On entend de plus en plus parler d’un jeune trio nommé Rhesus mais que sait-on vraiment sur lui ? Qui mieux que l’illustre Larousse illustré pourrait nous éclairer ? « Rhésus : n.m. : 1. Macaque à queue courte de l'Asie du Sud-Est, devenu célèbre par la découverte du facteur sanguin qui porte son nom. 2. Antigène du système Rhésus (avec majuscule) ». Des macaques à queue courte et à majuscule ? Voilà qui explique sans doute le phénomène d’attraction qu’exerce le groupe depuis ses débuts, il y a bientôt 7 ans… Vérifions tout de même avec les principaux intéressés.
DeLaRoche : Ce soir, le Nouveau Casino affiche complet. Il va vous falloir une salle plus grande pour jouer la prochaine fois…
Simon (batterie) : Écoute, on va faire un showcase acoustique intimiste avec un groupe qu’on aime bien… à Bercy ! (éclat de rire général) Et on postule pour faire la première partie de Johnny Hallyday au Stade de France en mai 2009.
Aurélien (chant/guitare) : Le Tour 66, deux jours d’affilé. (rires)
Vous prenez la relève alors…
Simon : Ah on est chaud là ! Plus sérieusement, c’est un peu une surprise pour nous que ça soit complet parce que c’est la première fois que ça nous arrive. On verra comment ça se profile, on ne tire pas trop de plan sur la comète, on prend les choses comme elles viennent.
J’imagine que ça doit vous faire extrêmement plaisir et on peut penser ce n’est qu’un début. Alors après bientôt 7 ans de carrière, quel regard portez-vous sur votre parcours ?
Laura (basse) : C’est sans cesse en évolution, à chaque fois on a franchi des palliés vers le haut et c’est de mieux en mieux depuis ces 7 ans.
Il commence à y avoir pas mal de buzz autour du groupe, vous passez à la télé, à la radio, on a même entendu l’un de vos morceaux dans une pub, comment vous vivez cette exposition médiatique ? Est-ce que les regards de vos proches ont changé sur vous ?
Laura : Non, je t’avoue qu’on ne voit cette exposition médiatique, j’ai pas l’impression qu’on soit si présent que ça partout en fait…
Pas présent partout mais on commence un peu à vous voir…
Laura : Ce n’était pas ce que tu semblais dire…
Simon : Cherche pas la merde Laura ! (rire général) On a plus tendance à se focaliser sur le fait qu’on nous voit pas… Quand on a fait un truc, on le considère comme acquis mais on a envie d’être un peu plus médiatisé quoi. Enfin, on n’a pas l’impression d’être tant médiatisé que ça pour rejoindre ce que disait Laura.
Est-ce que vous arrivez maintenant à vivre de votre musique ?
Simon : Ouais, surtout grâce aux concerts en fait.
Aurélien : Uniquement grâce aux concerts !{multithumb thumb_width=391 thumb_height=400}
Rhesus nourrissait un grand espoir pour le rock français après les premiers EP et le premier album. Est-ce que la composition de The Fortune Teller Said a été plus difficile, avez-vous ressenti plus de pression que d’habitude ?
Aurélien : Écoute, non, parce qu’on a enchaîné le deuxième album directement après la tournée du premier album. C’est-à-dire qu’on a fait 120 concerts et 5 jours après avoir terminé la tournée, on est entré en studio. Donc on n’a pas eu le temps de réfléchir, et c’est super spontanément qu’on est arrivé au studio et qu’on a joué les nouveaux morceaux qu’on jouait déjà en concert depuis un moment. Ça s’est fait très naturellement. En plus, on n’a pas vraiment eu un tel succès sur le premier qui faisait qu’on avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête et on ne se disait pas « il faut qu’on fasse aussi bien ». C’est un peu gore ce que je vais dire mais on pouvait que faire mieux ! Et on est en train de faire mieux.
Entre Sad Disco et ce nouvel album, on voit une énorme évolution, un important gain en maturité, bien plus qu’entre les précédents disques, est-ce vous vous l’expliquez ?
Aurélien : Je dirais que ce que tu peux appeler maturité, c’est que les morceaux qu’on a faits pour ce deuxième album ressemblent plus à l’entité Rhesus en tant que groupe. C’est-à-dire qu’après avoir passé un an sur la route, on a appris à force de jouer tous les soirs ce qui nous faisait plaisir, en quoi on prenait du plaisir, sur quels morceaux et pourquoi on prenait moins de plaisir à jouer les morceaux du premier album en concert. Et du coup, le deuxième album a été construit dans une optique de plaisir. Je pense que ça se ressent, il est moins calculé, moins formaté et moins prévisible. Et c’est peut-être pour ça qu’on peut utiliser le mot un peu grandiloquent de « maturité ». Petit à petit, on s’est un peu plus trouvé je dirais.
