{multithumb thumb_width=490 thumb_height=327}Depuis la sortie de Soma, Eths a intégré la très restrictive caste des groupes metal Français faisant salle quasi-comble tous les soirs. Et ce n’est sûrement pas avec l'arrivée du très bon Tératologie que la donne risque de changer. Rencontre avec le groupe au complet quelques heures avant leur concert bordelais.
BEN : Le Soma tour s’est étalé sur près de dix-huit mois. Suite à cette longue période, aviez vous déjà en tête des brides de morceaux ou être vous vraiment partis de zéro ?
Staif (guitare) : Deuxième solution.
Greg (guitare) : Réponse B ! (rires)
Candice (chant) : On n’avait pas vraiment le matos déjà à la base.
Staif : La tournée à été vraiment très longue. On aurait aimé travailler sur de nouvelles choses, mais en général on était vraiment fatigués…
Certains groupes aiment enchaîner les choses très rapidement, ce qui n’a jamais été le cas de Eths. Est-ce un processus compliqué d’accoucher d’un disque comme Tératologie ?
Greg : Pas vraiment. Mais pas contre je pense qu’un petit moment est nécessaire avant que l’on soit en phase pour le faire, afin de pouvoir livrer un résultat final qui puisse vraiment être le reflet de nos envies. Quelque chose de différent.
L’album est beaucoup plus fouillé dans ses instrumentations. Avez vous regrettés de ne pas pousser aussi loin dans les détails pour Soma ?
Candice : Je ne pense pas. On écoutait des choses très différentes, donc nos envies étaient bien évidemment très éloignées de ce qu’elles peuvent être aujourd’hui.
Quelles ont donc été vos influences pour ce nouveau disque ?
Staif : Elles sont nombreuses, comme toujours.
Candice : David Lynch par exemple.
La critique a été unanime, mais une partie du public a parfois avouée avoir d’avantage de difficulté à rentrer dedans. Aviez-vous conscience lors de l’enregistrement du disque qu’il serait plus difficile d’accès ?
Candice : On a fait les choses naturellement, mais on savait que ce disque allait être moins évident, voire ne pas plaire à une personne qui appréciait le côté assez lisse de Soma. Mais on a fait ce que l’on voulait sans vraiment chercher à savoir si ça allait plaire ou non…
Greg : On aime bien changer, on a vraiment essayés d’évoluer sans véritablement se poser de questions.
L’artwork a par ailleurs déclenché quelques réactions, notamment sur votre forum. Pourquoi avoir poussé l’esthétique aussi loin dans le glauque ?
Greg : C’est un peu comme pour la musique, on a collé a ce que l’on a amené avec les morceaux !
Staif : On a fait un truc que l’on trouvait bon, après chacun jugera comme il le souhaite.
Staif, tu sembles avoir amené un grand nombre d’instruments supplémentaires aux structures des morceaux. Comment ont réagis les autres membres du groupe face à cette multiplication des éléments ?
Staif : Je suis arrivé avec toutes ces composantes, mais c’était bien évidemment une envie partagée par le groupe. C’était vraiment une envie commune d’aller vers des choses nouvelles.
Le disque a par ailleurs été enregistré avec différents musiciens de session. Quelle liberté leur a été laissée ?
Greg : Rien, strictement rien ! (rires). Plus sérieusement, Pierre nous a vraiment beaucoup aidés. La rythmique avait à l’origine été faite par Staif grâce à des boites à rythmes. Lui a amené un côté vraiment groovy, on avait un bon feeling. Après on a décidé des choses à faire un peu tous ensembles.
Staif : On a guidés plus que forcés, en laissant ces musiciens apporter leurs idées. On n’était pas derrière eux pour dire de faire ceci ou cela, utiliser telle ou telle cymbale.
Candice : Il était important que chacun apporte sa petite touche personnelle.
Greg : Il fallait qu’ils soient à l’aise, et non qu’ils prennent un rôle dans lequel ils ne se sentaient pas.
Geoffrey et Matt, vous qui êtes restés extérieur à la composition, comment avez-vous perçus l’album à première écoute ?
Geoffrey (basse) : J’ai trouvé ça bien plus mur et recherché. C’est que je leur ait dit, que c’était plus fouillé et que du coup le défi allait être bien plus chaud à relever (rires) !
Matt (batterie) : Au début, j’ai eu accès à seulement quelques morceaux, mais j’avais une opinion similaire sur le résultat.
N’est-ce pas trop difficile de passer après un batteur comme Pierre ?
Matt : C’est toujours dur, mais je pense que Pierre s’était déjà bien basé sur ce qui avait été fait en séquences. Mais c’est un travail que j’aime bien, tu relèves des choses que quelqu’un d’autre à fait, des éléments que tu n’aurais pas utilisé naturellement. C’est très intéressant.
Matt, tu repartiras début janvier afin de t’engager sur les routes avec My Ruin…
Matt : Au final non. Ils prennent un autre batteur, on a décidé ça d’un commun accord. C’était trop compliqué de concilier les deux…
La reconstitution du line-up semble avoir été assez difficile. Comment être vous tombés sur Geoffrey et Matt ?
Staif : Ca a été long parce que le groupe travaillait sur la composition en parallèle. On a donc décidés de le faire à trois plutôt que de choisir des gens avec qui les choses n’auraient pas collées.
Candice : On a quand même auditionnés quelques musiciens à ce moment là.
Staif : Après les choses se sont faites par des connaissances. On a trouvé Matt grâce à notre ingénieur lumières, et on a entendu parler de Geoffrey via le batteur de Sikh qui nous a parlé du jeune (rires)…
Le groupe a effectué une date en Angleterre avant de rentrer en studio. Quelle a été la réaction du public ?
Candice : Très étrange.
Greg : C’était très dur pour nous, très court. On venait tout juste de trouver Pierre et Donat qui ont enregistré le disque…
Staif : On a joué à peine trente minutes, donc les gens n’ont pas vraiment eu le temps de rentrer dedans. C’était du vite fait bien fait !
Vous aviez mis en boite un clip pour « Crucifère », une seconde vidéo est-elle en projet pour l’un des titres de Tératologie ?
Greg : On a bien le projet, mais le problème c’est qu’il nous manque encore les fonds (rires) !
Staif : Pour le titre, on ne sait pas encore, on décidera avec la personne avec qui on le fera.
Le DVD du Coriace Tour est disponible depuis fin octobre, à quel niveau vous être vous impliqués dans ce projet ?
Candice : On n’a pas vraiment suivis la chose de près…
Greg : C’était d’avantage en ce qui concerne le son, au niveau des mixages.
Et le DVD 100% Eths, c’est pour quand ?
Greg : On aimerait bien, mais c’est pas évident…
Staif : Il faudrait que l’on trouve les moyens, c’est toujours le même problème (rires) !