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Interview The Walking Dead Orchestra.

« Notre rêve ce serait de clipper tous les morceaux parce que c’est vrai que la guerre se fait maintenant sur internet et sur la qualité de ta vidéo ».

Interview de Florian (chant) et Pierrick (basse) de The Walking Dead Orchestra, le 24 novembre au Black Dog (Paris), à l’occasion de la sortie de « Resurrect », deuxième album du groupe.

Depuis cette rencontre, l’affiche de l’édition 2018 Hellfest a été dévoilée et The walking dead orchestra y jouera le 22 juin ! Une sacrée reconnaissance pour le groupe et un rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs de deathcore !

L’album est sorti le 13 octobre, depuis plus d’un mois. Avez-vous de bons retours ? Des propositions de concerts ?

Pierrick : c’est en train de se faire. On est justement en pleine partie booking pour voir ce qu’on peut faire pour 2018/2019 et on commence à avoir des retours assez intéressants pour cet album, on commence à récolter un peu les fruits du travail qui a été fait en amont.

Le groupe a connu un changement de line-up entre les deux albums ?

Florian : effectivement. Je n’étais pas là pour le premier album en 2013, j’ai intégré le groupe il y a deux ans. J’ai donc été là essentiellement pour « Resurrect ».

Pierrick : je suis arrivé il y a un peu plus d’un an maintenant.

Florian : mais on connaît le groupe depuis longtemps !

Pierrick : je connaissais le groupe avant de l’intégrer. Je connais Kevin et Jean-Baptiste, les deux guitaristes, depuis que je suis gamin.

Vous étiez là au moment de la composition de cet album ou bien toi Pierrick tu es arrivé trop tard ?

Pierrick : je suis arrivé en cours.

Florian : moi j’étais là pour la composition mais je suis essentiellement interprète. C’est Jean-Baptiste, créateur et compositeur du groupe, qui compose musique et paroles avec Cédric.

Pierrick : le groupe a eu la chance de faire tourner l’album pendant à peu près 3, 4 ans, c’est quand même assez conséquent mais en même temps chronologiquement parlant c’est long pour sortir un deuxième album. Mais ça s’explique. Il y a eu des changements de line-up et surtout de la demande en terme de concerts et il fallait faire un choix. C’est soit le groupe continuait à faire des concerts, soit arrêtait pour faire le 2e album. Le choix a été de continuer les concerts et la composition a pris du retard mais au bout d’un moment, il a fallu trancher et décider d’arrêter pour composer. JB et Cédric se sont enfermés pour quelques mois pour composer. Quand je suis arrivé, la composition était bien avancée. On a un regard d’arrangement sur les compositions mais on était surtout là sur la partie production et enregistrement/mixage/mastering parce qu’on fait tout nous mêmes donc forcément ça a été un peu long.

Pierrick : on fait tout nous mêmes tant pour des raisons financières qu’artistiques. Les raisons financières parce que c’est conséquent d’enregistrer un album dans un studio sans compter qu’il faut trouver le bon studio, qui sonne bien, l’ingé son avec lequel tu as du feeling, qui va faire ressortir le son comme tu veux et puis ça demande de l’argent, on est bridés par des temps d’enregistrement. On a préféré se dire qu’on allait monter notre studio, faire ça chez nous et en plus on a la chance d’avoir JB le guitariste qui est très geek sur les logiciels d’enregistrement depuis qu’il est gamin. En plus ça nous permet artistiquement parlant d’être complètement libres.

Florian : l’avantage est là. On peut contrôler, tout gérer de A à Z et même si on trouve une erreur à la fin, on refait. On n’a pas spécialement de dead-line. On s’en impose une mais finalement on est autonomes.

Pierrick : c’est une vraie force.

