis pas sûr de savoir ce que je pense du résultat, mais une chose est sûre, c’est qu’il y a eu beaucoup de mobilisation. Les gens ne sont plus neutres comme avant, ils osent s’exprimer, et se battre pour ce en quoi ils croient. J’ai l’impression que le pouvoir change de main grâce à cette volonté, et elle me semble assez nouvelle. On avait peut-être tort de dire que la jeunesse était perdue !

Vous vous situez comment par rapport à l’indépendance de l’Ecosse ?
Sam :
Ironiquement, maintenant il y a un vote pour savoir si l’Angleterre va rester dans l’Union Européenne… Mais je crois que si l’Angleterre quitte l’Union Européenne, du côté écossais, on n’aura plus rien en commun avec elle et il faudra s’en désolidariser.

Pourquoi avoir appelé votre album GLA ? C’est à cause du code de l’aéroport ?
Sam :
Exactement ! Au début c’était juste une blague entre nous, on voulait l’appeler Glasgow… et puis finalement GLA est resté. Comme tu le disais, Great Divide était plus axé sur l’adolescence, cette fois on a cherché à faire quelque chose non pas pour plaire au public, mais qui nous ressemble vraiment, qui soit authentique pour nous. On voulait quelque chose qui soit réaliste et fasse écho au rock… On sait que de grands groupes font souvent référence à l’espace, ou des trucs fictionnels, là on a retourné l’idée. Voilà qui on est, voilà d’où on vient, voilà ce à quoi ressemble notre musique.

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Vous vous sentez patriotes vis-à-vis de l’Ecosse ?
Ross :
Proches, oui, mais pas patriotes de façon Braveheart [rires], on se sent pas le besoin de le crier au monde en permanence.

Sam : C’est un symbole plus qu’autre chose. On est très fiers d’avoir enfin pu faire un album « égoïste », si je peux utiliser ce mot, d’être assez matures pour choisir de faire un album pour nous, rien qu’avec nos choix. Vous êtes déjà allés à Glasgow ? On y vit. C’est l’atmosphère qui nous parle le plus et qu’on voulait mettre en avant.

Pour l’album précédent, vous avez travaillé avec le designer Mark Farrow. Avec qui travaillez-vous pour GLA et votre communication actuelle ? Vous avez de très belles images sur votre page Facebook.
Ross :
Encore un choix égoïste !

Sam : C’est marrant que tu demandes ça. C’est moi qui me charge du boulot de design sur GLA. Sur Facebook, c’est Craig notre batteur qui se charge de la plupart des images, je lui dirai que tu aimes, il sera content. Pour ce qui est de la photo de l’album… On est tous très fans d’un photographe qui s’appelle Steve Gullick. Il est très prolifique, a des visuels grunge… Il a photographié Nirvana, Pearl Jam… Il a un CV assez dingue ! On crevait d’envie de faire quelque chose avec lui. Il est venu à Glasgow, on a choisi un endroit et c’est lui qui a réalisé la pochette de GLA, qui sortira en septembre.

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A propos de votre chanson Gold Elephant: Cherry Alligator, les paroles sont assez cryptiques… Ça parle de quoi ?
Sam :
C’est Ross qui a écrit la musique, elle est restée sans paroles pendant bien deux mois, et notre producteur Jacknife Lee l’a un peu retravaillé en studio. J’étais tout excité d’entendre quelque chose de si… Direct, le rythme, ça m’a rendu taré je crois. [rires] C’est juste ce qu’il se passe dans ma tête quand j’entends cette musique, je me mets à crier ces paroles-là et voilà. Je crois que j’ai écrit les paroles en une heure ou deux dans le studio… En fait ce sont des morceaux de livres, plus ou moins. Quand on était en train d’enregistrer, je feuilletais des bouquins, et il y en avait un avec des photos de roadtrip en Amérique. Certaines étaient classiques, du genre… Un cactus, une belle voiture. Et puis d’autres complètement bizarres, avec un éléphant, je crois que c’est resté. Pour l’alligator, ça remonte à bien plus loin, ça vient d’un livre que me lisait ma grand-mère. J’ai aucune idée de pourquoi ça m’est revenu au moment d’écrire les paroles !

En 2015 vous avez dit pendant une interview que vous aviez un son très agressif à vos débuts pour attirer l’attention du public, mais que ça ne vous ressemblait pas toujours. Est-ce que vous avez le sentiment de pouvoir créer ce que vous voulez, maintenant que votre public est régulier ?
Ross :
Oui, je pense qu’on est plus libres qu’on l’a jamais été. Je pense qu’on se sent dix fois plus libres que quand on a dit ça !

Sam : Clairement.

Ross : On a vraiment changé d’attitude et de façon de voir les choses. On parle énormément de notre nouvel album en ce moment, et je crois qu’en fait… Si personne ne l’aime, on se dira « ok, c’est pas grave ». C’est la toute première fois qu’on se sent comme ça.

Sam : Avant, on aurait été dévastés, on n’aurait pas su quoi faire, on aurait remis en question le groupe…

Ross : Oui, et maintenant je crois qu’on a pris du recul. Il y a d’autres choses dans la vie, tu vois ? Et on se sent en confiance dans ce qu’on fait, ça nous plait. Je pense qu’on a une nouvelle relation à notre musique.

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Qu’est-ce que la musique représente pour vous ?
Sam :
C’est un peu un cliché, et même si on vient un peu de dire l’inverse… C’est quand même toute ma vie. C’est ce que j’utilise pour me relaxer, pour me motiver, c’est mon travail… Ça m’apporte tout, une vie, un but. Et c’est juste quand j’en fais, à côté de ça il y a aussi les moments où j’écoute la musique d’autres, là ça tient de l’échappatoire, c’est très puissant aussi. J’ai énormément de chance d’être dans un groupe et de vivre en permanence sous influence musicale. Entendre des gens aimer et chanter ta musique, c’est une expérience incroyable. Je pense que ça a fait de moi une meilleure personne. Et toi Ross, t’en penses quoi ?

Ross : Moi je suis pire maintenant [rires] ! Un peu pareil pour moi. Je n’avais pas mis les mots dessus, mais je ressens la même chose. Tu es plus poète que moi, je te laisse parler.

Enfin, notre question rituelle : Beatles or Rolling Stones ?
Sam :
Rolling Stones sont plus cool, mais musicalement je préfère les Beatles, j’adore John Lennon.

Ross : Je les connais mal, mais je dirais les Beatles. Les Beatles c’est les Beatles.

 

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GLA sortira le 9 septembre 2016 chez Red Bull Records.

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