Quoi de plus aguicheur qu’un flyer ayant pour accroche « Avec Dennis Lyxzén, chanteur de Refused et The (International) Noise Conspiracy » ? Pas grand chose en effet… C’est bien pour cela que ça sent le plan foireux ce The Lost Patrol Band ! Serait-ce l’éternel retour d’un Lyxzén vivant sur les ruines du tout sauf modeste Refused mais sans jamais parvenir au même niveau de perfection ? Que nenni !
Un jeune groupe français entame la soirée, il s’agit de March The 6th. Une chanteuse aux commandes de ce quatuor powepop/électro et c’est tout qui s’écroule, le clavier aura beau rehausser le niveau mais tout ça sent un peu le réchauffer. La frontwoman se donne vraiment, sans vraiment convaincre, le chant n’est tout simplement pas juste, il faut encore travailler les amis !{multithumb thumb_width=375 thumb_height=500}
La machine Crossing The Rubicon se met ensuite en route, et là le décalage est saisissant avec le groupe précédent. Les parisiens rentrent dans le lard avec un son beaucoup plus punk et plus rock. Le frontman s’arrache la voix sur des tempos rapides et entrainants, on pense à The Bronx et toute la clique signée sur White Drugs. Voilà un bon set, un peu redondant vers la fin il est vrai, on finit vite par savoir où veut en venir le groupe, néanmoins on apprécie l’énergie de la prestation.{multithumb thumb_width=375 thumb_height=500}
C’est au tour des quatre Uneven de monter sur scène. Le son moyen n’arrange pas une prestation scénique malheureusement très fade, on a connu les parisiens plus en forme sur CD… La salle se vide un peu, pour ne pas dire un peu beaucoup. On ne se privera pas pour suivre (discrètement) le mouvement, ne renions pas les qualités d’Uneven mais ce n’était pas son soir…{multithumb thumb_width=375 thumb_height=500}
Les voici, les voilà, nos quatre suédois ! Avec The Lost Patrol Band, Lyxzén s’est fait son trip seventies, niant du coup toute musique postérieure aux débuts des années 80, et donc ignorant l’existence même du hardcore. Ce cher Dennis aurait-t-il pour autant définitivement tiré un trait sur cette musique ? Pas sûr, son t-shirt Suicidal Tendencies semble démontrer le contraire. En tout cas, le frontman ne poussera aucun cri ce soir, seul son chant clair et enjoué animera le punk-pop du quatuor.{multithumb thumb_width=375 thumb_height=500}
Le frontman prend son pied, parle entre chaque morceau avec un agréable sourire que l’on n’aurait jamais pu soupçonner avant de le voir en « vrai ». Aurait-on oublié que notre charmant Dennis a été élu l’homme le plus sexy de Suède il n’y a pas si longtemps ? On remarquera néanmoins que jamais les trois autres acolytes ne prendront la parole. L’aura de Lyxzén est donc écrasante jusqu’à éclipser le groupe The Lost Patrol Band en lui-même qui devient inévitablement « le nouveau groupe de Dennis Lyxzén ». Voilà le principal reproche que l’on peut faire à cette formation. Belle surprise, The Lost Patrol Band reste toutefois un petit groupe sans équivalent aucun avec Refused, on passe sincèrement un bon moment et l’on se dit que ce sont ce genre de groupes qui rendront immortels les Ramones et autres Buzzcocks.{multithumb thumb_width=375 thumb_height=500}
Lyxzén ne parle pas un mot de la langue de Molière mais suppose que les discussions des Français sont basées uniquement sur l’existentialisme et le sexe, le swedish de ces dames a un sens de l’humour plutôt développé et une même finesse dans ses propos parfois sidérante. C’est là que l’on se dit qu’on a été très très con de refuser de faire l’interview du groupe !!{multithumb thumb_width=375 thumb_height=500}
Aucun morceau de Refused ne sera joué, pas faute d’avoir essayé pourtant, Lyxzén préfère décevoir le public plutôt que se décevoir lui-même selon ses propres dires. Quelques reprises des seventies, quelques mouvements dans la foule et puis le quatuor s’en va, acclamé par un public conquis par le chanteur mythique mais aussi par la musique qui tient particulièrement bien la route en live.
Au final, on reste un peu perplexe quant à la programmation réunissant des groupes aux styles aussi différents et parfois inadaptés à la tête d’affiche. Mais ne boudons pas notre plaisir d’avoir connu une aussi belle surprise avec les quatre Lost Patrol. Ces derniers iront voir la Tour Effel de plus prêt en bons touristes suédois qu’ils sont, de notre côté, nous repartirons charmés par le charisme naturel de ce légendaire Lyxzén désormais trentenaire. « Reviens vite Dennis, j’ai deux trois meubles IKEA que j’arrive pas à monter chez moi ! »
Merci à Sophie d’Epitaph !
Photos : Flora