Le premier album est sorti sous le label Klonosphère, le deuxième chez Unique Leader Records, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Pierrick : Klonosphère n’est pas vraiment un label, je crois que c’est un collectif. C’est vrai que pour le premier album on avait signé chez Klonosphère pour la distrib. On cherchait un label et on a eu la chance de signer chez Unique Leader Records qui est quand même un label assez conséquent dans le death metal. On a démarché avec nos mails, nos petits doigts. On s’était fait une grosse liste et on a regardé ce qui était le plus intéressant. On a eu de la chance parce qu’Unique Leader nous a répondu et nous a dit que ça faisait un moment qu’il nous regardait de loin et était intéressé. Je n’étais pas encore dans le groupe, mais lors d’une tournée, un groupe, Internal Bleeding je crois, qui était déjà chez Unique leader, a joué avec The Walking Dead et le label leur avait demandé de regarder un peu ce que ça donnait sur scène pour savoir si ça pouvait être intéressant. Ils nous ont proposé un contrat de production, pas de diffusion. C’est une chance parce que c’est assez rare maintenant les contrats de production vu la carence qu’il y a dans l’industrie de la musique. On a donc signé, c’est une belle visibilité, c’est un vrai label, c’est une preuve de professionnalisme et puis ça nous met un petit doigt aussi à l’étranger parce que le label est basé aux Etats-Unis.

Florian : en terme de style ça correspond bien.

Pierrick : c’est vrai que ça c’est hyper intéressant. Quand on a commencé à enregistrer l’album, on s’est répartis les tâches, certains s’occupaient plus du management, d’autres de la production et ce qui est marrant c’est que le chemin de composition sur le deuxième album a collé avec le label Unique Leader. Le premier album était teinté un peu plus deathcore et je ne pense pas qu’on aurait signé chez Unique Leader si on avait continué dans cette lignée parce qu’ils ont quand même leur marque de fabrique.

Il y a donc un changement de style musical entre les deux albums, pourquoi ?

Pierrick : on n’a pas vraiment changé de style mais il y a eu le changement de line-up et comme le premier album avait une teinte un peu plus deathcore, JB et Cédric ont aussi évolué sur leur façon de composer, c’était un peu plus mature. On voulait aussi faire quelque chose d’un peu plus sincère, plus propre à nos personnalités. On écoute à peu près tous les mêmes groupes, on est tous de la même veine, et là ça correspond vraiment à nos personnalités et à l’image que l’on veut donner. On veut quelque chose de très sincère, qui parle, brut de décoffrage et efficace sur scène. Du coup bizarrement c’est vrai qu’il y a eu cette direction mais on a gardé quand même un peu ce côté très moderne dans le son, dans la composition. On adore des groupes comme Cannibal Corpse, Dying fœtus, tous ces groupes qui ont fait notre jeunesse même si je ne suis pas très vieux (rires), on peut dire ça pour Cédric !

Florian : tu l’effaceras ça (rires)

Pierrick : on a gardé un côté très old school dans le son et la composition mais en gardant aussi un côté très contemporain, de notre temps, parce qu’on ne veut pas s’enfoncer dans quelque chose qui a déjà été fait.

Florian : je ne dis pas qu’il y a une grosse différence de génération entre Cédric et JB mais vu que c’est eux qui composent finalement ils n’ont pas tout à fait les mêmes influences parce que JB est un peu plus jeune et parfois plus influencé par des groupes un peu plus deathcore de cette dernière décennie alors que Cédric est plus sur des trucs 90 et finalement on arrive à un truc un peu plus death metal pas mal mélangé. D’ailleurs on n’a même pas d’étiquette. Le terme de death metal devient de plus en large j’ai l’impression. Les dix dernières années on a eu affaire à la scène deathcore et finalement on arrive à avoir ce style là.

Pierrick : Nous on dit death metal parce qu’on a des influences de groupes pionniers comme Cannibal Corpse ou Dying fœtus

Florian : on laisse le public nous choisir une étiquette puisque finalement c’est lui qui écoute.

Pourquoi avoir choisi ce style de musique comme mode d’expression ?

