C’est avec un nouveau son élaboré avec les producteurs néerlandais de Noisia et une envie de s’imposer sur la scène Electro-rock européenne que Hadouken! parcourt l’Europe en ce printemps. Fort d’un album qui paraît taillé pour la scène, grâce à ses beats intenses et ses lyrics accrocheurs, les jeunes anglais ont testé leurs succès de dancefloors sur les planches parisiennes de la Maroquinerie, histoire de voir si les Fluokids et les autres bougent autant la tête dans une fosse que leur bassin sur une piste.
La soirée débute avec Control, trio parisien d’electro-rock au look gothique et à l’imagerie très dark… en contradiction avec leur son, qui est plutôt enjoué et Rock’n roll à la White Stripes, avec des sons electro un peu bizarres lancés au milieu de riffs traditionnels. L’écoute est agréable, quoiqu’un peu violent par rapport aux autres groupes de la soirée. A noter: la présence scénique très charismatique de la chanteuse Dakota Penny, qui porte l’image du groupe à elle seule. Vient alors la bonne surprise de la soirée avec l’arrivée des marseillais de Nasser, autre trio electro-rock aux influences complètement différentes, avec des morceaux qui poussent à la danse, des grosses nappes de basses englobantes et groovy, un chant discutable effectué par le batteur, mais surtout un bon feeling avec le public qui a beaucoup accroché ce qui a bien lancé la soirée. Quelques problèmes de mise en place et de volumes, mais un très bon ressenti général au vu des compos peu originales mais entrainantes et un univers musical bien à eux. A suivre, donc.
Après un court répit, Hadouken! se lance dans l’arène avec son «Rebirth », un des hymnes du dernier album. Lors des premières minutes, on a ce qu’on est venu voir: James Smith, le chanteur, est survolté, ça pogote joyeusement, et on reprend déjà en choeur les paroles du dernier album. Bien. Maintenant on approche l’oreille droite pour mieux entendre la guitare… zut, on entend rien. Ce n’est pas grave, on va se rabattre sur les gros sons electro présents sur l’album. Ah zut, on ne les entend pas non plus. Ah le public arrête de chanter, on va pouvoir entendre plus clairement le chant… merde, c’est tellement bas qu’on entend presque rien. Conclusion: les réglages de son atroces ont quasiment ruiné le set d’Hadouken! Alors que les hits s’enchaînent et que l’on arrive sur les très bon morceaux « M.A.D. » et « Mic Check », le son général est coupé deux fois en plein milieu des morceaux, forçant le groupe à recommencer ces deux titres depuis le début. Alors le chanteur et le batteur meublent comme ils peuvent, l’un en grimpant sur la batterie et en lançant des vannes, l’autre en improvisant, le public lance les refrains les plus connus a cappella histoire de conserver une ambiance qui était pourtant chaude, mais le cœur n’y est plus et ça se voit. Comment est-il possible d’avoir deux coupures générales successives et une balance aussi mal faite dans une salle qui accueille autant de concerts chaque année? On est à deux doigts du sabotage…
Le mystère reste entier, mais le mal est fait. Si Hadouken! ne joue pas dans la même cour que The Prodigy ou The Chemical Brothers dont ils cherchent à s’inspirer, l’intention de bien faire est là et l’enthousiasme de James Smith et de son compère guitariste font plaisir à voir. Mais que dire du volet electro qui est quasiment absent en live, la demoiselle en charge des claviers et samplers se cachant pratiquement derrière ses machines? Si le mauvais son général de la soirée les a forcément desservi, le fait est que la route est encore longue pour les anglais s’ils veulent s’imposer. Car à la Maroquinerie, le public était plus ou moins acquis à leur cause, mais ce ne sera pas le cas partout. Montrer leur côté Rock en live est très important, mais ils ne doivent pas oublier que c’est la fusion avec le monde électronique qui rend leur démarche originale, sans quoi ils deviennent un groupe de Rock plutôt banal. Mais au vu de la jeunesse des membres du groupe, du parcours déjà accompli ainsi que de la qualité des producteurs avec qui il travaillent, gageons d’un marge de progression importante.
.: Setlist :.
Rebirth
Get Smashed
Crank It Up
M.A.D.
Liquid
Mic Check
Ugly
That Boy That Girl
Turn The Lights Out
Bombshock
Lost
1 commentaire
bonsoir
aurait-tu la setlist de Nasser ?
amicalement
patrick