
Von Pariahs affiche un esprit résolument eighties. So british également, tant l’ensemble évoque la scène alternative de l’âge d’or : Joy Division et The Jesus and Mary Chain en tête de liste, Artic Monkeys, Interpol voire dans une certaine mesure Placebo pour les références plus récentes. Les plus sceptiques ne manqueront pas de mentionner l’aspect très « actuel » de l’approche générale, mais le sextet Nantes évite aisément le piège du « copycat musical » sans intérêt et affiche sa personnalité, son approche sonore. Si les influences transpirent bien de ci et là, Genuine Feelings se profile comme un album de power rock inspiré et habillé de beaux contrastes. Le disque regorge de tubes aux sonorités indés’, bardés de déflagrations électrisantes, peinturluré à la sueur. Accessible et accrocheur, ce second opus affiche ce qui avait fait le succès de son prédécesseur : sens des mélodies, chaleur du son, refrains entêtants.
Si le disque s’avère nickel-chrome sur le plan instrumental, la principale force des Von Pariahs réside une nouvelle fois dans son frontman, digne héritier du mouvement rock anglo-saxon. Le bonhomme affiche ici une impréssionante aisance et pose sur bandes un chant percutant, touchant et authentique. Certains morceaux pourront sembler interchangeables, mais ce second opus tient globalement bien la longueur. Le tout s’achève d’ailleurs sur une composition plus risquée et moins « classique » dans la forme – « Tough Violence », 8 minutes au compteur – sur laquelle le groupe fait assurément des merveilles. On aurait certes aimé deux-trois morceaux de cet acabit. En l’état, Von Pariahs livre déjà un très bon manifeste rock’n’roll.
En douze morceaux, les Von Pariahs font ici preuve d’un songwriting affuté. Le disque sonne très anglais, ce qui n’a rien d’étonnant au vu des origines du chanteur – l’île de Jersey –. Mais ce Genuine Feelings sonne surtout très bien, et c’est là l’essentiel.


