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Interview du groupe SWARM à l’occasion de la sortie de leur 2e album, Anathema.

Le 8 janvier 2020, Mathieu (guitare/chant), Antoine (guitare) et Rémy (chant) du groupe Swarm étaient de passage au Black Dog (Paris) pour parler de leur nouvel album Anathema.

Une petite présentation du groupe pour les lecteurs de Vacarm qui ne vous connaissent pas encore ?
Antoine : j’ai monté le groupe en 2014, Mika et Anto (bassiste et batteur) sont là depuis le début, Rémy nous a rejoints en 2017 pendant l’enregistrement du premier album et Mat en 2018 pendant la composition du deuxième.

Comment expliquez-vous l’évolution très importante entre les deux albums ?
Rémy : je pense que le plus gros choc c’est la production. On a eu énormément de soucis pour le premier album, l’enregistrement a été fait dans un studio et la personne qui devait mixer est partie en Angleterre en disant qu’elle ferait le mixage là-bas, au final le mixage n’a jamais été fait, on a mis trois ou quatre mois à récupérer les prises qu’on avait faites et quand on les a récupérées elles étaient un peu salies parce qu’il avait fait des exports mais laissé des plugs, y avait de la réverb ; des trucs qu’on pouvait même pas exploiter. J’avais des chants qui n’existent plus sur le premier album, il nous avait mis de l’auto-tune à la Maître Gims parce qu’à un moment en studio il nous a montré l’auto-tune et il l’a laissé. Sur tout ce qu’on a reçu on a dû utiliser 70 % maximum, on a pris tout ça et on l’a donné au studio ArtMusic à Sébastien Camhi, il a sauvé notre premier album mais ça sonne « groupe local ». Quand on a enregistré le deuxième, on n’a pas cherché midi à14 heures, on est allé directement chez Artmusic, on a fait les prises là-bas et la prod fait pro par rapport au premier album. La plus grosse claque vient surtout de ça.
Antoine : même au niveau du mixage et du mastering Sébastien Camhi a fait un super travail. Ça nous a mis un gros coup de pouce au niveau prod. Après, il y a eu une évolution musicale sur le 2e album c’est sûr parce qu’on a pris en maturité, il y a eu des changements de line-up, Rémi qui a participé aux arrangements des morceaux, à la composition. On avait déjà la base du groupe, du son et on a travaillé pour épurer un peu certaines parties, mettre plus de variété, power balad, morceau mid tempo etc, on a essayé de faire un truc plus varié, plus aéré, moins monolythique.

Justement j’allais aborder le sujet de cette variété dans l’album. Il y a énormément de choses différentes, des morceaux longs, d’autres courts, une voix féminine, des variations musicales, pourquoi, pour le rendre plus accessible ?
Antoine : c’était vraiment voulu. On écoute des choses variées donc on a pas mal d’inspiration et on a voulu prendre des risques, tenter plein de choses parce que c’est un peu le truc qu’on aurait tendance à reprocher au metal en 2020, des albums où tu vas te retrouver avec trois morceaux géniaux et ces mêmes trois morceaux mais en moins bien sur 10 titres. Et quitte à prendre des risques et peut être se planter on a voulu essayer d’autres choses. Parce que l’album dure quand même une heure donc une heure du même titre …

L’album est sorti le 30 septembre, vous avez fait plusieurs dates, quels sont les retours ?
Antoine : on a eu beaucoup de retours positifs, les gens ont senti une grosse évolution et forcément ça nous booste et nous motive vachement.
Rémy : le plus dur ça a été de faire quelque chose de varié, on ne s’est rien refusé. Dès qu’un truc nous plaisait on se disait « on va faire en sorte de pouvoir le mettre ». On ne s’est pas dit à tout prix faut qu’on fasse un morceau comme ça ou comme ça. La difficulté aussi c’était de garder notre patte, il ne fallait pas qu’à chaque fois qu’on change de morceau, on change de groupe.

Et comment avez-vous fait pour réussir ça ?
Rémy : je pense qu’on a juste donné nos émotions à chaque morceau et c’est ce qui doit s’en dégager et puis après il y a quand même une phase d’essais. En général les morceaux les plus courts sont les plus simples à composer mais il y a eu pas mal de morceaux où on a tenté beaucoup de choses au niveau de la structure, des riffs. Même sur des titres courts, on a travaillé plein de paterns de batterie, de riffs, de structures différents.

La composition de l’album a demandé combien de temps ?
Rémy : on ne s’arrête jamais vraiment de composer. Il y a des périodes d’inspiration, pendant quelques temps on va avoir plein de bonnes idées, d’autres où on ne va pas être tellement inspirés mais on est toujours plus ou moins en train de composer. On a commencé l’album dès la fin du premier et on s’est vraiment focalisés dessus peut être six mois avant l’entrée en studio, mi-2018 on s’est vraiment mis à fond dedans.

