{multithumb}Il est à peine 19h30 au moment ou Behind The Curve investit la scène pour la première performance d'une longue soirée de festivités métaliques. Ceux-ci vont assurer un show punk-hardcore virulent pendant une petite demi-heure, allant jusqu'à ce coiffer d'un sous-vêtement féminin qui finira dans les quelques pogoteurs présents dans une fosse en grande partie vide. La salle continue lentement de se remplir lorsque Serpico s'annonce devant un public relativement froid. Sans batterie et proposant un bloc de béton constitué de bons gros riffs industriels sur fond de machines hypnotisantes, ce quatuor local aura le plus grand mal à s'imposer, probablement en raison d'une musique des plus barrée mais cependant intéressante.
Au vue de l'ambiance générale, l'inquiétude commençait à pointer au moment ou Element entreprend de déballer le matériel. Heureusement, dès l'entrée du vocaliste Dreadlocké, l'auditoire va enfin sortir de sa léthargie. Yohan, Mark, Niko et Arno vont littéralement mettre le feu aux poudres en assurant un set carré et maîtrisé de bout en bout. « Poussières d'Etoile », « L'équilibriste », « A Jamais Eteint » ainsi que « Transparents » sont repris par un noyau de fans impressionnant pour une formation dont la démo est disponible uniquement sur Nantes ou par le biais de leur site internet.
Le groupe, à force de travail acharné, s'est taillé une solide réputation sur la région et prouve une nouvelle fois son excellent niveau en assurant le show sur près d'une heure. Les quatre garçons se retirent sous un tonnerre d'applaudissements amplement mérités pour laisser la place à Confront qui ne bénéficiera pas d'une tranche horaire des plus faciles. No One Is Innocent se produit en même temps sur la seconde scène, et attirera sans surprises une bonne partie des spectateurs. Ce qui n'empêchera pas les musiciens tatoués de la tête aux pieds de livrer une prestation hardcore énergique et violente.
|
Les quatrièmes concurrents sont aussi les plus attendus de la soirée, et dès les premiers riffs de l'explosif « Melena » la fosse part dans tous les sens. Malgré une tournée marathon, Eths assure une performance proche de la perfection, et « Pourquoi » suivit de près par « Crucifère » sont éxécutés dans la hargne et la folie générale. Les barrières de sécurité ayant cédées sous la pression, Candice arrête le concert le temps d'un instant afin d'appeler au calme, et relance la folle machine à plein régime sur « Des Cendres ». Les yeux révulsés, Steph semble habité par une force inhumaine, Roswell comme à son habitude fait tournoyer ses dreads tandis que Greg adopte une postion de marteau-piqueur. Suivent avec la même énergie « Detruis-moi », « Volée » ou encore un « Devore » ponctué de changements de rythmes dans une ambiance apocalyptique, alternants passages éructés sur chant clair et mélodique, le tout appuyé des chœurs par Steph. « A la Droite de Dieu » laisse Guillaume se lever sur le break, comme pour mieux marteler ses cymbales.
|
Les slams vont bon train, et le public ne semble que peu épuisé par 3 heures de concerts. Candice conclu « Infini » à genoux, l'occasion pour nous de remarquer que les titres les plus mélodiques sonnent encore plus bruts et hargneux que sur album. La scène plonge dans le noir le temps de quelques remerciements, la fin approche et Eths nous balance les deux bombes de son précédent maxi, à savoir « Samantha » et son break malsain et l'énorme « Encore ». Le public ne semble pas déterminé à voir le combo marseillais quitter scène, et les cinq musiciens obtiendront des organisateurs l'autorisation de jouer un tout dernier titre (rappel totalement improvisé puisque ce dernier titre ne figure pas sur leur set-list). Lessivés, ils exécutent un « Ailleurs c'est Ici » durant lequel la sueur vole à grosses gouttes. J'en ressort totalement abasourdit, et laisse le soin à Gogolito de rédiger la suite…
Il est 00h40, Eths quitte la scène et le public fuit à l'extérieur de la salle pour respirer enfin un bon bol d'air frais. Plus d'une demi heure de retard sur le programme initialement prévu, les bénévoles s'agitent alors pour effectuer le changement de plateau. 1h du matin : alors que la salle est calme, composée d'un public épuisé par 4 heures de concerts survitaminés, les lumières s'éteignent soudainement, les foules se relèvent, et ceux qui se refroidissaient à l'extérieur refont surface. Une voix féminine en guise d'introduction monologue sur l'humanité et peu après, Clone Inc. débarque sur scène, tournant le dos au public le temps de lancer les premiers rythmes de batterie. La machine Clone est désormais lancée et ne s'arrêtera plus une heure durant…
|
Comme à son habitude, le combo nantais ne manque pas d'énergie, et malgré l'heure tardive du concert, le public semble retrouver des forces pour sauter et pogoter sur la musique agressive et dynamique des p'tits LU. Pendant tout le show, le groupe va appeler les survivants de la soirée à donner tout ce qu'ils leur restent. Régis, l'un des chanteurs, descend de scène provoquer son auditorium en lui tendant le micro, comme pour s'assurer que tout le monde est bien chaud. Entre certains titres, Antoine tient d'honorables discours, où il recommande à tout ceux qui ont des potes motivés et engagés à organiser des manif' musicales comme un festival, d'être présents pour les aider, pour finir par « la culture c'est vous qui la faites ».
|
Les titres s'enchaî
;nent et avant de lancer « Mes Manques », morceau que beaucoup attendent dans la fosse, Antoine cite Mika (bassiste de Dolly décédé quelques semaines auparavant) afin de lui rendre hommage. Le groupe fini avec une reprise de Hatebreed suivie du titre instrumental de leur album XY, « L'Etat Sauvage ». Tous les musiciens quittent la scène, mais il suffira de quelques minutes de cris pour rameuter « les Clones » sur un dernier titre bien bourrin. Par cette prestation de près d'une heure, Clone Inc. nous a démontré son incroyable énergie scénique, notamment en faisant bouger un public épuisé, et a su clôturer à merveille ces festystéries.
Merci aux différents groupes ainsi qu'à Kevin pour l'organisation et l'accueil.