Les protégés de Serj Tankian, Viza ont un nom qui leur collent bien à la peau. Dans la lignée de System of a Down, la musique de Viza va plus loin et incorpore des instruments originaux tels que le doudouk et le oud et vous emporte en un tour de main du Taj Mahal aux montagnes de Sibérie en passant par le désert de Gobi et du Sahara. Engagés dans les mêmes causes internationales que leur mécène, le deuxième album de Viza Made in Chernobyl est une vision satirique des dégâts causés par Tchernobyl. Rassurez-vous, Viza est explosif, pas radio-actif.
Pour ceux qui ne le savaient pas encore: je suis désolé mais le monsieur de la météo de 1986 s’est trompé. Non, le nuage radio-actif de Tchernobyl n’a pas fait demi-tour en voyant la douane française et le panneau stop à la frontière. Tchernobyl a causé bien plus de dégâts que les médias et les politiques veulent bien nous avouer. Et les neuf musiciens de Viza ont décidés de rétablir la vérité par la satire sur fond de musique traditionnelle russe mélangé à un hard-rock explosif.
Et nous voilà embarqué dans le trans-sibérien de Viza, dès le premier titre "Trans-Siberian Standoff", un voyage à 200km/h (alors que l’original n’avance pas plus que les transiliens SNCF). La comparaison avec System of a down ou Serj Tankian est inévitable mais il ne faut pas les juger dès les premiers accords. Viza, à sa propre identité, sa propre originalité. Le rythme est beaucoup plus soutenu, les voix plus présentes, les guitares plus folles. Il suffit d’entendre " The Uzbek Brothel" ou bien encore "Viktor" pourtant en duo avec Serj Tankian pour s’en rendre compte. Viza ne se contente pas de faire du copier/coller. Ceux qui ont vu les neufs musiciens arméniens en première partie du leader de SOAD s’en souviennent encore ( en même temps avec un leader dont le nom est Knoup, difficile d’oublier). La puissance vocal de Knoup transcende Made In Chernobyl pour lui donner une dimension tantôt dramatique tantôt sacarstique. Viza transforme le rock par des instruments aussi surprenants que la balalaïka, guitare russe par excellence.
Made in Chernobyl vous emmène au coeur du réacteur, la musique de Viza respire la colère, l’agressivité et l’ironie des évènements de 1986. Viza vous plongent dans l’époque avec, "Sans Red", et "It’s all wrong" qui ressemblent étrangement à des titres hard-rock des années 1980’s. "My Mona Lisa" et "Napoleon complex",dont l’un est un clin d’oeil à France, restent bien en tête avec des refrains carrés et simples à retenir même pour des non anglophones. L’album se termine par deux titres arraches-coeur "What if " (un petit air de "Spiders" ,non?) et "Made in Chernobyl" , histoire de remettre une couche de tristesse sur des génocides oubliés.
.: Tracklist :.
1. Trans-Siberian Standoff
2. My Mona Lisa
3. Viktor (feat Serj Tankian)
4. It’s All Wrong
5. Dynamite
6. Napoleon Complex
7. The Uzbek Brothel
8. Fork in The Road
9. Sans Red
10. What if?
11. Made in Chernobyl