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Ez3kiel – Le Trianon (28 avril 2013)

Il y a ces concerts où le temps s’arrête. Où la communauté musicale à laquelle vous appartenez ne compte plus, les codes vestimentaires sont déchirés, les idées reçues balancés de l’autre côté du mur. Ez3kiel a dépassé depuis longtemps le statut de groupe post-rock au line-up interchangeable. Il transcende ce soir son talent au travers de treize musiciens comme un véritable orchestre symphonique pour cette tournée extended de « Naphtaline Orchestra ».

La chaleur étouffe le Petit Trianon. Le public arrive par groupes de fourmis qui avancent à petit pas, pressés de rejoindre la niche devant la scène. L’atmosphère est tendue, le public oscille entre l’excitation et l’angoisse susciter par l’aglutissement de la masse. Plongé dans la pénombre, l’impatience se frictionne avec l’anxiété. La libération viendra par l’arrivée d’Ez3kiel qui englobera le public dans une bulle de sérénité et de nostalgie aux premières notes de « Derrière l’écran ».  Un spectacle de son et lumières se précipite dans un jeu de tableaux éblouissants sur l’écran dressé derrière la scène. On retrouve les personnages de Naphtaline qui s’entrechoquent dans des éclats dorées où se mêlent la mélancolie de la Belle époque et  le cinéma de Melville pour faire resurgir nos souvenirs d’enfance. Comme avec cette clarinette sur « Le lac des signes » qui nous rappel Pierre et le loup (Sergueï Prokokiev) ou encore l’Etrange noël de Mr Jack (Tim Burton).  Un frisson nous parcoure le corps.

Sans paroles, Ez3kiel joue avec nos émotions en caressant leurs instruments (« Naphtaline ») puis en les frappant avec ferveur (« Amantium » (Battle Field,2011)). On atteint l’orgasme musical sur « Leopoldine » et « The Wedding ». Happés par la splendeur des décors qui défilent sous nos yeux, transportés par la virtuosité de la musique, la bulle dans laquelle Ez3kiel a plongé son public flotte au dessus d’un Eden. L’altération du bien être (« Insomnies », « The Girl With The Sun In Her Hair » (reprise du John Barry Orchestra))et de l’angoisse (« Excebbe », « The Montague and the Capulet ») tiennent en haleine le spectateur, le plongeant dans un état d’aliénation aussi incroyable qu’inquiétant. Lorsque sonne le glas, à la dernière note de « Subaphonic », le public explose : applaudissements, hurlements et glapissements de quelques pleurs. Le rappel n’y changera rien, le public en voudra encore. Ez3kiel a vampirisé nos âmes avec un opéra symphonique loin du rock mais proche du divin.

A noter la très belle prestation de Gotha en première partie, à découvrir pour les amateurs de Florence and the Machine, Camille et Feist.

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Setlist :
Derrière l’écran
Adamantium
Naphtaline
Leopoldine
The Girl With The Sun In Her Hair
The Wedding
The Montagues and the Capulets
Insomnies
Le Lac Des Signes
Sirène 17
Exebecce
Kika
Volphoni’s Revenge
Subaphonic

Ez3kiel – Le Trianon (28 avril 2013)

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