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Romain Humeau – Echos

La surproductivité nuit-elle à la qualité ? Dans le cas de Romain Humeau, non. Du moins, pas encore. Rentré contraint-forcé d’une tournée légèrement écourtée avec Eiffel en mars dernier, le songwriter remet le couvert en solo. L’annonce n’avait rien d’une réelle surprise : Romain Humeau annonçait clairement au moment de la sortie de Mousquetaire #2 avoir des titres sous le coude par cageots entiers. Pour autant, l’homme sélectionne drastiquement et livre ici son album le plus concis. Neuf titres, trente-six minutes. Le disque est court, mais d’une classe folle.

Lancé en éclaireur en amont de la saison estivale, le morceau-titre « Échos » ouvre le disque sur une mélodie de piano langoureuse et délicate. Un titre tout en mélancolie, à l’origine composé pour un autre artiste, mais bien ancré dans le style Romain Humeau. Si le chanteur-guitariste a livré un remarquable travail d’écriture pour les besoins du dernier Eiffel, c’est peut-être désormais sous son propre nom que ce dernier s’épanouit pleinement. Moins « bridé» par les codes rock de son groupe de toujours, l’artiste navigue comme il le sent et débranche plus volontiers la saturation. Pour autant, il ne s’abandonne pas ici à intégrer autant de sons surprenants et amusants que sur Mousquetaire #2 – les incartades électro-bizzarro-machin-truc offraient au disque un côté fun absolument savoureux –. Romain Humeau fait avant-tout de ce Échos un disque cohérent et efficace. L’ensemble est résolument plus pop que rock, les titres reposant majoritairement sur de grosses bases acoustiques, du piano et des lignes de chant rebondissantes qui se fredonnent presque immédiatement – « Tryin’ to be a girl » – . Le travail de Romain sonne ici très spontané, direct, chaleureux. Mais pas simpliste.

Les neuf morceaux d’Échos regorgent en effet d’une finesse et de petites fioritures ultra-léchées. La conception de la ballade pop made in Romain Humeau ne consiste jamais à poser sa voix sur un support dépouillé de gratte sèche, ce dernier préférant illustrer une mélodie sautillante d’une foule de détails en arrière plan. Sifflements, éléments électroniques discrets, lignes de banjo, harmonies, envolées électrisantes accompagnent ici merveilleusement un chant impeccable qui oscille sans heurts entre anglais et français. Et s’il reste moins excité que le dernier et récent disque d’Eiffel, ce déjà cinquième solo – si l’on considère l’étonnant Vendredi ou les limbes du Pacifique comme un album à part entière – affiche quelques morceaux aux riffs bien troussés : « P’tite faille dans l’espace continuum temps », déjà dévoilé en face-B du 45 tours du single « Échos », « L’art de la joie », probablement la meilleure compo de l’album, ou encore « Sauve-toi, sauve-moi ».

Avec Échos, Romain Humeau surprend peut-être moins que sur Mousquetaire #2, mais reste abonné à l’excellence. Témoigner d’un tel niveau de qualité tout en conservant un rythme soutenu de sorties – un album par an depuis quelques années – force le respect. Espérons que l’évolution sanitaire lui permettra de tailler rapidement la route, le Monsieur et son groupe-support excellant de plus sur les planches.

.: Tracklist :.

  1. Echos
  2. Cherry Gin
  3. P’tite Faille Dans L’Espace Continuum Temps
  4. Tryin’ To Be A Girl
  5. Sauve-Toi, Sauve-Moi
  6. Odyssée
  7. Vagabond
  8. Pretty Girls In A B.W.W
  9. L’Art de la Joie

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