{multithumb}Le rock est décidément très en vogue, preuve en est avec cette tournée estampillée Europe 2 et regroupant Vegastar, Melatonine ainsi que les pionniers de Mass Hysteria. Pourtant, et étrangement, cette dernière date dans la capitale du nord n'aura rassemblée que très peu d'adeptes. C'est donc dans une salle à moitié vide que le groupe régional Ace-Out fait son entrée aux alentours de 20 heures. La troupe ne dispose que de quinze courtes minutes, mais donne son maximum pour essayer de faire se rapprocher un auditoire collé aux murs. Bien que ne proposant rien de bien original, le phrasé hip-hop du chanteur couplé à un bon gros son se laisse écouter facilement.
Apparemment, les groupies du premier rang n'attendent que Vegastar, et ceux-ci se voient donc accueillis par une déferlante de cris hystériques. Entre le début de la tournée et cette date, Un Nouvel Orage a eu le temps de se tailler un succès radiophonique plus que conséquent puisque aidé par le matraquage à outrance du single « 100ème étage ». Malgré la petite déception procurée par son premier album, le quintet assure ce soir une bonne performance, notamment grâce à ses titres les plus anciens tels que « Un nouvel orage » ou « A cause de toi ». Pour le reste, le manque de pèche ressenti à l'écoute du disque ne fait que se confirmer sur scène, exception faite des excellents « Elle blesse » et « La Faille », sur lequel la partie hurlée assurée par Nito d'Enhancer se voit occultée par un court pont rendant hommage à Pleymo.
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Difficile pour Melatonine de passer après un groupe jouissant depuis deux mois d'un tel succès. Habituée aux première parties telles que Garbage ou Lostprophets, la formation parisienne a cependant l'expérience du public difficile et s'installe bien dans la continuité de la soirée, en amenant des sonorités ni trop molles ni trop dures. La guitare posée après les deux premiers titres, Bénédicte sautille joyeusement sur « Elle s'inspire » ou encore le rigolo « J'aime pas » sans pour autant bâcler ses parties vocales. Le public n'est cependant que peu réceptif, et si le groupe à réussi à se forger un début de reconnaissance sur Paris, il est encore loin d'en être de même en province.
L'heure fatidique approche, et c'est avec une joie non dissimulée que la majeure partie du public retrouve les Mass Hysteria sur scène, quelques mois après leur concert à Roubaix. La salle semble se remplir, par l'espace et le son, en à peine quelques secondes. Craignant que Europe 2 n'ait imposé des règles strictes quant à la brutalité du set, je m'aperçois rapidement de mon erreur. Envoyant d'entrée de jeu ses « Attracteurs Etranges » suivi d'un « Poison d'asile » bien puissant, le groupe met le feu à un public jusqu'ici plongé dans une semi-léthargie. Les gars semblent possédés, à tel point que le concert manque de s'arrêter à la suite de l'introduction de « Aimables à souhait ».
Mouss et Yann envoient en effet valser les tambours disposés sur l'avant scène, et occupé à prendre mes clichés, je réceptionne celui du guitariste avec mon front. Complètement sonné, il me faut quelques secondes pour rediriger mon regard vers la scène, quelques secondes pendant lesquelles Mouss à apparemment chuté à son tour. Mass s'éclipse donc mais revient heureusement après une minute bien inquiétante, accompagné de son boitillant frontman. Celui-ci nous rappelle sa rupture des ligaments durant un concert estival, mais un fan hurlant « T'inquiète Mouss, tu t'assois, et nous on fout le bordel pour toi ! » le convaincra de ne pas suivre les conseils de l'équipe qui s'agite sur le côté. Le tabouret est cependant éjecté en vingt secondes montre en main, et la formation relance la machine. Celle-ci n'oubliera pas de respirer sur des compositions plus mid-tempo comme « La démesure » qui sera dédicacée aux fans de la première heure ou « Un homme à la mer ».
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Europe 2 est également gentiment égratignée au passage, Mouss annonçant que « L'emo Clef » sera ce soir dans son intégralité (les radios ayant tendance à largement écourter les morceaux). Après un « Contraddiction » franchement jouissif, Olivier propose de rajouter un petit « P4 » assassin, avant « Respect To The Dancefloor » qui verra la scène envahie par les furieux et les furieuses. S'excusant de n'avoir qu'une petite heure pour s'exprimer, l'armée sonore la plus meurtrière de France nous gâte avec sa cerise sur le gâteau, la « Furia » fédératrice. Sitôt sorti, la fine pluie Lilloise nous ramène vite à la réalité, jusqu'à la prochaine fois tout du moins…