Cap'tain Planet : Comment décririez-vous à un néophyte ce qu'est le dub ?
Le dub est à la base un sport d'ingénieur du son, ils remixaient les morceaux de reggae en n'hésitant pas a laisser de longues plages instrumentales, agrémentées d'effets en tout genre. Aujourd'hui c'est une étiquette que l'on colle a beaucoups de styles musicaux, mais à l'origine c'est avant tout du reggae.
C : Existe-il un public adéquat et particulier à votre style musical ?
On pense pas, le public vient de différents horizons, du reggae, de l'electro, du rock, du punk et d'autres.
C : Parlons de vous, peux-tu nous éclairer sur votre univers ?
Notre univers s'est construit sous l'influence des groupes dub uk, aba shanti, twinkle brothers, jah shaka ou black uhuru par exemple. A partir de là, et depuis la création de SISM-X en 1999, nous n'avons pas arrêté de bosser et produire, on pense aujourd'hui être arrivé a developer notre propre personnalité, notre propre son. Très uk, avec de temps à autre un peu de jamaïcain, le tout à la sauce « béton » de la banlieu parisienne et saupoudré d' un peu de rock… une bonne tambouille quoi !
C : Quelles émotions essayez-vous de faire passer à l'auditeur ?
Au niveau des textes on essaye de ne pas rentrer dans des clichés « reggae », on ne chante pas jah, c'est une culture que l'on respecte, mais qui ne nous ressemble pas. On s'inspire plutôt de notre société, mais cela change en fonction du chanteur… Pour la musique, on aime bien les ambiances lourdes et puissantes, souvent jouées en mode mineur. Ce qu'on kiff c'est l'énergie, mais au fil des compos, on arrive a apporter un peu plus de « subtilité » à notre musique.
C : Le dub est une musique de studio, qu'est ce qui diffère pour vous entre la scène et le studio ?
Sur scène on reproduit les conditions de mixage de studio. Les musiciens deviennent les bandes sur lesquels les sons sont enregistrés, tout en n'hésitant pas à rajouter eux même leurs effets. Et puis il y a l'ingé son en facade, qui remix exactement de la même manière qu'en studio, et ajoutant les effets et même en enlevant ou ajoutant les instruments.
C : Quel type de relation cherchez-vous à établir avec votre public ? Est-ce que cette relation diffère entre la scène et l'album ?
On essaye de garder une cohérence entre les compos jouées sur les albums, et nos lives. On essaye de respecter une certaine tradition du dub uk en adaptant selon nos autres influences très variées. On essaie de vraiment donner une dimension sismique et physique autant sur disque qu'en live, donc on veut que le public s'en prenne plein les oreilles et que ca soit une sorte d'aventure sonique
C : La scène dub française est originale, on parle souvent de « phénomène français », êtes-vous en accord avec cela ?
Non, il y a aussi un phénomène anglais, allemand, japonais… bref dans le monde entier on fait du dub, et de façons différentes.
C : Qu'est ce qui fait la force de la scène française selon vous ?
C'est sa diversité certainement. Le fait qu'il y ait tant de groupes qui font du dub mais dans des styles radicalement différents offre une certaine richesse au dub francais.
C : Comment voyez-vous évoluer le dub français dans le futur ?
Tranquillement. Je vois mal le dub devenir un mouvement hyper hype qui va se dénaturer. Ca fait plus de trente ans que le dub existe et qu'il se modernise. C'est une musique du cœur quand même, qu'importe le style de dub que l'on joue. Je le vois mal être exploité de façon ultra commerciale.
C : Pensez-vous qu'une exportation à grande échelle du dub soit possible ?
…à grande échelle ??? l'exportation existe déjà, mais de là a ce qu elle soit a grande échelle…
C : Préféreriez-vous que les jeunes filles du premier rang pleurent ou s'évanouissent en vous voyant ?
On préfère qu'elles jumpent comme des folles sur nos steppers !!