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Interview Cylew en décembre 2017 au Hard Rock Café (Paris)

Chase your dreams !

Rencontre avec Arnaud, guitariste du groupe Cylew, le 1er décembre, au Hard Rock Café (Paris).

Les deux premiers albums étaient le projet de Lady Cylew, quand es-tu arrivé dans le groupe ?

Je suis là depuis le début mais à la base, c’était son projet, c’est devenu un groupe par la force des choses et des rencontres. Nous nous sommes vraiment soudés tous les trois lors de la promotion de « Black Lace Prophecy », quand on a commencé à tourner pour cet album là et surtout quand on a décidé de rentrer en studio tous les trois pour Cylew. La façon de travailler a révélé qu’on était réellement devenu un groupe. Je pense que la volonté de Lady Cylew était d’être dans un groupe mais plus tu avances plus tu t’aperçois que les rêves que tu as quand tu es adolescent (adolescente dans son cas) ne peuvent pas aboutir parce qu’on fait ses études, on passe des diplômes, les gens qui te suivaient, qui jouaient avec toi ont plus envie de suivre une carrière de prof, d’avocat ou autre et finalement défendre ton propre projet toute seule devient peut-être plus facile en t’accompagnant de musiciens de session que tu fais venir au coup par coup mais en basant toute la com sur toi. Là c’est devenu autre chose.

Ça veut dire que c’était elle qui composait la musique également ?

C’est toujours elle qui apporte les chansons, elle les travaille guitare/voix ou piano/voix. Pour le dernier album, elle nous faisait écouter les petites maquettes qu’elle avait travaillées de son côté, on se réunissait après dans mon studio, on se mettait chacun à notre poste, c’est à dire moi à la console et à la guitare, Chris à la batterie, elle derrière un micro et de temps en temps, avec une guitare et à partir de ça, on essayait de jouer la chanson. Des fois on changeait des accords, donc on recomposait un petit peu le titre et on a élaboré vraiment l’album de cette manière là. Ça veut dire que dès qu’on avait une petite idée de la chanson telle qu’elle devait être on l’enregistrait tout simplement. Ça partait d’abord d’un travail qu’elle avait fait en amont mais d’un travail de groupe quand même. Comme tous les groupes qui nous ont nourris quand on était ados, ce travail en studio de laboratoire, plutôt que chacun de son côté, c’était vraiment une espèce de fantasme et ça a révélé le fait qu’on soit devenu au fur et à mesure Cylew aujourd’hui.

C’est mon métier d’enregistrer et de mixer des disques depuis une petite quinzaine d‘années donc c’est facile pour nous de le faire. J’ai commencé l’instrument très jeune et je ne l’ai jamais lâché mais quand tu deviens ingénieur du son, tu bascules d’un autre côté. Tu te poses la question de la légitimité de reprendre un instrument, après tout ce que tu enregistres toute la journée, tous ces musiciens talentueux que tu vois. Sauf qu’à un moment ça devient plus fort. Au début je dépannais. Et maintenant je fais plus que dépanner parce que ça fait partie de moi et que je l’assume réellement. Ça a pris du temps mais ça a contribué au fait qu’on devienne un groupe.

Vous avez les mêmes influences musicales ?

On a beaucoup d’influences. Toute la scène rock américaine des ninetees.

Quand vous parlez de retour aux sources, c’est parce que vous avez supprimé toute la partie électro ?