Quels sont les thèmes abordés dans vos chansons ?
Rémy : majoritairement la contradiction. On passe sa vie à faire des choses et le lendemain on fait la chose totalement opposée. Je vais faire quelque chose qui me paraît bien, sensé et aux yeux de quelqu’un d’autre ça va être un truc complètement aberrant. Selon l’endroit où on vit, on n’a pas le même regard sur le monde. On nous bassine avec la pollution et on laisse les constructeurs de voitures faire des SUV qui sont à la mode en ville et polluent.
Antoine : cette contradiction qu’il y a dans le monde, même nous, même à petite échelle, on passe tout notre temps à se contredire sur ce qu’on fait. Involontairement.
Rémy : on est tous coupables de ça
Antoine : c’est pour ça que l’album s’appelle Anatema parce que l’anathème, selon les ethnies ou les religions, y a eu une époque où c’était considéré comme une offrande et à une autre époque comme un sacrifice. Et c’est deux choses totalement différentes. Après on peut penser qu’un sacrifice peut être une offrande et vice versa. Donc c’est deux choses complètement opposées qui sont reliées dans un seul et même mot et en fonction de l’histoire et de la culture ce mot ne veut pas dire forcément la même chose et on est partis de ce principe que lorsqu’on écoute l’album, selon l’humeur des gens, vont-ils ressentir la même chose ? Et on est partis d’un simple texto, je reçois un texto et en fonction de mon humeur je ne vais pas le lire de la même façon, je vais peut-être me sentir agressé ou ça va me faire rire en fonction de mon humeur, de ma journée ou de l’instant T tout simplement et cet album c’est un peu un texto. C’est une libre interprétation. Le concept de cet album c’est « interprétez vous le ». C’est pour ça qu’on a la face claire et la face sombre de l’album. Pour la pochette on a gardé ce côté conceptuel de l’opposé avec le côté lumière et le sombre mais après le problème c’est que ça marche uniquement quand on achète le cd (rires). On est partis sur un concept tout simple, on n’a pas les moyens comme Tool qui va mettre des écrans dans ses cd mais cette pochette c’est ce qu’on appelle nous la pochette lumière et en fait si je prends juste ce livret là, je le retourne, je prends cette face et je la retourne j’ai une autre facette de l’album (démonstration à l’appui ! ndlr). C’est juste pour rester en rapport avec le thème. Là j’ai changé le point de vue et donc je vois l’album différemment vu que ce n’est pas du tout le même pochette. La pochette a cette première notion de concept et après il y a la contradiction et le magnifique travail de Kromatorium à qui j’ai fait un croquis en expliquant de quoi l’album allait parler. Il nous a pondu ça au premier essai et c’était top.

Y a-t-il une réadaptation des titres pour la scène ?
Rémy : c’est très proche. Après on sélectionne quand même des titres efficaces et courts parce qu’en moyenne on joue 40 minutes. Le but c’est d’arriver et d’exposer, de faire la pub de notre groupe avec le maximum de choses. Dans le set qu’on fait actuellement il y a des morceaux du premier album et de celui-ci et on travaille notre live comme on a travaillé sur le cd, on essaie de trouver une cohésion, même si ça dure 40 minutes on essaie d’avoir une intro, une fin, des moments forts , des moments plus calmes.

Vos prochains concerts ?
Antoine : En mars on a une date à Nice, en juillet un petit festival dans le Var et on est en train de préparer une autre tournée fin mai.

Vous rêveriez de jouer où ?
Antoine : on aimerait jouer à l’étranger et puis bien sûr dans des festivals comme le Hellfest, l’Extrême Fest, le Motocultor, le Sylak, on aimerait bien faire une tournée européenne. Atterrir sur des scènes de festivals fait partie de nos objectifs.

Vous avez sorti un clip ? Pourquoi le choix du titre « Frontiers » ?
Antoine : « Frontiers » c’était un morceau assez court et accrocheur et un bon résumé de tout ce que pouvait offrir l’album.
Rémy : et c’est le titre pour lequel on avait une idée de clip évidente. Le morceau parle des frontières, une frontière est une ligne invisible tout simplement qu’on se met sans le vouloir. Par exemple, nous, metalleux, sans le vouloir on se cantonne à aller jouer dans des caves, des hangars, des églises et on s’est dit qu’on allait sortir un peu des limites et aller faire un petit truc chez nos potes les rappeurs.
Antoine : on s’est dit qu’on allait faire un clip en mode rap des années 90 parce que pour le rap actuel, il fallait se louer une voiture et une grosse baraque avec piscine et on n’avait pas les moyens. On a pris des exemples de clips comme les Beastie Boys à l’époque et on est partis dans ce délire là. Nous on s’est bien marrés à le tourner même si on n’a pas pu mettre plein de trucs, plein d’idées qu’on avait, parce que quatre minutes c’est quatre minutes.

Qui est ce qui l’a réalisé ?
Antoine : C’est Ben de Disclosure. C’est quelqu’un qui fait pas mal de clips pour des groupes de metal, de rock, un peu de pop aussi. il est basé à Nice, on a la chance d’avoir ce mec là qui fait des clips magnifiques près de chez nous.
Rémy : on en a tourné un autre en septembre, il est prêt et sortira en janvier c’est « Deaf Blind Silent ». Un clip très différent, pas d’humour cette fois ci on ne voulait pas qu’on nous mette dans un stéréotype
Antoine : on n’est pas Ultra Vomit. C’est pas notre fond de commerce de faire de l’humour. Même si on adore Ultra Vomit hein ! mais on n’est pas un groupe parodique, on n’a pas leur talent humoristique de toutes façons !

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