{multithumb thumb_width=500 thumb_height=333}BEN : Si l'on sait que MyPollux s'est fait connaître grâce à une première partie pour Pleymo, on connaît en définitive assez mal son histoire. Pourrais-tu revenir sur la formation du groupe et son parcours jusque ici ?
Lussi (chant) : Le groupe est né en 2001. C'est autour de notre première démo 5 titres qu'on a fait une bonne centaine de concerts dont une tournée de cinquante dates en Belgique entre 2002 et 2003. La vocation professionnelle s'est dessiné clairement et rapidement et après de multiples changements de line-up on a enregistré en 2003, à la suite de la tournée, notre premier album Trouble Amarante, un disque totalement auto-produit. Comme tu le vois, si la première partie de Pleymo a fait parler de nous, et notamment dans la presse spécialisée, elle ne représente pas du tout nos débuts. Début 2005 on a rencontré les gens de Warner avec qui ça a collé de suite. Trouble Amarante est ressorti en distribution chez Warner, ce qui a pu donner une meilleure chance à notre premier bébé. Du coup on a poursuivi une petite tournée, fait quelques belles premières parties… Fin 2005 commence l'enregistrement de Contraires. Nous entamons aujourd'hui une tournée pour défendre sur scène ce deuxième disque.
Vous êtes originaires de Nancy, est-ce une ville propice au développement de la scène Rock ?
Je ne sais pas si Nancy est propice au développement du rock mais elle est certainement un vivier de groupes. Il y a à Nancy une école de musiques actuelles, la MAI, qui attire beaucoup de musiciens qui forment leur projet ensuite. De plus la ville fait beaucoup pour favoriser la scène locale.
Après Pleymo, vous avez fait l'ouverture pour Staind et Bullet For My Valentine. Quel est le secret ?
Il n'y a pas vraiment de secret, nous avons un manager passionné et audacieux, Laurent Cléry. C'est sûr que cela nous aide énormément.
Vous venez de terminer une courte tournée, comment cela s'est-il passé ?
C'était super ! On n'avait jamais joué à Bordeaux et on a rencontré des supers groupes, talentueux et surtout extrêmement généreux comme Eliott ou E-Breed ! Là bas, le public se bouge pas mal et ça fait plaisir quand tu viens de si loin. On est passés quand même par le Nouveau Casino à Paris pour présenter notre nouvel album et vu la magie du lieu, c'était assez électrique. Pour finir le Nord nous a très bien accueillis à Rouen et Lille. On est très impatients de retourner sur la route !
Votre second album, Contraires, sera disponible à partir du 23 octobre. Quelles sont pour vous les principales évolutions ?
Ce disque est dans l'ensemble beaucoup plus homogène que Trouble Amarante. Ce sont les quatre mêmes personnes qui l'ont écrit alors que sur le premier disque, les chansons avaient été écrites par des équipes différentes à cause des changements de line up. On pense vraiment avoir trouvé notre son, et puis c'est vrai qu'on a eu plus de moyens donc plus de temps pour travailler précisément ce qu'on voulait. Le son est d'avantage rugueux et agressif, mais en revanche la voix se fait plus efficace et mélodieuse. Nous avons mûris dans notre écriture ce qui en fait un disque plus abouti. On a l'habitude de dire que Contraires ne peut pas être plus MyPollux qu'il ne l'est tellement nous avons mis tous nos êtres dedans et avons poussés nos recherches.
Le titre de l'album a-t-il une signification particulière ?
Il illustre le concept du disque qui est axé autour de la dualité que chaque individu a en lui. Les extrêmes qui se conjuguent en chacun pour former un tout équilibré.
Présente-t-il un concept ou un thème récurrent ?
Nous avons tous deux facettes à notre personnalité. Elles ne sont pas forcément opposées mais cohabitent en nous, parfaitement complémentaires, leur équation nous apporte un équilibre parfait. C'est le concept que nous avons souhaité développer. MyPollux est un groupe fait de paradoxes, nous sommes quatre personnalités très opposées mais c'est la réconciliation de tous ces antagonismes qui donne naissance à notre musique et nous apporte force et équilibre. Notre musique suit le schéma aussi avec un côté très métal et un côté plus mélodique. De plus, la structure de l'album, les textes et l'artwork sont également articulés autour de cette idée. Le visuel est basé autour des oppositions, des miroirs, tout en gardant le code couleur propre au groupe (le rouge, le noir) ainsi que le visuel très inspiré des contes de fées et des imageries enfantines.
Vous avez collaboré avec Joe de Gojira pour le morceau « Coffre à Souhaits ». Comment en êtes-vous arrivés à travailler ensemble ?
Très simplement. Quand leur dernier album From Mars to Sirius est sorti j'ai redécouvert Gojira qui m'est alors apparu comme possesseur d'une fraîcheur redoutable, bien au delà de tout ce que j'avais pu entendre auparavant. Quand on a composé « Coffre à Souhaits », le texte mettait en scène deux personnages, une petite fille et un monstre, il est vite apparu que Joe ferait un parfait monstre ! Je l'ai simplement appelé en lui présentant le projet auquel il a adhéré très vite.
Avec qui aimerais-tu enregistrer un morceau si l'occasion se présentait ?
Je suis une grande fan de Catherine Ringer des Rita Mitsouko, ainsi que d'American Head Charge dont je me sens très proche de l'univers harmonique et littéraire du chanteur, Martin Cock. Ce sont deux personnes que j'adorerais entendre sur l'un de nos disques. Bien sûr cela reste un rêve… Et en fait, je privilégie plutôt les découvertes que les rêves.
MyPollux est désormais signé en major. Quels sont les avantages et les inconvénients apportés par ce genre de structure ?
Des inconvénients, pour le moment et on croise les doigts, il y en a peu. On est à 100% autonomes, ils nous font beaucoup confiance. On fait tout tout seuls comme avant sauf que l'on a les moyens de faire cent fois plus de choses. On a une équipe qui travaille à fond sur la promotion, une chef de projet passionnée, c'est vraiment très agréable de bosser avec ces gens qui croient en nous. Peut-être que si on fait un bide, ce sera moins agréable mais pour le moment on ne peut pas se plaindre !
Que prévoit le groupe pour les prochains mois ? Un clip ?
On travaille en effet sur la réalisation d'un petite vidéo pour internet. On ne peut pas vraiment s'offrir un grand clip mais on travaille avec un ami réalisateur qui nous connaît bien. Bien sûr on prévoit de tourner à fond, parce que c'est ce qu'on préfère, l'échange avec les gens.
Merci à Lussi ainsi qu'à Laurent Cléry.