Jamais la scène emo n’aura été aussi florissante en France. L’influence des mammouths américains que sont désormais Glassjaw, Atreyu ou AFI marque au fer rouge une génération adepte de l’eyeliner et du jean slim. Faune à la base parisienne, le mouvement s’est étendu uniformément dans l’hexagone d’une manière virulente. Hate Me Tender, jeune formation toulousaine, nous démontre son savoir-faire et sa maîtrise d’un art populaire au travers d’un premier album intitulé In The Wake Of Reality.
La scène toulousaine, monopole du collectif Antistatic, est bien plus riche qu’elle en a l’air. Un bref coup d’oreille sur l’album de Hate Me Tender vous convaincra probablement de la force de cette jeune formation. Officiant dans un registre clairement screamo, Hate Me Tender délivre une épreuve réussie entre maîtrise instrumentale et originalité d’exécution. Sans bousculer le groupe des titans américains, Hate Me Tender n’hésite pas à titiller les pâles copies parisiennes qui ne cessent de se ridiculiser au fur et à mesure que leurs couches de maquillage se superposent…
Les riffs alambiqués viennent en renfort des chants emo et screamo alternés. Hate Me Tender s’émancipe parfois des carcans habituels et n’hésite pas à s’offrir un solo à base de tapping pour complexifier la structure de ses titres. Les compositions restent aérées et homogènes, conférant à l’album une ambiance générale entre poésie, morosité et brutalité. Facile d’écoute grâce à un subtil mélange de rock et de hardcore qui allie la puissance à l’émotion. Ne passez pas à côté de titres tels que « Your True Story », « Echoes In Eternity » ou « In The Wake Of Reality ».
La production très modeste renforce le côté brut des parties screamo mais failli aux passages d’ambiance. Ces derniers deviennent vite lassants, voire parfois maladroitement positionnés, bien qu’ils assurent, comme nous le disions précédemment, une bouffée d’oxygène entre deux passages intenses.
Au final, Hate Me Tender s’en sort plutôt bien pour un premier album. Les compositions réussies devraient séduire les programmateurs à la recherche de groupe à produire sur scène ainsi que les adeptes du mouvement emo qui recherchent des saveurs plus fraîches et moins déguisées…
. : Tracklist :.
01. What we do in the city
02. Echoes in eternity
03. In the wake of reality
04. Just press rewind
05. At the sunset
06. An inconvenient truth
07. Viva el vice
08. Your true story
09. Slow atmosphere
10. My own destruction