C'est toujours avec plaisir que l'on se rend au Trabendo. L'ambiance y est toujours excellente et le son de qualité. Mais c'est avec encore plus d'entrain qu'on s'y rend quand s'y produisent des groupes talentueux.
Curtiss ouvre en guest et ils ne m'auront pas déçu. La jeune formation rock émo venue du sud de la France, réussi à conquérir quelques personnes malgré un public statique. Les compos sont finement écrites et l'interprétation sur scène semble de valeur. Chaque membre met du sien pour s'imposer et créer une ambiance planante teintée d'émo / screamo. Le chanteur possède un charisme et attire l'œil pour son jeu de scène. Le groupe ne paraîtra pas ridicule face aux « pointures » qui suivront…
Keishah n'est plus vraiment à présenter. Ce groupe de rap/métal a su s'imposer comme l'une des références du mouvement néo durant la période Nowhere. Leur album sorti l'année dernière aura suscité toute notre attention et c'est avec joie qu'on les retrouve au Trabendo. Le groupe semble à l'aise et possède un jeu de scène très énergique à l'image du bassiste. Les compos passent très bien mais il manque un peu de lourdeur au son du groupe. Les titres phares du dernier album sont joués et possèdent une dynamique vraiment intéressante. Pourtant, c'est sans aucun doute « Trip », extrait du premier maxi qui remporte la palme du titre le plus énergique … dommage que le public parisien soit aussi frileux.
Sikh, nouveaux signés sur le label Versus aux côtés de Keishah et (hed)P.E, montent sur scène quelques minutes plus tard. Les niçois vont nous proposer un show d'une qualité rare. On ne peut pas dire que la prestation fut exceptionnelle mais en tous cas le groupe fut surprenant. Kal, au chant, évolue sur scène avec une réelle aisance. Les compositions du premier album sont interprétées sans aucun accroc. Brutes et efficaces, celles-ci vont conquérir le cœur du public parisien. Ce n'était peut-être pas le rôle Sikh mais ils auront chauffé la salle à merveille pour l'arrivée d'(hed)P.E. Voici un groupe voué à un bel avenir …
(hed)P.E. emmené par Jarhead, sublime rappeur, investi la salle avec fureur. Quelle incroyable surprise que de le voir commencer le set par un morceau au mélodica ! Emmitouflé sous une tonne d'habits et avec un drapeau sudiste autour du bassin, Jarhead impose par sa stature. L'homme se déshabille rapidement et use de tout son talent pour faire vibrer la foule qui s'amasse devant la scène. Plus de doutes, (hed)P.E. est le groupe de la soirée et se permet même de reprendre quelques titres rap/métal bien connus (dont « Calm like a bomb » de RATM).
Complètement Tough Guy, ces musiciens semblent sortis d'une prison de haute sécurité ! Accumulant les shots de vodka sur scène et haranguant le public, le groupe va réchauffer la fosse. Le moment fort reste quand même l'interprétation du morceau culte, j'ai nommé « Killing Time ». S'enchaîne alors une avalanche de slams … Le groupe effectuera un rappel avant de conclure par une improvisation fleuve. Au final, cette soirée sera un bon souvenir qu'on gardera en mémoire. On reste encore étonnés par les performances des frontman des groupes à l'affiche. Pour ma part, je suis pressé de retrouver Sikh sur une prochaine date…
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