Est-ce qu’il y a un concept derrière ce titre The Fortune Teller Said ?
Simon : Non, il n’y a pas vraiment de concept. On a toujours un peu de mal à trouver des noms aux titres qu’on a sortis. En général, on fait des brainstormings où tout le monde propose des noms. Et ça c’est un bout d’un texte d’une des chansons sur le disque qui s’appelle « Berlin ». Après pour nous, ça nous évoquait pas mal de trucs, on a tendance à s’amuser un peu, enfin non pas toujours, avec la maman d’Auré qui est très portée sur l’astrologie et de temps en temps, on blague par rapport à ça. Aussi, on se dit toujours qu’on ne sait pas trop où est-ce qu’on va, qu’est-ce qu’il va nous arriver, est-ce que le disque va marcher ou non, est-ce que l’avion va décoller, est-ce qu’il va atterrir, etc. Et ça collait bien avec cette espèce de truc qu’il y a dans le fond de l’air en permanence avec nous. C’est pas plus concept que ça. Je ne pense pas que le titre parle de voyance et d’astrologie, c’est quelque chose de léger, tout comme Sad Disco était quelque chose de léger.
Parlons un peu de l’artwork, il a été réalisé par le photographe belge Lionel Samain…
Laura : … il est là !
C’est pas vrai !
Simon : Lionel Samain en personne ; on parle de toi Lionel !
Eh bien il va pouvoir nous répondre alors !
Simon : Ça, c’est un grand moment.
T’a-t-on donné une consigne particulière ? As-tu eu carte blanche ?
Lionel Samain (photographe) : Oui, carte blanche. Alors ils ne savent pas ce qu’ils veulent, ils savent ce qu’ils n’aiment pas…
Simon : … c’est déjà pas mal. (rires)
Lionel Samain : Je suis venu avec plusieurs idées, ils ont tout remballé. Alors je leur ai demandé « qu’est-ce que vous aimez ? », ils aimaient bien le bois dans une photo, la fille dans une autre, alors on a fait une sorte de mélange comme ça et puis on a secoué et ça a donné la pochette. Voilà.
OK, je te remercie.{multithumb thumb_width=400 thumb_height=399}
Simon : Tu sais que Nagui le voulait en interview, il a pas réussi à l’avoir ! (rires)
Je suis la relève de Nagui. (rires)
Je ne sais pas si vous vous souvenez, nous nous étions déjà rencontrés au Musée de l’Homme…
Simon : … oui je m’en souviens très bien, grâce à toi on a eu une news dans Vacarm toutes les semaines, c’était formidable.
Ba j’attends la rente en fait.
Simon : Non mais j’adore, ça va pas tarder tu verras.
Au Musée de l’Homme, vous aviez joué à l’occasion d’un défilé de mode pour Comptoir des Cotonniers. Comment vous êtes-vous retrouvés dans une telle aventure ?
Simon : C’est eux qui nous ont contactés. Chaque année ils prennent un groupe pour faire la musique de leur défilé. Je crois qu’ils avaient bien aimé Sad Disco, ils nous ont appelés, et dès qu’on nous propose des choses qui sortent un peu des sentiers battus, en général on est assez réceptif et content de le faire. C’était une super expérience de jouer pour un défilé de mode, dans un lieu inhabituel pour un concert, devant un public inhabituel. C’était hyper bien, on était super content de faire ce genre de truc. On avait fait la musique d’une pub aussi, c’est le genre de truc qu’on aime bien faire.
Vous avez fait d’autres choses inhabituelles ?
Simon : Les deux trucs les plus inhabituels qu’on ait faits, c’était ça justement : jouer pour une pub et pour un défilé de mode. Et jamais deux sans trois, donc peut-être bientôt un troisième truc. En tout cas, c’est hyper agréable.
Vous êtes un groupe français, mais votre musique semble presque nier cette appartenance car vous chantez en anglais et l’ensemble sonne très anglo-saxon. On pense à des références comme les Pixies ou Sonic Youth. Mais avez-vous des groupes français de référence ?
Simon : Je vais parler pour moi, alors de référence peut-être pas, mais de groupes que j’aime bien y en a plein quoi…
Comme ?
Simon : Les Dionysos du début, Miossec, Florent Marchet, Dominique A, Diabologum. Y a plein de trucs biens qui chantent en français. Par contre, j’ai jamais été fan de Noir Désir et de la chanson française en générale.
Et toi Laura ?
Laura : C’est un peu la même chose que Simon, ce ne sont pas des références pour moi, c’est juste que j’apprécie ça mais sans plus. Ça ne va pas être quelque chose qui va m’inspirer et me nourrir contrairement à la musique anglo-saxonne de façon plus générale.
Et toi Aurélien ?
