Quand un groupe compose un son bien violent et hurle plus qu'il ne chante, on appelle ça de l'emo hardcore. Pourtant, il serait trop hâtif de désigner la musique de From Autumn To Ashes ainsi. Même si le groupe présente les caractéristiques du genre, il y apporte une grosse touche personnelle qui fait du combo l'ovni de sa catégorie.
Dès la galette insérée dans mon lecteur, source de mon déficit bancaire, il faut deux secondes aux guitares pour cracher leur maximum d'énergie dans une furie gigantesque. Sauf, que le quintet ne perd pas de temps pour nous démontrer qu'ils sont « différents ». Au lieu de garder un même riff bourrin sur tout le morceau, ils vont nous offrir une avalanche de sons plus puissants les uns que les autres, le groupe n'est pas capable de tenir un son plus de trente secondes sans se sentir obligé de faire de gros breaks. Les musiciens ne font qu'un avec leurs instruments, quant au batteur, aurait-il subi une greffe de ressorts 100 spires dans les mollets ? Car il est loin d'avoir sa double pédale comme ennemie. Le chanteur quant à lui assure bel et bien le côté emo hardcore du groupe, il hurle tout le temps avec rage, autant dire que ça se fond bien dans l'ambiance du cd ; le batteur pour sa part, assure des passages au calme en chantant presque faux sans pour autant rompre le charme de la courte mélopée insérée dans le titre.
Une fois les deux premiers morceaux joués à 200km/h, nos tympans se retrouvent apaisés par une ballade acoustique, « chloroform parfum »…Oui oui de l'acoustique…A la limite trop mielleux pour certain, le titre reste tout de même émouvant et étonnant. Ne nous emballons pas de trop tout de même, le combo n'aura en fin de compte pas pu se retenir jusqu'à la fin. Pour les trente dernières secondes, les distos reviennent à bloque et on finit avec quelques beuglements express.
La suite du disque est sans grosse surprise une fois que l'on a compris le mode de fonctionnement du groupe, les chansons suivantes sont bourrines, cassent tous les rythmes, il y a des riffs punk, métal, à la guitare sèche et j'en passe, que du bon quand on à la tête a se défouler.
L'introduction de « Reflections » retient particulièrement mon attention avec un énorme duel guitare batterie indescriptible, avant d'arriver sur l'épilogue de l'album, le dixième titre qui se nomme « Short Stories With Tragic Endings ». Sur ces neuf minutes de clôture, on retrouve toujours les mêmes riffs violents, mais une voix surprenante fait son apparition, celle de Melanie Willis, petite chanteuse de One True Thing, qui chante dix secondes en milieu de morceau, avant de la retrouver pour une dernière ballade acoustique à la fin du titre.
Le disque est terminé, c'est après plusieurs écoutes que j'ai su le dompter et l'apprécier. Too Bad You're Beautiful est un album qui vaut un petit détour de tous ceux qui aiment le bourrin et l'originalité combiné !
.: Tracklist :.
1. The Royal Crown -vs.- Blue Duchess
2. Cherry Kiss
3. Chloroform Perfume
4. Mercury Rising
5. Capeside Rock
6. Take Her To The Music Store
7. The Switch
8. Reflections
9. Eulogy For An Angel
10. Short Stories With Tragic Endings