Pierrick : On a tous un parcours un peu différent par rapport à ça.

Florian : on arrive à se rejoindre parce que le metal c’est quand même un cercle, c’est fermé, mais y a tellement de styles dans le metal. Moi par exemple je n’ai rien à voir en terme d’influences et finalement on arrive à se retrouver dans un même groupe alors qu’on n’a pas du tout écouté les mêmes trucs.

Pierrick : moi si je prends mon évolution personnelle, j’ai commencé enfant par les Beatles et après en grandissant j’ai commencé à écouter d’autres choses, du AC DC, Iron Maiden, Megadeth, Metallica. Quand tu joues d’un instrument, tu cherches des trucs un peu plus techniques. Le metal qu’on joue est très technique et on cherche quelque chose d’un peu plus pointu sur l’instrument pour avancer et du coup ça m’incite à écouter des groupes. Beaucoup de personnes n’arrivent peut-être pas à écouter ce style tout de suite parce que je pense qu’il y a aussi une compréhension technique sur l’instrument. Je vois que dans le metal, dans le public en tout cas, beaucoup de personnes sont là aussi pour admirer la performance et si c’est bien fait là elles vont se lâcher c’est assez marrant donc je pense que les deux sont assez liés. Et puis après il y a simplement faire de la musique et se faire plaisir. Moi j’arrive à retrouver du plaisir comme si je jouais du hard rock dans le death metal. Faire groover certaines parties pour moi c’est pareil que si je jouais du ACDC. C’est assez drôle.

A la lecture des chroniques de l’album, l’expression « musique qui tabasse l’auditeur » revient régulièrement. Vous pensez que c’est une musique faite exclusivement pour le concert ou qu’on peut écouter dans son salon ?

Pierrick : tu as deux types de public. Le metalleux qui va écouter ce genre de musique et ne va jamais aller à un concert et celui qui va écouter un ou deux morceaux de l’album, aimer et se dire qu’il préfère les voir en concert. Nous on aime bien dégager cette image là, se dire qu’on fait peut-être du metal, des morceaux à 260 bpm, ne laissant aucun répit, qui tabassent, mais sur scène on essaie aussi d’apporter justement ce côté on est là pour se faire plaisir, on est là tous ensemble, on va s’amuser et on va faire les choses bien, on va faire comme sur l’album.

Vos concerts durent combien de temps ?

Pierrick : 45 minutes. C’est très physique.

Florian : je ne te cache pas que j’ai déjà eu des problèmes (petits) de voix mais ça fatigue ce style de chant. Ce n’est pas comme les chanteurs pop qui peuvent chanter une heure et demi. Moi c’est physique surtout que je dois bouger en plus. Pareil pour les autres et surtout Cédric à la batterie … on est dans un truc physique hein !

Pierrick : c’est une condition de sportif professionnel. On s’impose un rythme de travail. Je fais un minimum de deux heures de basse par jour. Avant les répètes ou avant les concerts on se fait minimum une demi-heure d’échauffement tous ensemble pour travailler, parce que si on arrive en concert sans s’être échauffés, c’est la crampe directe et c’est fini. 45 minutes c’est aussi un choix d’efficacité parce qu’on sait très bien que l’attention du public baisse. Naturellement tu vas être moins attaché à ce que tu regardes. Quand on nous propose de faire une heure, c’est possible pour nous mais on préfère 45 minutes par choix, pour le public, parce qu’il y a aussi d’autres groupes qui passent avant et après nous et pour l’attention du public c’est très important.

Florian : je pense qu’il y a un juste milieu. Surtout qu’on a deux albums donc 45 minutes je pense que c’est un juste milieu pour pouvoir présenter un peu les deux.

L’interlude au milieu de l’album, c’est pour respirer un peu ?

Pierrick : c’est une respiration oui.

Florian : ça marque la moitié de l’album.