C’est par rapport à ça et aussi au processus d’enregistrement dans le sens où on a enregistré beaucoup de choses live. Beaucoup de parties définitives sur l’album, au niveau de la batterie, des guitares, sont les toutes premières prises. Et j’ai le parti pris depuis quelques temps maintenant d’enregistrer sur de la bande 24 pistes. Aujourd’hui on enregistre la musique sur des ordinateurs, avant on l’enregistrait sur de la bande. J’ai investi là-dedans et je défends ce procédé. C’est le son que j’aime. Le son des productions qui m’ont donné envie de faire ce métier. Des albums de Nirvana ou de Metallica ont été enregistrés ainsi pour une raison évidente, ça sonne mieux. Mais forcément, à un moment, ça passe en numérique aussi. Il ne faut pas être un ayatollah du tout analogique mais profiter un peu de toutes les technologies qu’on a sous la main aujourd’hui, profiter du meilleur des deux mondes mais ça nécessite aussi de mettre sur la bande quelque chose qui soit au plus proche du définitif parce que tu ne peux retoucher que peu de choses. Ça nécessite de mieux jouer. Je ne veux pas faire une généralité mais ce n’est pas trop dans l’air du temps de prendre le temps de bien jouer. On va chanter un refrain, le deuxième refrain c’est le même, on colle, voilà. Avec une bande magnétique c’est un petit peu plus compliqué. Artistiquement je trouve que c’est pauvre de se limiter à ça. Après chacun sa vision, il y a énormément de choses faites comme ça aujourd’hui qui marchent très bien et les gens s’en satisfont complètement. On a eu envie avec Cylew de faire un album, je ne veux pas dire personnel parce que ça veut tout et rien dire, mais de faire quelque chose comme on avait envie de le faire, de prendre le temps qu’il fallait. Aujourd’hui la tendance est àl’Ep, nous on a juste attendu trois ans.

Il s’est passé quoi pendant ces trois années ?

On a travaillé en studio. Pas pendant trois ans, pas tous les jours bien sûr mais cumulé, ça a bien fait six mois de studio au total. Et surtout ça nous a permis de prendre le temps de réécouter, de valider des versions, de refaire des morceaux autrement. On a eu le luxe de faire tout ça et on a sorti l’album qu’on voulait faire, dont on est fiers parce que j’ai l’impression que cette sincérité se ressent et qu’on la sensation d’un groupe qui joue même si on n’a pas enregistré à quatre. Ça respire, il y a un côté humain et pas apporté uniquement par ce procédé. C’est aussi parce que dans mes autres productions je souligne vraiment cette approche du travail, à savoir que la musique soit humanisée. Enjoliver des choses c’est normal mais en restant le plus fidèle possible à ce que ce sera en live. J’ai toujours considéré qu’un enregistrement est une photo. Une photo tu peux la retoucher mais tu n’en fais pas quelque chose de formidable si à la base elle n’est pas relativement bonne. Avec ce principe de production, tu as au final quelque chose de vrai à mon sens.

Vous avez un bassiste uniquement pour la scène ?

Oui. Encore une fois, on n’est pas du tout contre l’idée d’intégrer une quatrième personne de manière permanente mais on a un noyau dur très très fort aujourd’hui et je pense que ça sera difficile pour cette 4e personne. On est vraiment très proches, avec des centres d’intérêt commun en dehors de la musique qui vont de la nature jusqu’au sport. On en arrive à communiquer sans avoir à parler.

Vous vous êtes rencontrés comment ?

J’ai rencontré Lady Cylew sur internet à l’époque de myspace, en 2006. Elle avait un myspace musique, j’avais repéré ces petites compos qu’elle faisait. On avait un petit peu échangé et quand elle m’a dit qu’elle faisait tout toute seule (elle avait un petit groupe qui l’accompagnait en live, mais elle travaillait essentiellement seule avec son ordinateur, elle faisait ses petites compos dans sa maison), quand j’entendais cette voix, cet accent parfait en anglais parce qu’elle a grandi là bas, je me suis dit qu’il fallait qu’on reste en contact, qu’on fasse quelque chose. J’ai commencé à jouer avec elle à partir de 2007 au moment où elle avait besoin d’un bassiste, je suis guitariste mais j’ai remplacé le bassiste au pied levé. L’année où j’ai découvert ses chansons, j’avais travaillé avec Chris sur un projet d’un groupe dans lequel il était auparavant et naturellement, quand le batteur est parti, comme on s’était bien entendus et que ça intéressait musicalement Chris, il nous a rejoints. On a donc évolué ensemble sans être, Chris et moi, trop impliqués dans la composition, un petit peu dans la production mais de très loin, pour soutenir le projet et c’est vraiment au bout de 5 – 6 ans que cette relation a muri et est passée du stade de musiciens qui accompagnent quelqu’un à cette idée de groupe.

