Paris a l’honneur de recevoir en son cœur la sensation punk/hardcore du moment. Gallows a en effet conquis la planète à crête en un unique album (Orchestra Of Wolves), et sillonne déjà les routes à travers l’Europe et les États-Unis. Avec une hargne et un accent purement british déjà légendaires, les brebis Gallows se sont rapidement forgées une solide réputation scénique au-delà de leur enclos britannique… Jugeons sur pièce.
Plus saoul que jamais, le frontman de Crossing The Rubicon nous en sort de belles entre les brûlots rock/punk du groupe. Toujours aussi puissant et efficace en live, les parisiens démontrent un groove que l’on ne soupçonnait pas ; on apprécie cette première mise en bouche.
Parween sort un son énorme, le public accroche et applaudit chaleureusement à la fin de chaque morceau. Le quatuor malaxe ses influences post hardcore auxquelles on pourrait adjoindre les univers de Refused et de Converge. Belle prestation qui sera saluée d’ailleurs par Gallows plus tard.
Charismatique roquet-rouquin, petite frappe hargneuse au torse bombé, Frank Carter (chant) résume à lui seul un pays, une nation à la This Is England. Gallows impressionne d’entrée de jeu et ça démarre très fort sur scène, mais tout semble se faire un peu à l’arrache. Dès le deuxième morceau, Carter descend dans la fosse, il y restera une quinzaine de minutes, y retournera même plus tard pour mieux monter sur le bar ! On n’était pas loin d’un moment anthologique mais quand la fosse est plus curieuse qu’aventureuse, la magie prend carrément moins… Les tubes « Orchestra Of Wolves », « Abandon Ship » ou encore « In The Belly Of A Shark » sont de sortie, on aura également droit à la reprise « Nervous Breakdown » de l’illustre Black Flag.{multithumb thumb_width=300 thumb_height=400}
Toujours intense mais pas toujours des plus carrés, le show convainc très clairement si l’on efface de son esprit qu’il s’achève au bout de 40 minutes seulement ! Il y a de quoi être déçu voire un peu énervé, à charge du groupe, on retiendra qu’il n’a qu’un seul album à son compteur. Quelques sifflets se font entendre mais vu l’apathie générale du public, ça ne sera pas l’émeute, juste une occasion de boire plus tôt une bière au bar du coin… Frank Carter confiait lui-même qu’il aurait aimé aller au Persistence Tour qui se déroulait au même moment ; voir la fin du set d’Hatebreed était sans doute plus importante pour lui que de continuer à jouer…{multithumb thumb_width=300 thumb_height=400}
Gallows a travaillé le public au corps sans pour autant montrer toute l’étendue de son talent que l’on soupçonne bien plus grand encore. Entre excitation, pour l’intensité du set, et déception, pour sa durée, le bilan n’est pas unanimement positif et l’on attend avec impatience la prochaine venue des Britons en France pour mettre tout le monde d’accord.
Photos : Clémence
Merci à Morgan de Yardie Productions et à Clémence !