Un peu à l’image de Gojira, Zuul-FX est allé chercher une certaine renommée à l’international pour mieux s’imposer sur son territoire local; depuis By The Cross en 2005, le groupe a vécu de belles choses sur le continent européen, que ce soit au niveau de l’accueil du public ou des prestations scéniques remarquées aux côtés de Korn, Slayer, Lamb Of God ou Machine Head… Live Free Or Die en 2007 a affirmé le style du groupe, à savoir un métalcore ouvert empreint d’émotion et de violence, qui apporte une vision décomplexée du métal extrême, n’hésitant pas à assumer certains penchants «Néo» tout en gardant une vraie fureur musicale et vocale dans une démarche qui pourrait s’apparenter sous certains aspects à celle de Slipknot ou Mudvayne.
Il faudra environ une dizaine de seconde à Zuul FX pour vous convaincre du bien fondé de l’acquisition de ce The Torture Never Stops: une intro surpuissante et rentre-dedans, à l’image du dernier Kylesa, histoire de mettre les choses au clair tout de suite. Puis tout s’enchaîne très vite, un son de basse à la Mudvayne par-ci, un riff à la Pantera par là («The Maze»), dans des compositions dont l’énergie suinte comme les meilleurs titres de Slipknot… Zuul-FX pioche certes dans de nombreux courants métal mais garde son identité propre car l’ensemble est unique. Moins métalcore que Dagoba, plus rapide que Gojira, Zuul FX officie depuis 8 ans dans l’arène métallique et ça se ressent. Loin de nous l’idée que le groupe a traîné pour trouver un successeur à Live Free Or Die, il a surtout beaucoup travaillé et le résultat en découle naturellement. Korn ne sait plus faire des titres comme lors son époque dorée? Pas de problème, Zuul FX s’en charge en pondant un magistral «Beat The Crap Out» dont le refrain rappelle les meilleures heures vocales torturées de Jonathan Davis. Si le batteur de Lizanxia et One-Way Mirror, Clément Rouxel, a rejoint l’aventure pour ce nouvel album, on peut dire que son jeu alternant les phases groovy et rapides colle parfaitement aux jeux de guitare et basse de Karim et Shag.
Cet opus est bourré d’influences de nombreux courants du métal; pourtant la cohérence entre les morceaux et à l’intérieur des morceaux est bien là. On va retrouver par exemple, des ambiances Korniennes, avec au beau milieu un passage Death plus classique à la Opeth («Living Creature»), ou encore un excellent «Song Of The Dead» très typé Southern-Metal mais avec une double pédale presque Hardcore et un sample bouclé en arrière… Une grande diversité donc, mais pas d’errances aux confins de styles qu’ils ne maîtrisent pas parfaitement. Le petit bémol, puisqu’il faut bien en trouver un, peut résider dans l’accent français du chant très reconnaissable qui pourra titiller les plus tatillons, ainsi que dans le relatif manque d’originalité des paroles et des thèmes… mais si la qualité d’un album reposait essentiellement sur cela, on laisserait de côté bien des galettes de métal moderne… L’essentiel, à savoir le travail vocal est maîtrisé en tous points,du chant guttural intense aux refrains plus émotionnels ne versant pas dans l’habituel mélo pathétique des refrains metalcore US.
The Torture Never Stops trouve parfaitement sa place aux côtés de The Way Of All Flesh de Gojira ou Poseidon de Dagoba; il incarne une vision résolument moderne du métal français, ouvert au plus grand nombre, mais sans troquer la violence originelle pour de pâles intentions commerciales. Brutal et émotionnel, pointu mais ouvert, l’écoute de l’album est jouissive, et sera redoutable en live sans aucun doute. On vous en reparlera d’ailleurs très bientôt.
.: Tracklist :.
1. I want to kill you like they do
2. The Maze
3. Beat the crap out
4. Dancing around death
5. The torture never stops
6. Man of silence
7. Living creature
8. Devil son VS sexy bitch
9. Bipolar Confusion
10. The song of the dead
11. Missa pro defunctis (Requiem)