Aurélien : Pareil. J’aime beaucoup Miossec et Dominique A, je trouve qu’il y a vraiment un côté tu sais dépressif alcoolique au bord de la mer, c’est un peu de la musique de marin et c’est un des rares trucs qui me touchent. J’ai jamais été proche des trucs un peu revendicatifs à la Noir Dez’ et tout. J’ai tous les albums de Dominique A, Miossec, Florent Marchet…
Et des gens comme Arno ?
Aurélien : Écoute, je sens que ça va me plaire mais j’ai jamais eu le temps de me plonger dedans. Dominique A, je suis rentré tard dedans, genre y a un an et j’ai acheté tous les albums depuis alors que finalement ça fait 10 ans qu’il fait de la musique. Je trouve ça excitant de me dire qu’il y a de vieux briscards comme ça qui restent encore à découvrir.{multithumb thumb_width=400 thumb_height=398}
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Vous arrivez à exporter votre musique en dehors de la France et des pays frontaliers francophones ?
Simon : C’est-à-dire que nous on fait de la musique et les gens qui sont censés l’exporter, ça s’appelle une maison de disques, et non je crois qu’ils n’y arrivent pas.
Aurélien : Ils sont nuls, tu peux l’écrire. (rires)
Simon : Non, les maisons de disque en France ont vraiment beaucoup de mal à exporter leurs artistes de façon générale, et…
Aurélien : … ils n’y croient pas quoi.
Simon : Ouais, ils ne mettent pas les moyens et ils sont vachement complexés je pense. Enfin je sais pas, ils s’y prennent mal et nous on a un peu de difficulté à développer notre petit chemin dans des pays étrangers parce que la maison de disques ne nous appuie pas. On essaie de contourner en faisant des concerts mais c’est plus dur quoi. On aimerait beaucoup pourtant, c’est même ce que l’on aimerait en premier.
Comme vous chantez en anglais, vous pourriez justement toucher plus de gens.
Simon : Ouais.
Aurélien : Souvent l’excuse n°1 pour les groupes français qui chantent en anglais, c’est, avec les Italiens, ceux qui ont généralement le pire accent.
Simon : Les Espagnols aussi. (rires)
Aurélien : Tu vois, je trouve qu’on se débrouille pas trop mal sans fausse modestie, franchement merde quoi, pourquoi pas ? Il manque juste un mec qui y croit et qui met les dollars sur la table et qui dit « j’essaie ». Mais pour l’instant y a pas un mec qui a mis même 20 dollars sur la table pour que Rhesus ça marche à l’étranger. Donc on fait tout par nous-mêmes, on pédale tous comme des fous mais on a l’impression de pédaler contre le vent… qui souffle très fort…
Simon : … à l’envers… par -10° C, la nuit… au bord d’une falaise… (rires)
Aurélien : … avec une entorse !
Simon : Et la cheville ouverte… (rires){multithumb thumb_width=386 thumb_height=400}
Vous êtes originaires de Grenoble, cette année deux grands groupes de Grenoble ont splitté, Feverish et Elevate Newton’s Theory, est-ce que ça vous fait un petit quelque chose ou est-ce que finalement vous considérez que la fin d’un groupe fait partie de son histoire ?
Aurélien : Ce sont des groupes un peu comme nous, ils ont beaucoup donné et ont pas beaucoup reçu. Elevate comme Feverish, même s’il y a peut-être des fautes de production, ils ont fait des purs albums comme Spirals (Elevate) ou La Mort du Cygne (Feverish). Enfin y a quand même des trucs énormes sur chacun de ces albums. Et ils n’ont pas forcément trouvé leur public ou quoi, et je pense qu’au bout d’un moment t’as envie d’arrêter de te flageller. C’étaient des groupes qui étaient vraiment basés à Grenoble, avant y avait une salle de concerts un peu alternative, maintenant y a plus rien, y a plus d’endroits pour jouer.
Laura : C’est vrai qu’ils avaient un peu du mal à percer.
Aurélien : C’est un peu la maison qui s’écroule sur elle-même.
Simon : Ils n’ont pas eu autant de chance que nous aussi. Ils n’ont pas réussi à trouver des gros deals en France pour se faire distribuer, avoir des tourneurs sérieux qui y croyaient vraiment. Et puis voilà, au bout d’un moment quand tu fais ça pendant 10 ans et que tu ne franchis pas d’étape, t’es fatigué tout simplement. Tu commences à approcher la trentaine, t’essaies de trouver un vrai boulot. Est-ce que ça nous fait quelque chose ? Oui, moi en tout cas ça me fait quelque chose. C’est triste, ils auraient mérité 20 fois mieux, et quand tu vois ce qui passe à la radio et les groupes qui vendent des disques, c’est juste écœurant quoi. Elevate a fait des morceaux incroyables et de me dire qu’on est juste 500 à les connaître en France… Enfin voilà quoi. Tu peux écrire un tube incroyable et ne jamais être connu.
