AFI naît en Californie en 1991. Quinze ans plus tard, le bilan du quatuor est irréprochable. Son panel de fans toujours plus fidèles est en perpétuelle croissance, la faute à un punk-rock hardcore sombre, que certains qualifieront de gothique. Après un excellent Sing The Sorrow, AFI revient pour le meilleur et certainement pas pour le pire !
Ceux ayant déjà rejeté Sing The Sorrow pour son côté « trop pop », risquent une nouvelle fois de tourner les talons en écoutant Decemberunderground. AFI poursuit en effet son évolution et s’éloigne petit à petit de ses racines punk-rock. L’électro et la pop façon The Cure prennent une place prépondérante aujourd’hui (« The Missing Frame »). L’attrait du quatuor pour ces styles se fait de plus en plus sentir et c’est tout naturellement que l’on retrouve des éléments électro un peu partout, en particulier sur « 37mm » et sur « Kiss And Control » (laquelle voit des beats imprévisibles précéder une pop-hardcore où tout empire crescendo). On est ainsi proche des ambiances très « cold wave » de VNV Nation. La musique en ressort plus froide mais prend paradoxalement encore plus aux tripes.
Le single « Miss Murder » s’avère être le titre le plus accessible, la batterie, tel un cheval au trot, accompagne la basse et la voix mélodique du frontman. Les rares morceaux agressifs (« Kill Caustic », « Affliction ») démontrent une nouvelle fois la facilité avec laquelle Davey Havok passe des hurlements encore plus primaux au chant mélodique encore plus cristallin. La voix tantôt fragile, tantôt brutale est inimitable et reste la clé de voûte du groupe.
On retrouve des éléments de Sing The Sorrow mais pas de riffs aussi marqués, les instruments semblent être plus en retrait et participer à un agglomérat sonore encore plus grand que le résultat de leur simple addition.
« The Interview » est une balade comme seul AFI sait les faire, la voix de Havok est d’une beauté à s’en ouvrir les veines. Dans le lointain, les sirènes appellent l’auditeur qui, tel Ulysse, tente de leur résister et de ne pas venir s’échouer sur les côtes du désespoir, pas sûr qu’il y parvienne cette fois… L’album prend définitivement une tout autre dimension lorsqu’on l’écoute la nuit. Seul à l’aube, des titres comme « The Interview », « The Killing Lights » ou « 37mm » atteignent un niveau d’envoûtement quasi mystique.
Decemberunderground n’est pas aussi imparable et rentre-dedans que son prédécesseur mais reste d’une efficacité redoutable, à conseiller pour tous les amateurs de musique sombre.
.: Tracklist :.
01. Prelude 12/21
02. Kill Caustic
03. Miss Murder
04. Summer Shudder
05. The Interview
06. Love Like Winter
07. Affliction
08. The Missing Frame
09. Kiss and Control
10. The Killing Lights
11. 37mm
12. Endlessly, She Said
13. Rabbits Are Roadkill on Rt. 37 (Bonus)