Bien que Inhuman Rampage soit déjà le troisième album du groupe, rares sont les Français à qui le nom de Dragonforce n'évoque ne serait-ce qu'un petit quelque chose. Il aura néanmoins suffit de quelques concerts avec des têtes d'affiches telles que Iron Maiden ou Stratovarius pour que celui-ci ne s'insinue dans les oreilles de quelques nostalgiques d'une époque dont les représentants se font de plus en plus rares.
Illustrée par huit compositions au moins aussi longues que leurs noms, la musique de Dragonforce est une véritable chevauchée dans le paysage musical des années 80. Contrairement à foules de formations actuelles, les quatre anglais ne se basent à aucun moment sur un unique riff gras et lourd répété à l'infini, mais s'imposent comme de véritables musiciens. Dénué de basse mais avec à son bord deux guitaristes tout simplement hallucinants, la formation a de quoi taper dans l'œil des amoureux de performances épiques.
Menées à une cadence effrénée par la batterie techniquement irréprochable de Dave Makintosh (hormis le mid-tempo « Trail Of Broken Hearts » de conclusion), les huit titres de ce Inhuman Rampage ne laissent à aucun moment la lassitude de s'emparer de l'auditeur, et ce malgré une longueur moyenne de sept minutes. L'ingéniosité des parties de guitares placent indiscutablement Herman Li et Sam Totman parmi les élus de la guitare, au sein du clan très fermé des artistes capables d'assurer un solo toutes les deux minutes et à la vitesse d'une formule 1 nourrie à la nitroglycérine (« Revolution Deathsquad », « Operation Ground And Pound »).
Ces deux composantes essentielles à Dragonforce volent d'ailleurs en partie la vedette à ZP Theart, chargé d'assurer le chant aigu (nettement moins pénible que celui d'un Justin Hawkins, leader de The Darkness), et laissant son poste de tête de proue sur de longues périodes souvent proches des deux minutes nécessaires aux envies guitaristiques de ses deux compatriotes. Les claviers viennent également occuper une position cruciale, s'offrant quelques envolées plutôt intéressante et nullement superflues de ci et là (« Body Breakdown »).
Osées et presque impensables pour la majeure partie des acteurs musicaux des années 2000, les structures adoptées par Dragonforce ferment définitivement au groupe les portes des radios ainsi que des chaînes musicales. Un bon point supplémentaire pour un groupe complètement décalé (le livret intérieur en est la meilleure preuve) mais à découvrir, ne serait-ce que par simple curiosité…
.: Tracklist :.
01. Through The Fire And Flames
02. Revolution Deathsquad
03. Storming The Burning Fields
04. Operation Ground And Pound
05. Body Breakdown
06. Cry For Eternity
07. The Flame Of Youth
08. Trail Of Borken Hearts