Vous vous sentez un peu des survivants de la scène grenobloise ?
Simon : Ouais, y a cet aspect là, après survivre ça veut qu’il y a eu une guerre dont on n’est pas mort, en même temps on n’a pas fait de guerre. C’est quand-même une passion, on a fait plein de concerts. Aucun ouragan ne nous est passé sur le corps.
Aurélien : On est vite parti, on a déménagé. Je n’aime pas trop qu’on dise qu’on est de Grenoble.
Laura : En fait, de Grenoble y a que moi, eux sont venus pour leurs études et le groupe s’est formé là-bas.
Est-ce que vous gardez des liens avec la scène grenobloise ?
Laura : Moi j’y habite encore.
Simon : La scène a complètement éclaté en fait. Y a 4 ans, c’était génial, Elevate c’était nos sparring-partners, on allait les voir en concert, ils venaient nous voir, y avait une vraie scène, et après ça s’est complètement effrité.{multithumb thumb_width=399 thumb_height=400}
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Qu’est-ce qui vous a donné envie de monter un groupe ? C’est simplement l’envie de faire de la musique ?
Aurélien : Ba ouais.
Laura : Tu prends un instrument, tu joues tout seul et la suite logique veut que tu joues avec d’autres. Tu te poses pas vraiment de questions.
Aurélien : C’est un truc qui se fait super naturellement. C’est arrivé sans que je le voie venir.
Simon : Pareil.
Quelles études vous-avez fait à côté de la musique ?
Laura : Moi j’ai fait de l’histoire de l’art et de l’anglais.
Simon : Moi j’ai fait de l’histoire de l’art et de l’art graphique mais j’ai tout raté. J’ai abandonné le truc d’art graphique en plein milieu. En fait, j’ai bac+0, donc je suis au top !
Aurélien : Moi j’ai fait une école de commerce, j’ai eu mon école, je suis diplômé.
Alors les deux autres s’il n’y avait pas eu Rhesus…
Aurélien : Si le groupe s’arrête, y en a un qui va gagner 3000 € et les autres qui vont être au RMI. (rires)
Tu partageras en trois, ça fera 1000 € par personne !
Aurélien : Ah ouais putain ! (rires suivis d'un "heyyyyy" général)
On dit souvent que le public parisien est un peu blasé et qu’il n’est pas toujours des plus expressifs, du haut de votre expérience hexagonale, est-ce que vous confirmez ?
Aurélien : Ouais, c’est vrai.
Laura : Ouais.
Simon : C’est lié aussi je pense au fait que c’est une ville très fatigante.
Aurélien : Ah c’est pas faux.
Simon : Du coup les gens sont plus fatigués, et c’est aussi le fait aussi qu’il y ait plein de concerts, les gens voient beaucoup plus de concerts qu’ailleurs.
Aurélien : Tu vois par exemple à Berlin (il y habite NDLR) c’est pas du tout pareil.
Simon : Mais c’est une ville plus reposante. Paris est une ville agressive, la moitié des gens vont arriver fatigués.
Aurélien : Ils ont eu une journée de merde, ils sont venus en Vélib’, il pleut…
Simon : Tous les gens c’est « – Ca va ? – Nan, je suis crevé ». Par exemple, les concerts le samedi soir sont en général vachement bien parce que les gens sont reposés, détendus. En semaine, les gens sont plus nerveux.
Aurélien et Laura : On est en semaine là.
Simon : Donc il faut boire pour oublier !
Dernière question et certainement la plus importante, vous vous appelez Rhesus, mais connaissez-vous votre rhésus ?
Simon : Oui ! O+, je l’ai appris très récemment.
Laura : A+.
Aurélien : C’est la dèche, c’est moi qui aie trouvé le nom et je sais même pas quel est mon rhésus…
Je suis + aussi, j’en conclus que c’est une interview plutôt positive alors… (rires)
Aurélien : Une interview positive ouais. Alors dans les bons jeux de mots aussi, on a « Rhesus mais j’avale pas »…
Simon : … « Rhesus ma bite », « Rhesus revient »…
Laura : … « Riche comme Rhesus ».
Simon : Y en a une dans 20 Minutes aujourd’hui, ah… j’ai oublié…
Ah ouais… (admiratif des trouvailles de mes confrères) Faut que j’en trouve une alors…
Simon : Ouais, essaie d’en trouver une nouvelle. On te laisse du temps pour la réflexion, on admirera ta trouvaille dans l’interview.
Vous me mettez la pression !
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Après deux semaines d’intense réflexion, j’en arrive à la conclusion que toute Rhesustance contre les jeux de mots sur Rhesus est vaine (c’est bon, personne n’a rien vu…).
Un grand merci aux trois sympathiques Rhesus, à Benjamin de PIAS et à Lionel Samain !