Vous avez fait beaucoup de scène ?

On a dû faire une quarantaine de concerts pour défendre « Black Lace ». On a même tourné, juste Lady Cylew et moi, aux Etats Unis, en guitare/voix pour se tester là bas aussi. Là maintenant c’est l’étape d’après qui nous excite le plus, ça veut dire aller jouer. L’album sort le 15. Le but premier c’est de faire vivre cet album sur scène. On a envie de jouer partout. Comme on a fait cet album là d’une manière très live, on est apte à jouer dans beaucoup de conditions, même acoustiques s’il le faut. Au final c’est pour ça qu’on fait de la musique, c’est pour la partager sur scène.

Une anecdote au sujet de l’enregistrement ?

Quand tu enregistres une chanson, quand tu poses les premières bases, le chanteur ou la chanteuse enregistre en même temps mais on appelle ça une voix témoin, c’est à dire que la voix sera sûrement refaite après et on n’est pas sûr de la garder. Cette voix chante juste pour nous guider en vue de la refaire plus tard. Sur « Like a fly », le 2e titre de l’album, la voix témoin qu’elle avait enregistrée était tellement la prise de chant qu’il fallait qu’elle fasse qu’on l’a gardée.

 

A Lady Cylew qui nous a rejoints pour la fin de l’interview.

Il y a beaucoup de mélancolie dans tes compositions. C’est juste un style artistique ou un reflet de ta personnalité ?

Lady Cylew : Je suis toujours attirée par ce qui est sombre et triste mais j’ai une personnalité plutôt optimiste et positive. Même si c’est des moments qui m’inspirent pour créer, ce n’est jamais complètement noir dans les paroles, il y a toujours quelque chose qui fait que c’est une étape ou qui a aidé à surmonter quelque chose donc toujours une connotation positive à la fin et qui part vers un avancement. Je n’écris pas des textes engagés. Il y a des événements de la vie de tous les jours me concernant moi ou quelqu’un que je connais qui vont m’inspirer pour écrire mai ça ne sera pas forcément pointé du doigt ou nommé.

C’est toi qui écrit les textes exclusivement ?

Lady Cylew : Oui. J’arrive avec le squelette de la chanson, guitare / voix ou piano / voix. Je propose un certain nombre de titres et les garçons vont choisir ceux qui les inspirent puis les sublimer avec des arrangements, des changements de structures, on essaie d’amener la chanson le plus loin possible.

Arnaud : on ne prend pas part à l’écriture mais on accorde énormément d’importance à coller musicalement sur les paroles. Je pense que pour appréhender un titre, surtout quand on fait de la musique chantée, si tu ne comprends pas le texte, je ne vois pas comment musicalement tu peux servir la chanson. En tant qu’instrumentiste et en tant qu’arrangeur on est là pour servir un morceau.

L’album oscille entre rock et ballades, en tant que guitariste, tu préfères jouer les morceaux plus rock ?

Arnaud : ça n’a pas d’importance. Souvent l’émotion que tu dois mettre dans une ballade est beaucoup plus difficile à transmettre et à faire sortir de toi qu’un gros riff où tu peux te cacher derrière plein de disto, plein d’artifices. Justement le côté épuré demande un énorme travail et une appréhension de ton instrument et de ton interprétation toute en subtilité et ce n’est pas facile d’être subtil.

Quelle pourrait être la devise du groupe ?

Arnaud : have fun, life is too short !

Lady Cylew : chase your dreams !

Merci à Arnaud et Lady Cylew ainsi qu’à Roger de Replica !

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