Pierrick : oui c’est ça,  il y a une histoire autour de l’album. On a un personnage principal, qui s’appelle l’architecte. Il est sur le premier album également donc il y a une évolution.  Chaque morceau raconte une partie de l’ histoire et chaque album est un chapitre.

Qui est l’architecte ?

Pierrick : c’est un personnage lambda comme nous tous. Le contexte de l’histoire c’est un monde apocalyptique dans lequel la société essaie de se reconstruire et ça fait différents clans.  Ce personnage là est comme tout le monde et il lui arrive différentes aventures jusqu’à une certaine apogée. Je ne veux pas trop en parler là parce qu’il y a toute une histoire à découvrir. On aimerait bien broder autour de cette histoire pour construire d’autres choses, on aimerait bien faire une bd, un comics autour de cette histoire et le vendre en même temps que l’album.

Le problème avec le chant hurlé c’est qu’on ne saisit pas toujours bien les paroles, ce n’est pas un peu dommage lorsqu’on a une vraie histoire à proposer ?

Pierrick : et encore il articule bien ! (rires)

Florian : c’est vrai je fais vraiment des efforts ! quand je suis en live j’accentue vachement certaines « punch line » dans des phrases avec des mots qui sonnent bien. Pour moi interpréter des paroles c’est ça aussi. Certains mots pèsent plus que d’autres.

Pierrick : c’est marrant que tu dises ça parce que pour un public c’est important de s’attacher à des paroles. Mais l’enjeu est là aussi dans ce style je trouve, c’est d’arriver à ce que les paroles soient compréhensibles et je trouve que Florian se débrouille bien mais quand on n’a pas l’oreille avertie, ce style ce chant, ça peut être compliqué.

Parlez-nous un peu de la réalisation du clip « Ressurect the scourge ».

Pierrick : on a bossé avec Yvan Cahagne, réalisateur de Normandie, et avec la compagnie Arcanum  de Grenoble. On avait tout un concept. On voulait refaire la pochette de l’album avec le laboratoire. On est partis de ça et on a tout construit nous mêmes avec l’aide d’Arcanum, avec zéro budget mais ça a été un long travail, on s’est buté à faire quatre mois de déco, de travail, de conception, chez un copain à nous qui nous avait prêté sa mezzanine dont il ne se servait plus du tout dans son garage. On a défoncé les murs, on est allés prendre des carreaux je ne sais où dans des usines abandonnées, on a tout construit nous mêmes, pris de la viande qu’on a mis dans des bocaux, on a fait l’électricité, on a tout fait. On était partis sur un concept un peu « film à l’ancienne » un peu les vieux films d’horreur d’époque ou les vieux Spielberg où il y avait de vraies décos. On adore ça et on s’est dit qu’on allait faire la même chose.

On sent qu’il y a une influence cinématographique dans ce que vous faites.

Pierrick : complètement.

Florian : oui mais le réalisateur, Yvan, c’est un peu son délire aussi.

Pierrick  : on a pris un réalisateur qui est très bon là-dedans et fait de belles réalisations. On a bossé ensemble à distance, il n’est venu que pour le tournage et même lui quand il a vu le décor il a été surpris et a dit que la dernière fois qu’il avait vu ça c’était sur un plateau de ciné. Mais on a eu la chance d’avoir Arcanum, une compagnie qui bosse dans la déco de théâtre et qui fait tout elle-même avec zéro budget.

Pourquoi le choix de ce titre pour un clip ?

Florian : « Resurrect the scourge » est le titre qui introduit parfaitement l’album et met dans son ambiance.

Pierrick : notre rêve ce serait de clipper tous les morceaux parce que c’est vrai que la guerre se fait maintenant sur internet et sur la qualité de ta vidéo.

Le mot de la fin ?

Florian et Pierrick : merci beaucoup !

Florian : et on reste metal !

Merci à Florian et Pierrick ainsi qu’à Roger de Replica et rendez-vous en juin 2018 au Hellfest !

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